L’expérience que nous menons conjointement le comité régional et les métaux R A sur les enjeux de transports urbains sur route, nous confronte très concrètement à des problématiques telles que :
La place des métropoles, acteurs majeurs des choix économiques et sociaux
L’absence de politique industrielle régionale et nationale.
Les enjeux écologiques
L’influence des grands groupes
Le travailler ensemble dans la cgt
Anticipation
La cgt a été déclencheur d’alerte sur 2 faits :
1 – Les villes et les collectivités locales ont décidé de la fin des bus à moteurs diesel dans les centres villes. On peut s’attendre à ce que cette interdiction s’étende rapidement aux camions pour les livraisons urbaines.
2 – Ni EVECO BUS, ni Renault Trucks qui sont les constructeurs historiques et régionaux ne se préparent à répondre à ces nouveaux besoins. Pendant des mois ils ont refusés de considérer ces évolutions, qui pour eux ne sont qu’effet de mode.
Une concertation des syndicats cgt de la filière se met en place autour des constructeurs, des sous traitants, et des syndicats cgt de la RATP, des TCL, (2 clients historiques de Iveco Bus), et des fédérations Transport et Métaux.
Nous décidons toute une série d’initiatives, d’interpellation des industriels, des politiques locaux, organisation d’un colloque publique etc.…..
Une étude régionale portant sur l’ensemble de la filière transport urbain sur route, réalisée par le cabinet Sécafi confirme les enjeux que nous avons pointés : la succession du diesel est en marche, son exclusion de l’urbain est confirmé.
Aujourd’hui l’ensemble des acteurs politiques et industriels de la filière reconnaissent le bien fondé de nos inquiétudes.
Nous pointons plusieurs manquements ou absences :
Quelle est la politique des grands groupes, quelle est leur stratégie ? de plus les lieux de décisions de plus en plus éloignés des salariés.
Les alternatives au diesel ne sont pas portées par la France, notamment chez Renault Trucks.
Les 2 constructeurs historiques n’ont pas encore choisi d’investir dans les énergies du futur alors que d’autres sont déjà prêts (Chinois, Polonais et Bolloré particulièrement sur les bus électriques)
Aucun lieux de concertation, aucune instance ou l’on peut discuter des stratégies industrielles, anticiper des évolutions techniques, technologiques qui vont avoir des conséquences très fortes sur l’évolution des métiers. Quelle politique de formations à adapter etc.
Une absence totale de coopération, de mutualisation entre les différentes collectivités.
Nous avons obtenu l’engagement de M Passi vice président de la Métropole de Lyon de mettre en place un espace « d’échange » qui répond à notre demande de comité stratégique de filière. Avec l’ensemble des acteurs, constructeurs de véhicules industriels et de cars et bus, mais aussi la SNCF, les utilisateurs, le Sytral, les organisations syndicales, les décideurs etc. afin d’anticiper, de travailler sur les projets d’avenir et répondre aux besoins des populations.
La région Auvergne Rhône Alpes, la Métropole de Lyon et les collectivités locales ont un rôle d’impulsion à jouer pour que les aides publiques, qui sont très nombreuses dans ce secteur d’activité, servent à développer l’emploi en France et en région.
Pour l’avenir :
Nous devons pousser notre réflexion cgt, et la faire partager beaucoup plus largement avec l’ensemble des syndicats et syndiqués de la filière, pour construire un vrai rapport de force.
Il y a besoin d’obtenir une cohérence des politiques de transport entre les collectivités territoriales afin d’homogénéiser les demandes, et que chacun n’est pas SA conception en terme d’orientations écologiques et énergétiques.
De même, il y a sans doute beaucoup à gagner de se rapprocher de nos homologues européens afin de construire ensembles des solidarités sur les enjeux industriels.
L’arrivée de l’électrique et les changements des modes de vie se traduisent par un nouveau rapport au déplacement, au transport. Même la relation à l’automobile sera bouleversée, car de plus en plus partagée, louée etc ….
Et la force publique réside aussi dans sa cohérence et sa volonté de proposer des modèles économiques comme par exemple une filière locale de fabrication de bio-gaz, ou d’électricité (avec des panneaux photovoltaïques Sillia) qui alimenteraient l’ensemble des véhicules de transport en commun, mais aussi les camions de livraisons, de la poste, des poubelles, des pompiers, les voitures des particuliers mais aussi les taxis etc … avec des installations de ravitaillement partagés.
On le voit bien, c’est une autre conception de la société que nous proposons !
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1217