Le CESER est saisi pour avis sur le rapport du Conseil régional intitulé « PACTE REBOND POUR L’EMPLOI, PLAN « UN JEUNE – UNE SOLUTION », dans un temps très court, en seulement deux séances de travail : une première en bureau et une seconde en commission.
Sachant que le plan qui sera présenté à la plénière du conseil régional du 23 février 2021 nous a été transmis dans son intégralité seulement le 10 février.
Nous avons donc travaillé dans l’urgence, rédigé un avis plutôt satisfaisant vu les conditions de travail, rapides, urgentes et toujours en visio-conférence.
Cependant pour la CGT, nous regrettons que le CESER n’est pas pris plus de recul vis à vis de ce plan « Un jeune – Une solution ». A la lecture, nous réalisons qu’une nouvelle fois, le conseil régional se saisit d’une opportunité créée par la crise sanitaire que nous subissons toutes et tous.
Des d’effets d’annonces
10 985 parcours de formation supplémentaires ! prioritairement aux jeunes de 16 à 29 ans révolus ! Mieux rémunérer les stagiaires de la formation professionnelle ! Permettre aux jeunes déjà titulaires du BAC, après un échec dans l’enseignement supérieur de s’orienter vers une filière professionnelle ! Transformer la formation et la pédagogie en tirant toutes les potentialités de la digitalisation ! Un peu de coaching personnalisé ! On rajoute une plateforme et voilà…Une belle communication pour annoncer que la situation de la jeunesse est prise en compte en Auvergne Rhône Alpes par les pouvoirs publics.
Aider la jeunesse est une obligation.
En effet, la jeunesse est durement frappée par cette pandémie, que ce soit par la restriction des contacts humains, la fermeture des lieux culturels, par la difficulté de trouver un job étudiant ou un premier emploi, la difficulté financière pour se nourrir et même par la difficulté de trouver ou de garder un logement.
Or « Un jeune, Une solution » est-ce que ce plan répond aux besoins d’urgence de la jeunesse ? Ou ne pourrait-on pas dire que ce plan est une nouvelle opportunité pour les officines de formations de récupérer de l’argent aux dépends du service public déjà mis à mal.
Investir dans la jeunesse c’est investir pour l’avenir de la région et de la nation.
Il est donc indispensable que la région investisse enfin réellement dans sa jeunesse, en lui assurant immédiatement des moyens de subsister, en investissant dans la construction au travers du CPER pour faciliter le retour à l’université et l’accès à un premier logement. Soutenir les étudiant.e.s afin de leur permettre de poursuivre leurs études, c’est préparer l’économie de demain et garantir sa souveraineté scientifique, technologique et industrielle.
Investir pour sa jeunesse aurait dû être l’axe de travail prioritaire de la région avant de proposer des formations pré-qualifiantes, modulaires dans la formation professionnelle.
Les jeunes des lycées professionnels sont également les oublié.e.s de ce plan. Quels sont les investissements effectués par le conseil régional dans les ateliers des lycées professionnels ? Quels travaux sont réalisés dans les bâtiments afin que les élèves de la formation professionnelle initiale sous statut scolaire puissent travailler dans de bonnes conditions ? Trop peu.
Concernant la situation des jeunes en apprentissage, combien de jeunes en Auvergne-Rhône-Alpes sont encore aujourd’hui sans contrat d’apprentissage, arrivant au bout des 6 mois, que se passe-t-il pour eux maintenant et ces prochains mois ?
Nous attirons également l’attention sur la nécessité de ne pas mettre davantage en difficulté les personnels des établissements publics et privés des secteurs des métiers en tension à l’instar du secteur de la santé et du social. L’apprentissage se fait également au sein des entreprises avec des maîtres de stage formé.e.s et disponibles et dont les conditions de travail permettent un bon accueil du stagiaire.
Comment le Conseil Régional va intervenir auprès des jeunes les plus éloigné.e.s de l’école, de la formation et de l’emploi ? Est-il prévu des actions plus particulières pour les jeunes relevant du handicap ? Aucune réponse pertinente est apportée.
Bien que le CREFOP ait été consulté dernièrement au sujet de ce plan, son avis ne s’est malheureusement pas appuyé sur une réelle évaluation de la situation des jeunes en Auvergne-Rhône-Alpes.
Une formation professionnelle au service des entreprises
Ainsi les actions de formation de ce plan sont essentiellement centrées sur les besoins immédiats des entreprises et non sur les besoins réels des jeunes.
Pour la CGT, la formation professionnelle doit permettre à chacun et chacune d’acquérir une qualification professionnelle et une certification reconnue nationalement et inscrite au répertoire national des certifications professionnelles et garantissant la valeur nationale des diplômes ; de s’insérer durablement dans un emploi correspondant à sa qualification et d’évoluer professionnellement ; d’appréhender la diversité des situations de travail qu’il rencontrera dans cet emploi.
Nous constatons que le conseil régional n’a pas réellement mis en œuvre d’investissement pour que les jeunes puissent être maintenus dans leur parcours de formation ainsi « un jeune, une solution » n’est certainement pas un plan suffisamment ambitieux pour la jeunesse d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Bien que nous aurions souhaité que l’avis du CESER soit plus offensif en matière d’investissement et d’accompagnement des jeunes, il pose le constat d’un plan en construction et invite à agir sur du plus long terme pour améliorer la situation de notre jeunesse.
C’est pourquoi nous voterons POUR
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1601