Intervention de la Cgt sur la contribution du CESER « clés et défis pour des territoires connectés »
Le numérique omniprésent dans notre vie
Depuis quelques années, le numérique est devenu omniprésent dans le quotidien des habitants d’AURA dans la sphère privée comme dans l’espace professionnel, médical et de loisirs.
Dans ce contexte, les systèmes d’Intelligence Artificielle deviennent incontournables et devraient sans doute faire l’objet de profondes réflexions pour définir des normes et des dispositions juridiques afin de lever l’opacité des algorithmes et l’utilisation des données massives pour sécuriser et protéger la vie privée et professionnelle.
Par ailleurs, à l’heure de la 5 G et des objets connectés, de nouveaux défis sociaux et environnementaux ont surgi, qui posent la question élémentaire du contrôle et des effets de l’intelligence artificielle dans notre société.
Compte tenu de l’augmentation important des usages privés et professionnels durant la crise sanitaire, durant laquelle la société a bouleversé son fonctionnement, il nous a paru important de travailler sur l’’infrastructure nécessaire à l’augmentation de ces connexions et au développement de nouveaux outils : visioconférence, consultations médicales à distance, télétravail avec l’utilisation de logiciels très consommateurs de bandes passantes et donc énergivores. L’infrastructure étant une compétence inhérente à la commission 4.
Néanmoins concernant les usages, il serait nécessaire que le CESER engage dans un second temps une réflexion sur l’utilisation du numérique et ses conséquences au regard des enjeux liés à la santé, au travail et aux enjeux environnementaux.
Maitriser le secteur de l’intelligence artificielle, c’est aussi assurer les réponses aux besoins énergétiques, tout en diminuant les gaz à effets de serre, ce qui nécessite de fortes ambitions en matière de recherche dans une autre logique que la financiarisation destructrice des capacités de notre pays.
La contribution de la commission 4 est le second rapport de cette mandature après celui de juin 2018 dans lequel le CESER s’est donc interrogé, sur saisine de l’Exécutif régional, sur les stratégies à privilégier en matière de réseaux fixes et mobiles pour parvenir à la meilleure couverture numérique en très haut débit en Auvergne – Rhône-Alpes.
La CGT partageait l’ensemble des préconisations, en particulier celle qui relevait du rôle de chef de file de la Région dans ses 2 compétences, le développement économique et l’aménagement solidaire et équitable du territoire pour les habitants. Le schéma devant être un outil de planification avec programmation, et comme souligné dans la préconisation 7, en priorisant le recrutement direct par les 4 opérateurs et la formation du personnel. Nous soutenions aussi l’idée forte que l’ARCEP devait jouer son rôle de régulateur et devait sanctionner financièrement les opérateurs indélicats. Enfin, la CGT appréciait que sa proposition de contractualisation entre les parties prenantes, figure en conclusion.
4 ans après, force est de constater que notre analyse est toujours d’actualité.
Au regard du travail déjà entrepris et des enjeux actuels, la commission s’est attachée à répondre à certaines questions :
- Quelle couverture réelle en volume et qualité chez l’usager aujourd’hui ?
- Quelles perspectives réalistes pour un avenir proche dans les territoires d’Auvergne – Rhône-Alpes ?
- Quelle préparation au relèvement des défis numériques de demain ?
Au terme d’une réflexion de plusieurs mois ayant nécessité un long travail d’auditions pédagogiques et prospectives, la commission met en avant un certain nombre de propositions que la CGT partage à savoir :
L’impératif d’information des usagers, mais aussi un impératif d’être associés pour les collectivités territoriales, avec le rôle d’accompagnement de la Région en tant que chef de file de l’aménagement du territoire.
L’impératif de la complétude de la couverture numérique.
Tout doit être mis en œuvre pour approcher un taux de couverture fibre à 100 % comme promis par le plan France très haut débit et limiter la fracture numérique déjà à l’œuvre. Des moyens financiers complémentaires importants devront en outre, être encore apportés pour financer les quelques 130.000 prises manquantes et plus coûteuses en ex-Auvergne, mais aussi dans certains départements : Drôme, Ardèche dont l’accès à la fibre optique dépend du respect de ses engagements par l’opérateur privé et de la pression des pouvoirs publics.
L’impératif de la qualité du « service après pose » de la fibre et des antennes hertziennes, ce qui pose aussi pour nous, l’impératif d’accompagner aussi les transitions professionnelles des nombreux travailleurs qui pour certains se sont déjà reconvertis dans la pose de la fibre optique et d’assurer une vigilance envers les nombreux sous-traitants qui se sont développés en cascade sans réel contrôle avant le nouveau protocole mis en œuvre par l’Infranum. Sur le terrain, cette multiplication des acteurs entraîne une concurrence féroce et une précarité grandissante pour le dernier maillon de la filière.
Enfin, l’accès au numérique dans une société en profonde mutation ne saurait banaliser la fracture numérique et les moyens à mettre en place pour qu’il devienne un droit fondamental permettant l’accès aux droits, à la santé, à la culture, au travail et aux transports, compte tenu de la disparition de l’accueil physique dans les services publics. Une étude de l’INSEE de 2019 montre qu’une personne sur six n’utilise pas internet. 38 % des usagers apparaissent manquer d’une compétence numérique dans au moins un de ces domaines : la recherche d’information, la communication, l’utilisation de logiciels et la résolution de problèmes. 2 % ne savent pas utiliser un ordinateur, même s’ils ont l’équipement nécessaire. Selon l’INSEE, la dématérialisation de l’administration accroît le risque de non-recours aux droits et d’exclusion pour les personnes concernées, comme en témoigne le rapport du Défenseur des droits publié en janvier 2019.
Des solutions doivent donc être mises en place pour répondre aux besoins des personnes comme des entreprises et des services publics, dans un objectif d’égalité et de cohésion sociale. Des moyens pour l’accompagnement et la formation à l’usage numérique doivent être également envisagés.
La CGT partage donc la nécessité de poursuivre sur cet axe ce travail dans un second temps.
La CGT votera la contribution.