Le travail réalisé par la commission 9 démontre que le clivage Territoires urbains et ruraux doit être dépassé.
En effet, les inégalités atteignent une part de plus en plus importante de la population, de l’hyper ruralité aux périphéries des grandes aires urbaines. Derrière les fractures territoriales, ce sont aussi les fractures sociales qui sont à l’œuvre
Au-delà des territoires, ce sont bien les citoyens qui ne doivent pas être abandonnés par le redéploiement des politiques publiques, à coup de restriction budgétaires d’un côté, d’exonérations fiscales de l’autre, au seul bénéfice des grandes entreprises et de leurs actionnaires.
La contribution vise à valoriser les atouts spécifiques des territoires ruraux, promouvoir la Construction d’un développement, la mise en réseau des différents acteurs locaux.
La commission a privilégié dans son rapport les territoires les plus « délaissés » à faible densité démographique ; l’hyper ruralité la plus éloignée des instances décisionnelles Elle a abordé des thématiques importantes :
● Comment maintenir et développer l’emploi dans l’agriculture, la filière agroalimentaire, le tourisme ?
● Comment accompagner et soutenir le développement de ces zones qui ne représentent que 4% de la population en France mais couvre 35 % de son espace ?
● Comment préserver ces espaces agricoles et forestiers des spéculations financières ?
● Comment mettre en réseau les différents acteurs, soutenir les initiatives locales, permettre l’innovation, en évitant les politiques de guichet ?
Nous avons eu à Clermont Ferrand, lors d’une réunion d’une autre commission l’occasion de mesurer les écarts de réalité, dans le cadre de la mise en œuvre des contrats territoriaux entre la technocratie régionale et les élus de proximité.
● Comment développer les mobilités, en préservant cet environnement : le rural, cela ne doit pas être que la voiture ! Ce postulat doit s’accompagner de mesures fortes permettant le développement de transports collectifs adaptés, y compris le TER !
Comment développer la place de la culture et des réseaux, qu’ils soient lecture, ciné, théâtre, …, fêtes, foires et comices, festivals, événements … pour l’accès à la culture en tant que telle mais aussi pour les aspects du vivre ensemble dans des lieux parfois délaissés … et pas que pendant les périodes touristiques, pour celles et ceux qui restent, l’estivant parti,
Nous avons eu au sein de la commission 9 l’occasion de confronter nos positions, parfois divergentes, mais nous avons été en capacité de dépasser certains clivages pour aboutir à des convergences :
L’attractivité de l’hyper ruralité ne pourra se gagner qu’avec des services publics, et au public de proximité, et ne favorisant pas le tout numérique au détriment du lien humain.
Pour la CGT, L’accès aux soins est un enjeu fort, néanmoins, même si le développement des maisons de santé pluridisciplinaires depuis 2012 constitue un outil intéressant, parallèlement au développement des nouvelles technologies, elles ne seront pas suffisantes pour pallier au désert de santé.
Au-delà des déserts médicaux, nous devons parler de la fracture sanitaire : l’accès aux soins n’est pas que géographique, il est aussi financier, économique et ne pourra être dépassé que par la mise en œuvre d’un projet politique visant à une autre répartition des richesses.
La démocratie sanitaire, sociale et citoyenne reste à organiser et à renforcer à partir des territoires, par une continuité depuis la « métropole »jusqu’à l’hyper ruralité, en passant par le réseau des villes moyennes.
Un développement des territoires ruraux ne pourra s’envisager qu’avec un maillage territorial et un réseau de services dynamiques. La « mobilité numérique », avec les perspectives d’une économie plus orientée vers les « services » et de nouveaux modèles de production, ouvre sur des possibilités de redéploiement des activités productives en rupture par rapport aux schémas actuels. Cela constitue une opportunité de redynamisation des territoires ruraux ,de réorganiser l’espace en fonction des aspirations de chacun , dont les contours et l’importance restent encore à cerner. Mais, ceci ne sera possible qu’à condition que ceux-ci disposent des moyens pour maintenir et mettre à niveau différents « services » qui conditionnent tant le développement économique que la qualité de vie des habitants.
Le groupe CGT votera favorablement cet avis.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1365