Le Ceser a été saisi en urgence par la Région sur le plan « faire d’Auvergne Rhône Alpes la première montagne durable d’Europe), sur lequel il émet de fortes réserves.
Pour la CGT, nous partageons la très forte déception comme écrit dans l’avis du CESER à la saisine du Conseil Régional sur le rapport « Faire d’Auvergne-Rhône-Alpes la première montagne durable d’Europe » sur le périmètre et le contenu du rapport. En effet, nous constatons un très fort décalage entre l’ambition du titre du rapport du conseil régional et son contenu. Encore un effet de communication, mais qui s’en étonne encore de la part du conseil régional ?
Il s’agit davantage d’un « plan neige » d’aides aux stations de ski qu’un « plan montagne », ce plan neige continuant pour la majorité des engagements sur les vieilles recettes.
La crise sanitaire a eu des conséquences importantes sur le secteur du tourisme en Auvergne-Rhône-Alpes, en particulier sur le tourisme de montagne. Celui-ci a en effet dû faire face à la fermeture administrative des remontées mécaniques et à une activité extrêmement ralentie pour la saison d’hiver 2020-2021, avec une onde de choc qui a provoqué une crise économique et sociale sans précédent. Pour rappel, si les entreprises ont de manière générale été bien aidées (elles ont reçues pas loin de 6 milliards d’€ d’aides en tout genre sur un chiffre d’affaire estimé pour le secteur de 10 milliards, en Savoie, 27 entreprises de remontées mécaniques et services des pistes ont reçues plus de 280 millions d’€), les salariés saisonniers, quant à eux n’ont été que 25 % à être indemnisés ce qui a laissé des centaines de milliers de personnes sans revenu. Sur le sujet, si il y avait eu conditionnalité des aides, nous aurions pu éviter cette catastrophe sociale et l’argent public aurait été mieux utilisé.
Certains saisonniers, non indemnisés et mal considérés, ont fait d’autres choix de vie, c’est ce qui explique en partie le manque de personnel cet hiver. Pour ceux qui restent, leur situation va être aggravé par les récentes mesures gouvernementales sur l’assurance chômage. La région aurait pu, dans ces dispositifs d’urgence, contribuer à rectifier cette situation, il n’en est rien. Les 30 millions prévus pour les canons à neige auraient été plus nécessaires et utiles pour le social et les logements pour les saisonniers.
Pour élargir, il n’y a rien non plus sur la question des transports collectifs pour venir à la montagne. La région, autorité organisatrice de la mobilité, aurait pu faire des tarification pour venir en montagne en train en adaptant aussi les horaires et dessertes. Il n’en est rien sauf pour les enfants. Il en est de même, rien sur des solutions pour permettre aux 8 millions d’habitants de la région de bénéficier eux aussi de leur montagne.
Et pour conclure, nous aurions pu attendre de la région politique, qu’elle joue son rôle de fédérateur, de construction de solutions avec tous les acteurs. Alors que nombre d’autres acteurs réfléchissent à trouver des solutions pour rebondir après la pandémie, pour répondre aux défis climatiques et aux enjeux sociaux, pour un tourisme construit avec ses habitants, la majorité des élus de la région choisi de faire cavalier seul et de continuer les recettes de l’ancien monde…
La CGT votera pour l’avis présenté par le CESER en un temps plus que réduit et appui la demande du CESER d’un bilan chiffré et détaillé de l’utilisation des 88 millions d’€.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1632