Pour Jean Christophe Le Duigou le travail réalisé permet à la Cgt de remplir totalement son rôle. En effet, une organisation syndicale a besoin de connaissances au service de l’action. La démarche syndicale n’est pas uniquement réactive. Elle doit également être stratégique et constructive.
Ce n’est pas en niant les transformations que l’on pourra peser sur leurs contenus. Vouloir voir les mutations ne veut pas dire qu’on ne veut pas les changer. L’analyse régionale faite par l’Adees sur les mutations est identique à celle effectuée au niveau européen. La question du travail et de son devenir est présent sur tout le territoire européen, mais absent des sommets officiels.
Emploi ou travail
L’alternative ne se pose pas entre une évolution de l’emploi ou une transformation du travail, mais dans le cumul des deux. Pour les analystes libéraux, nous sommes uniquement sur une évolution de l’emploi à partir de deux théories :
Théorie du déversement (Fourastier) : on passerait d’une société agricole, à une société industrielle et puis tertiaire, et les emplois se déverseraient à chaque fois d’un secteur à l’autre.
Théorie de la destruction créatrice (Schumpeter) : les emplois détruits sont compensés par des emplois nouveaux, il faut donc détruire pour créer.
Pour la Cgt, ces deux théories sont fausses. Nous avons besoin de prendre en compte les mutations du travail avec une interpénétration du service et du commerce (vente de l’usage en plus de l’objet : ex leasing ou location de véhicules), l’augmentation de la place des connaissances dans l’acte de travail. Pour réussir cette mutation du travail, il faut des salariés formés. Or nous voyons que la reconnaissance de cette formation et des compétences ainsi acquises est de moins en moins garantie aux salariés.
Sécurisation des parcours professionnels et le développement humain durable.
Le nouveau statut du travail salarié a pour finalité de faire du travail un bien collectif. Ce statut est un dépassement des garanties corporatistes pour l’élargir à l’ensemble des salariés, avec un nouveau type de garantie, protégeant le travail pour protéger le travailleur.
Quant au Développement Humain Durable, il s’oppose à la compétitivité. Actuellement, le travailleur est un objet dans la chaine de valeur, comme la nature. Les deux sont des ressources à valoriser, certains emploient le terme « le capital humain ». Pour la Cgt, nous devons aller vers un nouveau type de productivité, qui doit faire la place aux services publics. Le développement humain durable c’est construire une nouvelle relation entre la nature et l’homme par le travail
Pour ce qui est de l’emploi, le compromis sur le plein emploi né après guerre est désormais mité par le chômage structurel, la précarité, le sous emploi. L’objectif doit être un nouvel emploi visant à une utilisation de la pleine capacité humaine.
La Cgt met en avant pour changer les rapports sociaux la démocratie sociale, une nouvelle démocratie sociale avec des droits nouveaux d’intervention sur les choix stratégiques.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article887