A l’occasion de la participation de Bernadette SEGOL à une conférence – débat organisée par le CESER sur le plan d’investissement de la CES, une rencontre s’est tenue avec l’ensemble des organisations syndicales régionales en amont de la Conférence.
Deux questions lui étaient posées :
Comment faire vivre l’ambition de la CES en région, avec les syndicats et les salariés ? quel travail convergent des organisations syndicales ?
Quelle analyse de la CES sur le contexte européen marqué par le résultat des élections en Grèce, le plan Junker et la décision de la Banque Centrale Européenne de rachat des dettes publiques ? Quel rôle peut jouer le syndicalisme ?
Bernadette SEGOL souligne l’intérêt de la CES pour la démarche de Rhône-Alpes, construire le syndicalisme européen suppose une connexion entre nous et il est nécessaire que les propositions de la CES soient relayées. Elle remercie des organisations syndicales rhônalpines de savoir y travailler ensemble.
Le contexte économique est difficile : depuis le début de la crise, les mesures prises au niveau européen sont en échec sur la dette, la croissance, la situation sociale : Les réformes structurelles imposées n’ont rien apporté, la réforme du marché du travail n’a pas relancé la croissance.
les inégalités entre pays s’accroissent, le syndicalisme européen a raison de critiquer ces politiques mais a la volonté d’en sortir en faisant la proposition du plan d’investissement pour faire redémarrer la demande.
Le déficit d’Investissements en Europe est important et a des conséquences sur les infrastructures publiques.
La CES propose un plan égal 2 % du PIB par an pendant 10 ans avec pour objectifs : des projets publics d’infrastructures, le renouvellement du tissu industriel de l’Europe dans le cadre du changement environnemental : transports, social, éducation, habitat.
Les investissements publics auront un effet levier sur l’investissement privé.
La question de la gestion de ce fonds doit-elle être assurée par un organisme européen type Banque Européenne d’Investissement ou un nouveau à créer : c’est à débattre mais l’important c’est que les Etats puissent investir : pour quoi ? Pour qui ? Comment ?
Deux types de projets :
Grands projets européens transfrontaliers permettant une intégration économique favorisant les régions et les pays qui en ont le plus besoin.
Projets plus locaux et plus petits dans lesquels les citoyens puissent s’identifier.
Ce plan bénéficierait davantage aux pays ou aux régions les plus en difficultés.
Certains organismes, tels que FMI, reconnaissent la nécessité d’un plan d’investissement, mais on n’a pas convaincu les politiques des méfaits de l’austérité.
Mais les propositions de la CES font cependant évoluer les consciences, notamment sur l’écart grandissant entre les dirigeants des pays et les citoyens et donc la nécessité de les associer davantage aux instances européennes.
Le Plan Junker reconnait la nécessité d’investissement, mais aucun état ne veut participer à ce fonds.
Pour autant est posée la question des critères d’attribution : le retour rapide sur investissement, s’il devait être le critère est impossible dans le social et l’éducation ?
Quel contrôle démocratique ? Quelle gouvernance ? Les régions peuvent y jouer un rôle.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1010