Cette contribution du Ceser vise à nous éclairer sur la situation des personnes les plus fragiles et apporter des préconisations pour améliorer leur situation.
Comme le mentionne fort justement le titre, la crise a aggravé la précarité, la pauvreté, la difficulté sociale, médicale, éducative, mais ne l’a pas créé. En effet, ces situations existaient avant mais ne faisaient pas partie des préoccupations d’une société orientée vers la réussite, la performance, l’excellence.
Des services publics sous-financés ne pouvant plus répondre aux besoins
En creux, la contribution, met en lumière d’une part la question de la casse des services publics de santé et de solidarité depuis plusieurs décennies et l’impact de cette casse lors de cette crise majeure que nous traversons.
Les trois fonctions publiques, dont il est question dans cette contribution ont essuyé des restrictions budgétaires qui ont eu pour conséquences restructurations de leurs services se traduisant par une baisse des services rendus aux populations, une perte de sens du travail chez leurs agents et des conditions de travail très difficiles pour aider une population de plus en plus en difficulté en raison des crises sociales.
Les associations très présentes dans ce champ d’intervention ont vu leurs budgets diminuer, et ont eu du mal à accomplir leur mission.
Nous pourrions espérer que la crise de la COVID 19 serve de leçon et que des changements drastiques dans la gestion et le financement des politiques publiques sociales et de santé puissent être à l’œuvre mais malheureusement il n’en est rien.
Dans le domaine de la santé par exemple nulle création de lits supplémentaires, l’actualité nous montre par exemple, que des lits de réanimation manquent encore cruellement et que des transferts de régions sont nécessaires pour soigner les malades. Ils manqueront encore car les Agences Régionales de Santé bras armés du ministère continuent de supprimer des lits et des emplois dans la santé.
La psychiatrie mise à mal
Au niveau de la psychiatrie/santé mentale, la crise COVID a révélé un manque criant de services que ce soit en terme d’urgence, en terme de lits d’hospitalisation ou de structures à domicile. Les nouveaux publics liés à la crise sanitaires n’ont pas pu trouver de réponse adaptée à leurs besoins pas plus que ceux qui étaient déjà en difficulté avant la crise. Les listes d’attente qui pour avoir un rendez-vous dans un CMP, qui pour recevoir des soins à domicile ou être hospitalisé se sont juste accentuées.
Il manque actuellement de lits de psychiatrie en AURA, de personnels médicaux, socio-éducatifs, et soignants. La psychiatrie ne doit plus être le parent pauvre d’un système de santé maltraité.
La formation de professionnels de santé spécifiques à la psychiatrie devrait être une priorité compte tenu des besoins croissants de la population.
Les étudiants dans la précarité
Le constat est identique pour les étudiants et recoupe le sujet précédent puisque leur santé mentale a été largement mise à mal par la crise sanitaire. L’embauche massive de psychologues par les services universitaires permettrait de répondre à leur détresse et peut être d’éviter quelques drames humains.
La précarité dans laquelle certains se sont trouvés du fait de la perte de leurs « petits boulots » met en lumière à la fois la pauvreté dans laquelle vivent certains jeunes étudiants et la nécessité d’attribuer à tous une allocation d’autonomie leur assurant le moyen de se consacrer pleinement à leurs études.
Si les préconisations émises par cette contribution nous paraissent intéressantes, elles doivent se traduire par des actions concrètes en termes d’aide à l’équipement informatique, de rénovation des logements étudiants, d’accès à la culture (elle-même en grand danger) dans lesquels la région peut trouver toute sa place et aider à la vie quotidienne de ceux qui seront l’avenir de notre pays. Il est aussi nécessaire que soient organisés des dispositifs permettant des remises à niveau pour les étudiants pénalisés par les mesures sanitaires.
Un logement pour toutes et tous
Les dernières préconisations concernant les personnes à la rue méritent d’être traduites par des actions au niveau du logement et de l’hébergement d’urgence en coordinations avec les services de l’Etat, les communes et départements pour aider au financement de places d’hébergements d’urgence, de logements sociaux, d’aides alimentaires et à l’hygiène. La crise de la COVID 19 est loin d’être terminée et ces conséquences sociales seront immenses en termes de pertes d’emplois, de logements, de difficultés sociales accentuées.
Chaque jour les associations en charge du logement reçoivent plus de personnes. En juin, les expulsions locatives vont pouvoir recommencer mais en juin, nous ne serons qu’au début d’une catastrophe annoncée. Il est impératif de suspendre encore ces expulsions. Il est impératif aussi de réquisitionner les logements vides et de faire appliquer la loi en la matière.
Enfin, quelle parole est donnée à ces publics en difficulté ? Comment leur expression est elle prise en compte dans le débat public ? Les pouvoirs publics ne pourront mettre sous le tapis encore longtemps des problématiques sociales qui vont enfler inexorablement avec la casse sociale amplifiée par la crise COVID sous peine de revoir revenir dans les rue des milliers de personnes comme en 2018 avec les gilets jaunes.
Pour un plan de rupture avec le monde d’hier
Pour la Cgt, le « quoi qu’il en coûte » doit prioritairement s’appliquer aux politiques de santé et d’actions sociales. Au-delà d’un plan de relance, c’est d’un véritable plan de rupture avec les logiques de réduction des services publics et des aides sociales, de rupture avec la prédominance de l’économie sur la vie, la santé, la culture, l’environnement dont nous avons collectivement besoin, pour laisser un monde vivable à nos enfants.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1605