Nous sommes dans une société capitaliste arrivée à saturation. Les deux marchés qui peuvent encore avoir une croissance économique sont le social et l’environnement.
L’ouverture du social au capital comporte plusieurs enjeux :
• Devenir une source de revenus pour les groupes financiers avec une méthode de gestion qui privilégie le profit : on abandonne aux entreprises privées et aux banques le droit de définir l’intérêt général
• Rendre le public – ciblé par une action sociale individuelle et intrusive – l’unique responsable de sa situation pour éviter une remise en cause du système global
• Le contrôle de la population : un monde du travail en mutation avec chômage et emplois précaires, donc une population à canaliser.
Après les dernières offensives du gouvernement Macron, qui termine l’œuvre des gouvernements précédents, nous assistons à une profonde restructuration du travail social par ses modes de financement et la nouvelle architecture de ses formations.
Ces mesures remettent en cause les fondements même du travail social : un développement de dispositifs individualisés au détriment de la prise en charge globale de l’individu dans son environnement. La responsabilité n’est plus qu’individuelle ou familiale. De la même façon, que l’on demande aux territoires, aux universités, aux hôpitaux, etc.…d’être autonomes, on demande aux individus de ne s’en prendre qu’à eux-mêmes. Et de ne compter que sur eux-mêmes.
Alors qu’à l’hôpital, la tarification à l’acte est décriée et a mis à mal le secteur hospitalier public, cette tarification doit être mise en place d’ici fin 2019 dans le secteur médico-social.
Les nouveaux modes de financement s’ajoutent à la restructuration des formations initiales des travailleurs sociaux, à la déqualification des diplômes et au glissement des tâches au sein des équipes.
Les différentes réformes engagées sont complémentaires en liant :
• la marchandisation de l’action sociale avec les Contrats à Impact Social
• la remise en cause des différentes conventions collectives du secteur médico-social avec l’article 70 de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale.
• le financement des structures par la tarification à l’acte avec le projet SERAFIN-PH
Ces trois dispositifs sont insidieux mais cohérents. Sous couvert de modernisation, d’innovation et de rationalisation, c’est une véritable démarche idéologique qui est à l’œuvre (ou en marche …forcée !).
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1457