Le Ceser a proposé une contribution sur l’amélioration des conditions de vie des étudiants en Rhône Alpes, la Cgt et la FSU sont intervenues pour dénoncer les conditions d’écriture de cette contribution.
Le thème des conditions de vie des étudiants est un thème central pour la CGT et la FSU, qui contribue à leur réussite. La CGT et la FSU dans les travaux de la commission se sont beaucoup investies dans le travail collectif, dans la proposition des auditions, etc.
Le travail collectif engagé au sein de la commission pour la préparation de l’avis a été très apprécié par nos deux groupes, jusqu’à la dernière séance de travail du 22 mai. Les auditions ont apporté beaucoup d’éléments, la commission s’est donné le temps d’auditionner les différents acteurs impactant de près ou de loin les conditions de vie des étudiants. Lors de cette séance, un premier projet d’avis ayant été soumis à la commission, de nombreux conseillers, issus des trois collèges, sont intervenus pour demander des modifications structurelles (dans les préconisations, dans le plan même de l’avis). Suite à la commission, le bureau s’est mis d’accord à l’unanimité autour de l’idée qu’il n’était pas envisageable de présenter l’avis en prochaine plénière, un temps supplémentaire de travail collectif en commission, apparaissant nécessaire pour tous les membres présents du bureau.
En effet, alors que les conseillers CESER, de tous les collèges, s’accordent sur l’importance du travail collectif en commission, dans l’élaboration des avis ; alors que la majorité des conseillers CESER s’accordent sur la centralité des commissions dans le travail collectif, il est essentiel pour les groupes CGT et FSU que les avis finalisés soient discutés en dernier lieu en commission, et validés par celle-ci avant la soumission au vote en assemblée plénière.
Suite au bureau de la commission 6, il a été dit aux conseillers, par mail, qu’il s’est avéré impossible d’agir sur les ordres du jour des assemblées plénières prévues, et donc que l’avis serait bel et bien soumis à celle de juin, c’est-à-dire à l’assemblée plénière d’aujourd’hui.
La dernière version proposée n’a pas tenu compte d’un certain nombre de points abordés pourtant plusieurs fois en commission, comme la question de la précarité des étudiants salariés, ou encore comme l’importance de l’intégration et de l’accessibilité des étudiants handicapés. Ces points nous paraissent essentiels et incontournables quand on aborde la question des conditions de vie des étudiants, et le fait qu’ils ne figuraient pas dans la proposition d’avis, témoigne du caractère inachevé de ce travail collectif…
Dans ce cadre contraint, le bureau de la commission s’est réuni en catastrophe deux jours avant la date limite pour les dépôts d’amendements, et suite à une discussion aussi riche que vive, à l’investissement, notamment des représentants du deuxième collège dans cette dernière étape de travail, ces éléments centraux ont pu être ajoutés par le biais d’auto-amendements présentés par le rapporteur de l’avis. Toutefois, nous tenons à attirer l’attention que la précarité des étudiants salariés n’est abordée qu’au détour d’une phrase, alors que plusieurs conseillers sont intervenus à maintes reprises en commission pour souligner qu’il s’agissait là d’un frein majeur à la réussite universitaire, mais bien au-delà, d’un phénomène à dénoncer fortement, inacceptable en soit. En l’état, si le terme de précarité a le mérite d’apparaître dans l’avis, l’avis du CESER n’est clairement pas à la hauteur de l’enjeu soulevé.
Ce dysfonctionnement doit alerter les conseillers que nous sommes sur le pouvoir des techniciens au détriment de celui des conseillers dans cette institution ; les politiques n’étant pas en mesure d’agir sur les ordres du jour des assemblées plénières, alors même que la nécessité de report était unanimement partagée au bureau. Ce dysfonctionnement alerte par ailleurs les groupes CGT et FSU sur les interventions en commission considérées comme étant pertinentes par les rédacteurs des avis. Plusieurs conseillers de différents collèges sont intervenus à plusieurs reprises sur la question de la précarité des étudiants en commission, sans que cela fasse l’objet de désaccords de fond. Or, cette question n’a pas été retenue dans le premier projet d’avis. Tout comme les questions des étudiants handicapés, du sport. Sur quels critères décide-t-on des propositions de conseillers à garder dans l’avis ? Il nous semble que quand les propositions sont faites en commission sans que personne ne s’y oppose, cela suffit pour qu’elles figurent dans l’avis.
Dans ce cadre, nous rappelons, comme nous le faisons régulièrement, conformément à ce que porte le collège 2, que ce sont les commissions qui sont au cœur du fonctionnement du CESER, que le bureau ainsi que les rédacteurs des avis doivent être le plus fidèles possibles à la pluralité des prises de position telles qu’exprimées en commission, et qu’il en va de la responsabilité de cette instance de veiller à reposer sur un fonctionnement réellement collectif et démocratique, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
En dépit de ces critiques et du contexte difficile dans lequel le travail autour de cet avis s’est achevé, du fait de la ténacité d’un certain nombre de conseillers en commission et au bureau de la commission, l’avis comporte aujourd’hui les éléments qui apparaissent essentiels à la CGT et la FSU, même si certains sont abordés de manière bien trop superficielle : comme la précarité des étudiants salariés, la nécessité de développer une politique volontariste de construction de logements étudiants, l’égalité d’accès et d’intégration de tous les étudiants dans les universités, le développement de la prévention sanitaire et sociale des étudiants, etc. C’est pourquoi les groupes CGT et FSU voteront l’avis.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article975