La loi de modernisation de notre système de santé s’inscrit pleinement dans la logique inspirée par celle qui l’a précédé, la Loi Bachelot. Elle en est une suite cohérente. Les attaques faites au service public perdurent, la privatisation et la marchandisation de la santé continuent à se développer et est même encouragée dans la loi. La mise en place des Groupements de Coopérations Sanitaires (GCS) le plus souvent privés autours des activités jugées plus ‘rentables’ seront simplifiés.
La réforme Touraine transforme les Communautés Hospitalières de Territoires(CHT) en Groupements Hospitaliers de Territoires(GHT). Sur un territoire déterminé l’ensemble des établissements publics seront dans l’obligation d’adhérer à ce nouveau dispositif. La volonté est de transformer nos hôpitaux en établissements de santé à l’échelle territoriale. L’établissement support (le plus gros) aura pratiquement tous les pouvoirs sur la gestion et l’organisation du soin. Certains GHT peuvent avoir 21 établissements adhérents comme celui construit autour du CHU de st Etienne. 15 GHT sont prévus en Auvergne Rhône Alpes, ceux-ci faisant abstraction des départements comme nous les connaissons encore aujourd’hui. Chaque établissement deviendra un service du GHT répondant à une mission spécifique décliné par le projet médical territorial partagé. Le projet d’établissement disparaissant par la même occasion. L’inconvénient majeur pour les citoyens est la disparition de nombreux soins de proximité. La disparition de tout doublon d’activité sur un territoire déterminé favorisera l’intégration des GCS dans les GHT. La réponse aux injonctions économiques prime encore une fois sur la réelle réponse aux besoins des populations. Nous constatons la même logique dans les secteurs du social et du médicosocial .Les fusions, les restructurations, l’apparition de groupements d’employeurs se traduisent par la mise en place de plateformes territoriales de ressources humaines ou la référence à la convention collective ou au statut n’existe plus.
La modification des périmètres de nos établissements et de la sociologie de ces personnels (mixités de salariés provenant d’horizons différents) nous obligent syndicalement à travailler différemment. Dans les GHT les syndicats concernés sont obligé dès à présent de travailler ensemble : se rencontrer et construire des postures cohérentes et semblables déclinées ensuite dans nos CTE et conseils de surveillances est une véritable nécessité. Nous devons tout faire pour éviter le piège qui nous est tendu : nous conduire à pratiquer un syndicalisme de représentation plutôt qu’un syndicalisme de proximité et de terrain. Nous avons aussi à travailler à ce que nos syndicats des publics ne soient pas en concurrences avec ceux du privé, ce qui n’est pas toujours simple.
Dans cette dynamique nos USD départementales et nos coordinations régionales respectives ont un rôle majeur dans la construction d’une cohésion et d’une cohérence CGT avec l’ensemble de nos syndicats. Face à ces nouveaux enjeux une réflexion est engagée pour améliorer le fonctionnement de nos coordinations régionales. En un mot le super coordinateur régional « homme-orchestre » n’est plus suffisant.
Dans le même esprit la réponse aux besoins de santé est à travailler avec nos comités régionaux ; les problématiques de santé n’étant pas l’exclusivité de ses salariés et e la seule fédération santé action sociale.
Ces nouvelles pratiques exigeraient bien sur des droits syndicaux nouveaux. Il est indispensable d’exiger des moyens supplémentaires en temps mais aussi financiers.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1215