L’examen du compte administratif 2021 est une nouvelle fois un exercice d’autosatisfaction pour l’Exécutif Régional.
Rappelons que le budget prévisionnel 2021, en hausse de 2,4 % était globalement un budget identique à celui de 2020.
Il a fait l’objet d’une première décision modificative en février 2021 au regard du calendrier de la Région, permettant donc de compléter le budget primitif 2021, en intégrant notamment les crédits correspondant à la première annuité des plans de relance nationaux et européens.
Cette délibération modificative était sans surprise dans les montants annoncés à savoir une enveloppe supplémentaire de 300 millions largement constituée de ressources en provenance de l’Union Européenne et du Plan de relance national, intégrant la première annuité du CPER.
Au-delà de l’annonce de l’Exécutif, la compréhension du rapport était déjà rendue très difficile en raison de l’absence de tableaux d’articulations entre les différents dispositifs de relance et un flou artistique entre les crédits valorisés et les crédits contractualisés. Nous étions confrontés à un budget en mode « poupées russes » dont le manque de transparence était préjudiciable.
L’examen du compte administratif reprend donc « ce périmètre toujours changeant » ainsi que le mentionne l’avis du CESER.
Par ailleurs, à partir des chiffres du compte administratif, en sélectionnant les lignes budgétaires Adhoc (Epargne brute / investissement / et reste à financer), nous pouvons constater que depuis 2017 la part de l’autofinancement, en matière d’investissement, qui était de 59 % en 2015, et qui a grimpé à 82 % en 2017, est revenue à 55 % en 2021.
Ce qui démontre que la Région n’investit que très peu en fonds propres, et se contente surtout de se réapproprier très opportunément, les budgets de relance en provenance de l’Etat et de l’Europe.
Ainsi, concernant les formations sanitaires et sociales, la Région utilise les fonds alloués au titre du « Ségur de la Santé » et se targue de consacrer 131 M€ pour les établissements de formations sanitaires et sociales : dont 99 M€ au fonctionnement de ses établissements et de créer des places supplémentaires de formation.
Nous soutenons la nécessité d’un investissement soutenu, dès lors qu’il répond aux critères environnementaux et aux besoins des citoyens. Il ne suffit pas à la Région d’afficher un « choc » d’investissement de 1,4 milliard sans critère relatif à ses choix : continuer à investir dans des canons à neige en 2021, est-ce financer de manière vertueuse la transition écologique dans nos montagnes ?
Par ailleurs, privilégier l’affichage de certains ratios d’autofinancement, notamment celui de fonctionnement, n’est-ce pas restreindre avant tout, la réponse aux besoins des citoyens en matière de transport, de formation, voire de culture, si nous anticipons les effets d’annonce récents qui vont impacter de nombreux établissements et des centaines d’emplois, non pas sur les sites urbains mais sur la totalité de la Région ?
Au regard de l’urgence climatique, de l’urgence démocratique et des enjeux liés à l’emploi, notamment celui des jeunes, ce sont des choix clairs qui sont attendus par les citoyens de notre Région et non un énième autosatisfecit de l’Exécutif en présentant son compte administratif , sous forme d’un conte ,à prendre pour argent comptant, lequel donnerait à croire que la Région a trouvé , sur la seule base de sa gestion exemplaire, la solution pour engager autour de 2 euros (en finançant 1,4 milliard d’investissement sur 2021) pour un euro disponible (l’épargne nette de 2021 s’élevant un peu moins de 0,8 milliard d’euros)
Nous partageons globalement les observations du CESER, néanmoins, compte tenu des conditions d’organisation de cette plénière et des conditions de travail de la commission, nous ne participerons pas au vote.