Lors de la plénière du 12 juin 2018, la Cgt s’est exprimée sur l’avis du Ceser suite à la saisine du Conseil Régional sur sa politique environnementale, l’énergie et les parcs naturels régionaux
Nous sommes consultés sur 3 délibérations du Conseil Régional, sur l’énergie et les parcs naturels régionaux.
Nous ne pouvons que regretter les délais encore contraints, de cette consultation, qui ne permet qu’un recensement de différentes contributions du Ceser, alors que l’importance des sujets évoqués aurait pu faire l’objet d’un avis beaucoup plus charpenté.
Ceci étant, nous souhaitons apporter quelques précisions et ajouts sur les différents points.
Concernant les budgets et la priorisation des budgets d’investissement, nous ne pouvons que rappeler l’avis voté ce jour sur le compte administratif et la nécessité de développer une ingénierie et une animation de territoire, par des moyens humains, sans se contenter de financer des projets d’investissements locaux au détriment d’une cohérence et d’une complémentarité nécessaires. La mention finale dans ce document de la nécessité de projets collectifs doit être plus fortement affirmée.
De façon globale également, il est nécessaire que les différents schémas régionaux ne se contredisent pas et portent les mêmes enjeux. En effet, quelle cohérence entre le financement de canons à neige ou d’autoroute et la préservation de l’environnement par exemple ou afficher des objectifs en terme de circuits courts et couper les financements du réseau des amap ?
Concernant les déchets, bio ou non, la Cgt a eu l’occasion de s’exprimer plusieurs fois sur le sujet : appeler à la responsabilité des consommateurs, sous forme financière ou ludique, ne peut constituer une réponse adaptée à cet enjeu crucial et contribue à exonérer les réels responsables. En effet, la responsabilité du secteur économique dans la production de déchets et de gaspillage des ressources est centrale. A ce titre, le SRDEII aurait pu être un levier de responsabilisation sur les entreprises en intégrant des critères environnementaux dans les aides aux entreprises, et la contribution financière au titre du pollueur payeur devrait pénaliser les producteurs et non les consommateurs, sous la même forme que la lutte contre les drogues, le dealer est plus lourdement condamné que le consommateur….
Concernant la qualité de l’air, le transport est largement contributeur à la pollution de l’air, ainsi que le chauffage et les entreprises industrielles. Le Ceser a déjà pointé la nécessité de prioriser l’isolation des logements, collectifs ou individuels. Nous réitérons notre remarque : la responsabilisation des citoyens ne peut constituer la réponse. Non seulement, la plupart des transports individuels sont contraints, du fait de l’éloignement des lieux de travail et d’habitation, mais là encore, la responsabilité du transport routier de marchandise est oublié. Les salariés subissent une double peine, le coût sans cesse croissant des transports, la fatigue et le risque d’accident, mais maintenant nous pouvons rajouter aussi la culpabilisation. La compétence régionale sur les transports publics lui offre un levier important pour lutter contre la pollution de l’air, par le transport public ferroviaire. Comme par exemple, la non ouverture aux trains de voyageurs de la ligne SNCF, sur la rive droite du Rhône, alors que la vallée est régulièrement en alerte pollution est une erreur fondamentale.
Les orientations actuelles du gouvernement dans son pacte ferroviaire, ne vont pas non plus dans le sens du développement du transport collectif ferroviaire, ce qui justifie le combat des cheminots. La desserte en transport public dans les pnr est également à privilégier.
Concernant le soutien aux PNR, nous ne pouvons que rappeler notre soutien à la création du projet dans le Haut Allier, que nous aurions souhaité également faire figurer dans l’avis du Ceser.
Sur la gouvernance, nous souhaiterions que les organisations syndicales représentant les salariés y soient intégrées.
Sur l’énergie le 30 mars 2018 le journal le Dauphiné publiait les résultats de la réponse à la question « Êtes-vous inquiets d’une éventuelle privatisation des barrages ? » la réponse est sans appel puisque sur 7458 votes émis 5742 soit 77% des votants ont répondu oui.
Les citoyens, dans leur grande majorité, perçoivent spontanément qu’ouvrir à la concurrence (privatiser les profits) les concessions hydrauliques va considérablement compliquer la gestion de la première des énergies électrique renouvelable de France :
· Parce que la sécurité ne fait pas bon ménage avec le profit.
· Parce que la gestion et la coordination des différentes installations va être plus difficile avec plusieurs opérateurs, notamment aux heures de pointe.
· Parce que il va y avoir de la spéculation sur le moment auquel les opérateurs privés
exigeront de turbiner ou pas.
· Parce que les relations entre les acteurs locaux et les opérateurs privés deviendront moins stables.
· Parce que la privatisation entraînera inéluctablement la hausse des prix.
· Parce que nous usagers, nous ne voulons pas que notre facture soit augmentée du
montant de la rémunération des actionnaires.
· Parce que la privatisation fragilise les industries électro intensives.
· Parce que les autres pays d’Europe ne s’engagent pas sur cette voie.
· Parce que l’eau des rivières et barrages est un élément de sécurité et sert au
refroidissement des centrales nucléaires de la vallée du Rhône.
· Parce que cela entraînera des destructions d’emploi et un recours accru à la sous-traitance.
· Parce que nous ne voulons pas que se renouvelle pour l’énergie, le racket qui a lieu pour les autoroutes.
· Parce que nous voulons une nouvelle gestion d’un service public reconstitué : plus de place aux usagers, aux collectivités locales, à la représentation nationale, aux élus, aux salariés du secteur.
La CGT considère que la priorité doit tendre à la réduction du CO2 au moindre coût pour la collectivité, les économies d’énergies, la précarité énergétique et la mobilité propre. Le développement des EnR doit s’effectuer à un rythme adapté à la maturité technico-économique des différentes filières, afin de minimiser le coût des aides.
La transition énergétique ne sera un succès qu’avec un service public répondant aux
besoins de la nation, avec un mix énergétique qui ne surévalue par la capacité de
développement des EnR et qui intègre de véritables filières industrielles, pourvoyeuses d’emplois durables et des garanties collectives de haut niveau.
La CGT soutient toutes les formes de production d’énergie cent pour cent public. La CGTrevendique un pôle public de l’énergie.
En conséquence, M. le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers, La Cgt votera CONTRE l’avis sur la stratégie Environnement-Energie et aux PNR.
__
Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1420