Le vote du budget primitif de la région aura lieu aujourd’hui et demain. Il aura des impacts directs sur la vie des habitantes et habitants de la région, jeunes dans les lycées, usagers des transports régionaux, demandeurs d’emploi en formation par exemple, mais aussi sur les entreprises et l’environnement, dont la qualité de l’air.
Les premiers éléments dont nous disposons nous font craindre une nouvelle dégradation du service public régional.
Certes, la responsabilité du gouvernement dans cette dégradation n’est pas négligeable : il ne verse pas les sommes prévues pour l’investissement et notamment sur le réseau ferroviaire, ne compense pas les nouveaux transferts de compétences et notamment en matière économique, et enfin prévoit une nouvelle réduction des dotations.
Mais les orientations budgétaires et politiques régionales accentuent ces difficultés : nouvelle baisse de 50 millions de fonctionnement et notamment 20 millions sur la formation professionnelle. Après une baisse de 40 millions en 2016, une de 15 millions en 2017, c’est une nouvelle saignée qui va s’opérer. Une économie réalisée sur le dos des plus précaires, les demandeurs d’emploi, en remettant en cause leur droit à la formation dont le conseil régional a la responsabilité. Elles mettent également en grande difficulté les acteurs publics de la formation tels que l’Afpa, les Greta et le Cnam ainsi que des associations à but non lucratif.
De même, le financement de la convention TER confirme la priorité pour la route, d’une part par le financement hors compétence de l’équipement routier et d’autre part en prévoyant des reports des trains vers les bus. Alors que la nécessité de changer de politique face aux enjeux environnementaux et de santé publique plaide pour une baisse du transport routier, la région continue à mener une politique digne des années 70.
Depuis 3 ans, la Région affiche une priorité pour les investissements. Nous apprenons dans le document budgétaire les résultats de sa politique : par exemple pour 4 millions d’aide régionale sur l’investissement, c’est au total 6 millions qui sont dépensés, soit 2 millions d’effet levier pour les porteurs de projets. Ce ratio faible (alors que l’Ofce estime ce ratio à 2 en moyenne, ce qui en reprenant les mêmes chiffres devrait occasionner 8 millions supplémentaires, soit 12 au total) pose des questions sur les choix stratégiques de la région en matière d’investissement
: au positionnement assumé de la politique de guichet répond la logique des effets d’aubaine, les subventions régionales ne servent qu’à financer des projets qui auraient été réalisées de toute façon et n’ont donc aucun effet de création au service d’une politique innovante pour répondre aux défis du 21ème siècle. La suppression par Laurent Wauquiez des instances régionales d’évaluation des politiques publiques a pu pour un temps dissimuler le manque d’efficacité de ses choix de subventions sans critères ni cohérence, mais les chiffres sont parfois tenaces.
Ce choix d’une politique onéreuse sans réels effets ni projets d’avenir se paie au prix fort par un désengagement sur les compétentes régionales à l’instar de la formation des demandeurs d’emploi et un retard de la région sur les politiques de plus en plus urgentes sur la qualité de l’air et la lutte contre le réchauffement climatique.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1391