La santé environnementale concerne aujourd’hui l’ensemble des effets sur la santé de l’homme dus à :
● Ses conditions de vie (habitat, travail)
● La contamination des milieux (eau, air, sol, etc…)
● Aux changements climatiques
La relation de l’homme à son environnement naturel et culturel a beaucoup évolué en peu de temps. L’homme, grâce à la révolution industrielle et au progrès technologique, a pu développer son emprise sur l’environnement. En ayant le sentiment de mieux « maitriser » la nature, il a oublié sa vulnérabilité d’être vivant ainsi que la dépendance qui le lie à ce qui l’entoure. Le progrès technique lui a permis de produire plus, plus rapidement et de chercher des rendements sans cesse supérieurs, la nature n’étant souvent plus qu’une ressource à exploiter.
Ce n’est que récemment que l’on s’est rendu compte des conséquences éventuelles de la surexploitation des ressources naturelles et de la dégradation du milieu par des pollutions très diverses. Des mesures ponctuelles ont été prises pour tenter de résoudre les problèmes au fur et à mesure qu’ils apparaissaient. Mais les dégradations non seulement n’ont pas disparu, mais en plus, elles se sont aggravées. En effet, les solutions élaborées omettaient de prendre en considération les interactions complexes qui animent la nature et aujourd’hui, nous devons faire faire à des déséquilibres écologiques globaux provoqués par des causes multiples dans le temps et dans l’espace.
Le travail élaboré conjointement par les commissions met en relief les liens étroits entre les thématiques de santé et d’environnement et démontre toute la pertinence d’un travail transversal sur ce sujet : force est de constater l’importance des conséquences de l’évolution climatique sur les enjeux de santé publique.
Nous pouvons émettre néanmoins le regret que la commission 9 n’ait pu être associée aux travaux concernant ce troisième PRSE, tant les enjeux pesant sur les agriculteurs et les filières agro-alimentaires sont importants.
Le rapport présenté à travers les 6 priorités du CESER met en avant une nécessaire dynamique à impulser sur la gouvernance et le financement du PRSE numéro 3.
Concernant le financement, nous partageons l’inquiétude de notre Assemblée dans un contexte de baisse des dotations budgétaires :
Pouvons-nous faire face à l’enjeu sociétal lié à la santé ?
Par rapport à la gouvernance, nous rejoignons l’indispensable articulation des politiques publiques en matière de santé.
En effet, trop souvent, nous assistons à une gestion des dispositifs en silos : par exemple la pollution de l’habitat. Les citadins passent 80% de leur temps au sein d’espaces clos dont 50% dans les habitats privés.
Les dispositifs relatifs à la santé au travail au sein des entreprises pourraient être plus opérants. En effet, les représentants des personnels sont souvent très actifs dans ce domaine mais le manque de médecins du travail, d’inspecteurs du travail et de fonctionnaires des services des DIRECCTE est handicapant face à la recrudescence des maladies professionnelles, notamment des cancers. On ne peut être que inquiet à ce sujet quant aux projets de fusion des Institutions Représentatives du Personnel et de l’amoindrissement des prérogatives des CHSCT induite par les annonces gouvernementales.
Qu’en est-il pour la sphère privée des logements ? Or cette préoccupation est croissante compte tenu de l’isolation énergétique des logements de plus en plus efficace, ce dont nous pouvons nous féliciter, mais comment du même coup pallier à ces effets collatéraux sur la pollution intérieure ?
Nous savons que cette pollution cause des décès aussi par le développement des pathologies respiratoires.
Se pose également la question de la structuration des différents dispositifs de santé, face aux enjeux nouveaux, tels que les perturbateurs endocriniens. Ces substances chimiques qui interfèrent avec le système hormonal sont présentes dans notre sphère quotidienne : l’alimentation, mais aussi les cosmétiques comme l’a démontré la récente étude d’une association de consommateurs qui vient corroborer Le rapport du colloque Pasteur tenu en janvier 2016 :
Ces substances ont des incidences sur de nombreuses pathologies. Or la charge est assurée pour l’essentiel par l’assurance maladie alors que nous sommes face à un défi qui nécessite un engagement important de la puissance publique. L’institut estime, en effet que le coût pour l’Europe se chiffrerait à 154 milliards d’euros.
De manière plus large, Les enjeux liés à ce PRSE rejoignent ceux du SRADDET qui doivent prendre en compte les besoins présents et futurs en matière d’environnement et de transition énergétique.
Le droit de l’environnement : un choix de société
Si la protection de l’environnement et la santé sont deux domaines qui questionnent les choix de nos sociétés, notre Groupe recommande aux pouvoirs publics de privilégier l’approche multifactorielle dès lors que l’on veut cerner la réalité au plus près.
Cette démarche consiste à évaluer globalement dans toutes les retombées les différentes filières et politiques qui ont un impact potentiel sur l’environnement. En ne s’attaquant pas aux logiques industrielles et commerciales profondes, on ne fait que déplacer les problèmes. Par exemple, en matière d’agriculture, l’interdiction de certaines substances a débouché, fort logiquement, sur une augmentation de la consommation d’autres substances tout aussi dangereuses, ou presque, sur la santé humaine.
S’attaquer aux graves problèmes sanitaires liés aux pollutions environnementales par des approches plus globales permettrait de limiter très fortement les coûts socio-économiques de prévention tout en entraînant une plus forte réduction des risques liés aux effets cumulés de la rencontre de plusieurs pollutions :
● En matière de transport d’énergie : la problématique de la pollution électromagnétique peut être abordée tout autrement si l’ensemble du système énergétique se redéploie comme le suggère l’Agenda 21 (économies d’énergie et production d’énergies renouvelables)
● En matière d’agriculture, la question de savoir quel est le bilan coût avantages de l’interdiction de certains pesticides perd de son importance si l’on décide de s’orienter vers des réformes plus radicales (agriculture biologique)
● En matière de transport, la polémique sur l’augmentation du coût de fabrication des voitures en cas de renforcement de certaines normes d’émission perd de son importance si l’on met en place une politique de mobilité basée sur les principes du développement durable (transports collectifs).
● En matière d’industrie, se pose la nécessaire alternative vers une chimie moins toxique.
La contribution de notre CESER reprend sous une nouvelle forme de présentation réussie nos réflexions et propositions, tout en félicitant le bon travail des commissions 2 et 5. Notre groupe la votera.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1354