La crise sanitaire a percuté en profondeur le travail, l’enseignement et la formation, les activités sociales, la mobilité et les modes de consommations. Il nous faut en tirer les enseignements pour faire face aux enjeux sanitaires, sociaux, environnementaux, économiques et démocratiques.
Ces enjeux majeurs ne peuvent pas être délégués à quelques décideurs. L’adhésion et l’implication de toutes et tous étant nécessaires, les travailleurs et leurs organisations syndicales sont les premiers concernés. Ils doivent être associés.
Nous avons besoin d’une vision prospective et systémique basée sur le travail, la coopération, en partant des besoins sociaux, des projets entre filières industrielles, entre filières et services publics.
Nous avons déjà des expériences porteuses comme le travail mené sur l’imagerie médicale entre Thales et l’hôpital public , celui entre la RATP et les bus Renault (devenu depuis Iveco) pour développer un bus à plancher plat !
C’est ce même professionnalisme collectif dont ont fait preuve les personnels de santé lors de la crise sanitaire ! Ceux qui étaient aux « manettes » pour réformer l’hôpital public, pour soi-disant le rendre plus efficace, ont été complètement dépassés par les évènements.
Être uniquement focalisé sur des indicateurs comptables n’est pas d’un grand secours dans la gestion d’une crise qui révèle les faiblesses des politiques menées, la méconnaissance de la réalité du travail, pourtant largement dénoncées par les représentants des salariés (manque cruel de personnels, de matériel et de lits !).
A l’inverse, les personnels de santé ont démontré leurs compétences pour soigner mais aussi pour organiser, gérer l’hôpital et traiter le flot des patients. C’est bien eux qui ont été applaudis le soir à 20h, et plus généralement l’ensemble des personnels des services publics. C’est ce qui conduira à la formule : « Plus que les premiers de cordées, ce sont les premiers de corvées qui sont utiles à la société… ».
Comment, dans le même temps, admettre que LUXFER, fabriquant entre autres de bouteilles de gaz pour oxygénothérapie, maintienne fermée sa dernière usine européenne, à Gerzat. Pourtant, les 136 salariés portent un projet de relance de cette production essentielle et de diversification sur des applications innovantes !
Cet entêtement de LUXFER entraine la perte de compétences rares et d’une technologie unique. Mais c’est sur-tout le début d’une énième dépendance aux exportations pour des produits de premières urgences, financés par notre système de protection sociale.
Quel crédit accorder à nos stratèges et décideurs poli-tiques qui laissent faire et par-lent de souveraineté industrielle et de l’impératif de ré-industrialiser ?
Pourquoi ne pas nationaliser, réquisitionner LUXFER au nom de l’intérêt général, comme le proposent les salariés et leurs organisations syndicales.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1603