A partir de la démarche d’anticipation des mutations sociales, industrielles et sociétales et des priorités revendicatives décidées ensemble, l’appropriation syndicale et le dialogue social, le COLLRIF a engagé plusieurs actions.
1) L’appropriation syndicale sur les enjeux du projet avec chaque syndicat des territoires concernés
Le groupe de travail COLLZIP est maintenant constitué de 46 personnes qui participent temporairement aux rencontres organisées au fil des mois et cela depuis 2 ans.
Nous avons échangé à de multiples occasions sur les conséquences que le développement de cette zone aurait sur l’aménagement du territoire et donc comment nos instances territoriales et de branches peuvent s’en saisir pour influencer sur la stratégie de leurs entreprises et des collectivités territoriales.
Qu’est-ce que la CGT met derrière les mots : l’usine du futur ? comment permettre le développement industriel tout en respectant l’environnement et le cadre de vie des citoyens ? Comment diversifier les moyens de transport et utiliser comme colonne vertébrale le Rhône pour désengager l’autoroute de la vallée du Rhône.
2) Une formation collective pour partager le diagnostic et les enjeux afin de décider des actions à mener ensemble
Nous avons organisé le 12 décembre une demi-journée d’études dont 8 nouveaux responsables syndicaux d’entreprises du territoire qui n’avaient encore jamais participé à nos rencontres. L’information a été suivie par des échanges riches sur nos possibilités d’interventions syndicales sur le devenir du site.
3) Favoriser le dialogue social stratégique de territoire : mise en place d’une commission paritaire territoriale
Nous avons interpellé à plusieurs reprises le syndicat mixte Inspira sur notre volonté de mettre en place une commission paritaire territoriale. Il a été décidé que cette commission aurait plus de poids si elle était créée au niveau du territoire, c’est pourquoi nous avons réalisé en intersyndicale un courrier dans ce sens que nous avons adressé au Préfet et sous-préfète de l’Isère. A ce jour, nous attendons une réponse à ce courrier.
Par contre, le syndicat mixte reconnait l’importance de nos rencontres en intersyndicale et donc nous invite tous les 3 mois à un échange sur l’évolution des différents points et informations nécessaires à la compréhension du dossier.
Dernièrement, il a organisé une première rencontre avec les employeurs du secteur et leurs représentants syndicaux. Nous avons pu dialoguer ensemble sur les attendus des organisations syndicales que nous portions : lieux ressources, maison de la formation et charte sociale complétant la charte éthique.
4) Participation CGT aux instances territoriales (CTEF, Comité consultatif scientifique GPRA Rhône Médian….),
Nous avons eu à peine le temps de nous inscrire dans ces différentes instances qu’elles ont été arrêtées par le nouvel exécutif du CONSEIL REGIONAL. Nous n’avons aucune information quant à la suite donnée du Comité consultatif et scientifique car il était encadré par le CDDRA de Vienne qui a également été stoppé. Dans tous les cas, malgré nos demandes nous n’avons jamais reçu de compte rendus de leurs recherches éventuelles.
5) Une communication CGT structurée autour d’initiatives : conférence de presse, journal d’informations, débat public….
Nous avons publié le numéro 1 COLLZIP en janvier 2016 et nous l’avons distribué dans les gares et dans les entreprises déjà installées sur la zone. Nous avons développé ainsi nos arguments sur quelles revendications nous portons sur le secteur en termes de développement industriel, de multi modalité, d’emploi et de formation, la mutualisation des services et un pôle de services aux entreprises, ainsi que sur l’écologie industrielle.
Dans le numéro 2, nous avons argumenté nos propositions en termes de développement de services publics en phase avec le développement de la ZIP, de l’installation de nouvelles entreprises et la création de plusieurs milliers d’emploi et l’installation de leurs familles sur la zone. En clair nous travaillons sur l’aménagement du territoire en harmonie entre l’industrie et les services publics.
L’UL de Roussillon a réuni la presse à deux occasions pour développer nos points de vue sur le devenir de cette ZIP. Elle ne doit pas se mettre en place sans que les salariés, les demandeurs d’emploi, les jeunes et les habitants ne donnent leur avis.
Nous prévoyons d’organiser un débat public à la fin du premier trimestre 2017 que nous organiserons dans le cadre de nos assises nationales de l’industrie et par ses déclinaisons en initiatives locales permettant une vraie prise en compte de nos objectifs syndicaux sur le développement industriel.
6) Porter des enjeux structurants sur la partie sociale :
• La mise en place d’un lieu ressource dédié aux salariés
Ce lieu est fondamental pour nous afin qu’il permette aux salariés et aux citoyens mais aussi aux employeurs de venir se renseigner sur leurs droits selon leurs besoins (Pole Emploi, inspection du travail, maison des syndicats, CCI. Il peut être complété par un espace convivial ou les salariés pourraient se rencontrer, échanger et boire un café).
• Un développement de qualifications/compétences/classifications qui s’appuierait sur une maison de la formation et qui permettrait la sécurisation des parcours professionnels :
L’objectif étant de permettre de répondre en proximité à toutes les demandes de formations nécessaires pour être en emploi, de s’y maintenir et d’y développer ses compétences : pour les demandeurs d’emploi, les personnes en insertion, les personnes accidentées de la vie professionnelle, pour un développement de carrière et de promotion sociale, et pour les salariés des entreprises de sous-traitance qui ont peu de moyen pour se former.
Les organismes de formation doivent pouvoir s’installer (temporairement si nécessaire) pour répondre aux manques d’organismes de formation continue ou de formations initiales sur la zone. Nous rappelons que le niveau de qualification des actifs du secteur est inférieur au niveau moyen régional. Les jeunes, les actifs, les séniors, les femmes et les travailleurs handicapés ont envie de travailler au pays. Donnons-leur les compétences nécessaires pour exhausser leurs souhaits.
• Un engagement des entreprises sur la partie écologique et sociale de leurs Responsabilités Sociétales et Environnementaux que prévoit la loi
La charte sociale proposée par l’intersyndicale est actuellement entre les mains des employeurs pour donner leur avis ou compléter son contenu. L’industrie ne doit plus être source de pollution et de dégradation de la santé des salariés et des riverains proches. Nous travaillons sur le projet de l’usine du futur qui fait cohabiter son développement et le respect de l’humain.
• La gestion de l’eau dans le respect des zones établies de pompage et en cherchant à maitriser sa consommation
L’audit commandé par la communauté de commune doit être pris en compte pour gérer le pompage de l’eau dans les nappes phréatiques qui peuvent le supporter. Même si le cout est plus élevé en s’éloignant pour pomper, la maitrise de la consommation d’eau doit être un bien sous surveillance du plus grand nombre.
La CGT continuera à porter ce dossier jusqu’à l’installation des entreprises sur la ZIP et même ensuite pour contrôler que les engagements en termes d’environnement RSE et en termes de droits sociaux soient respectés.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1316