Le Ceser est sollicité sur le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires de la Région Auvergne Rhône Alpes. Dans son intervention, la Cgt rappelle qu’il devrait être un outil pour répondre aux enjeux sociaux, environnementaux actuels en fixant des contraintes écologiques au monde économique.
Pour la 3ème fois, nous donnons notre avis sur le sraddet, cette fois dans une phase particulière, puisqu’elle précède l’enquête publique, laquelle se déroulera pendant plus d’un mois à la rentrée dans toutes les mairies de notre région.
Nous partageons globalement les remarques du ceser sur les documents présentés par la Région.
Nous partageons le besoin d’une boussole et d’un texte clair pour permettre à notre région de faire face aux enjeux qui l’attendent,
enjeux sociaux, comment permettre à chaque habitante, chaque habitant de bien vivre, d’étudier, de travailler dans notre région
enjeux territoriaux : comment rendre nos territoires solidaires et non pas concurrents
enjeux de mobilité : comment favoriser les transports collectifs et réduire la voiture individuelle
enjeux environnementaux et de santé : comment préserver le climat, l’air, la bio diversité pour nos enfants
Le Sraddet : un catalogue de bonnes intentions
Or, il ne nous semble pas que le Sraddet, et notamment les règles prescriptives, corresponde à cette nécessité.
Il coche pourtant toutes les cases, chacun pourrait s’y retrouver. Mais ce faisant, il en devient confus et contradictoire.
Comment être une boussole quand on indique toutes les directions à la fois ?
Comment être clair quand les formulations sont si alambiquées qu’elles permettent toutes les interprétations ?
Comment préserver et limiter l’utilisation du foncier quand on ouvre la porte aux exceptions ?
Comment rendre les territoires solidaires quand on se met dans une position de concurrence avec les autres et qu’on se veut leader de tout ?
Comment garantir la santé pour tous lorsqu’on ne dit pas un mot des hôpitaux publics ?
Comment réduire la pollution automobile si on continue avec les grands projets routier comme l’A45 par exemple, identifiés comme prioritaire dans le document ?
Nous partageons également l’approbation du Ceser concernant le développement de l’intermodalité et notamment la coordination entre les différentes collectivités organisatrices de transport. Elles faciliteront la vie des usagers des transports en commun.
Une exigence de moyens pour la rénovation thermique
Nous soutenons également la position du Ceser quant à la nécessité d’objectifs précis et de moyens déployés concernant les rénovations thermiques tant dans les bâtiments publics que les habitations essentiellement privées. L’épisode du report du brevet pour cause de chaleurs excessives dans les classes nous le rappelle. Si au niveau des bailleurs sociaux, il ne reste que 20% des logements à rénover, en revanche dans le parc privé, 43% des logements sont considérés comme des passoires thermiques. Les locataires vivent alors une double peine, non seulement leur confort est déplorable, mais en plus leurs factures énergétiques explosent.
La nécessité de contraintes environnementales face au développement économique
En revanche, nous ne partageons pas la réserve du ceser concernant le foncier économique, commercial, pour l’habitation, y compris sur l’élevage hors sol.
Comme indiqué dans l’amendement que nous soutenons, que ce soit le rapport du sénat sur l’adaptation climatique ou celui du haut conseil au climat, tous le pointent, la France n’est pas à la hauteur. Nous n’intégrons pas suffisamment l’exigence de lutter contre le réchauffement climatique dans l’ensemble des politiques publiques. Il est désormais temps d’inverser la machine.
Dans un moment où les catastrophes écologiques, les évènements climatiques extrêmes s’enchainent, alors que nous n’en sommes qu’au début du réchauffement selon les scientifiques, que ce soit au niveau mondial ou dans notre région, nous estimons qu’il faut enfin changer de paradigme. Le rapport du Giec est clair, si nous ne faisons rien, si nous n’arrivons à la neutralité carbone dans 10 ans, ce n’est pas 1,5° en moyenne en plus, mais jusqu’à 5°, et ce ne sont pas des générations futures hypothétiques qui sont concernées, ce sont les enfants qui sont déjà là.
La primauté accordée aux enjeux économiques, ce sont des marchandises faisant le tour du monde à la recherche de la moindre miette de profit, c’est l’épuisement des ressources, le gaspillage, l’utilisation des femmes et des hommes comme moyen. C’est la consommation comme seul idéal, voire comme seule liberté. Tout ceci nous a conduit vers cette impasse.
Alors que, dans tous les territoires, nous voyons des friches industrielles et des territoires abandonnés, avec des entrepôts fermés. La concentration des emplois autour des métropoles s’intensifie, obligeant les salariés à faire des kilomètres et laissant de côté de nombreuses petites villes de notre région.
Parfois dans une même ville, nous trouvons des zones « traditionnelles » abandonnées, des centres villes en voie de désertification, et de nouvelles zones économiques, commerciales, logistiques qui s’étendent, grignotant des terres agricoles, à quelques kilomètres. L’artificialisation des sols se poursuit. Il est temps de passer à la sobriété, au réemploi et de préserver les terres agricoles, les zones humides, les forêts, les prairies.
De même, les autres règles en cas de création ou d’extensions de zones et notamment la règle en matière de transport alternatif à la voiture et la prise en compte des objectifs de neutralité carbone, de préservation de la bio diversité, ne nous semblent pas assez prescriptives, laissant la porte ouverte à des exceptions. Bien sûr, cela peut sembler peu face à l’ampleur des changements qui nous attendent, mais celui là est à notre portée.
La Cgt votera le texte sous réserve du vote des amendements présentés.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1498