Dans la Cgt, la remise en cause du PIB comme indicateur principal est allée de pair avec la réflexion sur le développement durable. En effet, la réflexion sur les nouveaux indicateurs est liée à la question de la réorientation de la production, des politiques publiques, l’environnement pour les les mettre au service d’un autre développement dans le but de protéger le travail et les travailleurs.
Du développement durable au développement humain durable
La Cgt a commencé à réfléchir au Développement durable lors du Congrès de Strasbourg en 1999. En 2004, un collectif confédéral est créé sur le développement durable avec certaines fédérations, pour réfléchir à des axes revendicatifs dans les professions et à l’impact sur l’industrie.
Le Grenelle de l’environnement a été un moment important qui a permis une confrontation avec les associations. Dans le Grenelle, la CGT a été porteuse de revendications construites spécifiquement pour cette négociation. La particularité syndicale a été de porter la conjugaison entre le Développement Durable et le développement de l’industrie. Sur la fiscalité environnementale, il y a eu des débats, pour la CGT elle joue un rôle dans le cadre d’une nouvelle construction fiscale.
Au 49ème congrès : la Cgt est passée du Développement Durable au Développement Humain Durable. L’être humain vivant dans un environnement est au centre de ce concept. Le travail vise à protéger cet environnement. Dynamique, il ne se résume pas à la production, mais inclut le besoin pour le travailleur de se transformer lui-même. La place du travail, sa finalité, la démocratie au travail (rôle émancipateur) sont aussi des enjeux syndicaux permettant un réel développement humain durable.
Quels nouveaux indicateurs au service de l’activité syndicale ?
En réponse au rapport Stieglitz, FAIR a été créée, composée de plusieurs acteurs : CFDT, CGT, associations, chercheurs, partenaires.. Cette association travaille sur 3 axes :
Pédagogie : analyser et donner à voir pour le monde que nous voulons :
Initier des initiatives en territoire sur des constructions de nouveaux indicateurs (Ex région Pas de Calais, Pays de la Loire)
Question de l’évaluation des politiques publiques
Actuellement, il y a un foisonnement d’initiatives autour de nouveaux indicateurs, ce qui interroge sur le nombre de ces indicateurs et leur diversité et leur cohérence nationale.
La Cgt réfléchit aussi sur des indicateurs de bien être au travail. Il faut construire la possibilité d’agir pour chaque travailleur : comment il est dans son travail, comment il pense le travail ? Les nouvelles formes de management empêchent de bien travailler : précarité, flexibilité, management, lean management.
Quels pourraient être les indicateurs du bien-être au travail dans l’entreprise ? par exemple la mesure de la précarité, du temps de travail, du contenu du travail, de la « marge de manœuvre », de la santé au travail.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article971