L’énergie est au cœur du débat pour un nouveau mode de développement social, économique et écologique. L’énergie est un bien indissociable du développement humain, une ressource nécessaire et indispensable au même titre que l’eau. La CGT revendique la création d’une filière industrielle photovoltaïque, de l’amont en aval, dans le cadre d’une politique public de l’énergie.
Mais la réponse aux besoins énergétiques de la planète est loin d’être
résolue : aujourd’hui, 2 milliards sur 6 milliards d’êtres humains (demain nous devrions être 9 milliards) n’ont toujours pas accès à l’électricité et 80 % de l’énergie consommée à l’échelle du globe l’est par 20 % de la population mondiale. A cette inégalité criante se rajoutent des défis majeurs, aujourd’hui clairement identifiés : d’une part, les ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon et uranium) sont en quantités finies. D’autre part, le réchauffement climatique, lié aux activités humaines et à l’émission de gaz à effet de serre, représente une menace dont les effets se font déjà durement ressentir.
La politique énergétique, qui doit se dégager des logiques spéculatives, est une question centrale au cœur d’une stratégie de développement durable qui concerne tous les peuples. Elle doit permettre de répondre aux besoins, de préserver l’environnement, de réduire les inégalités entre pays du Nord et du Sud… Cela suppose que la politique énergétique en France, en Europe et dans le monde soit sous contrôle public avec de fortes garanties sociales, condition d’une maîtrise démocratique de la filière.
Pour répondre aux enjeux, la CGT propose un mix électrique dans le bouquet d’énergies dans le cadre d’un pôle public de l’énergie. La filière photovoltaïque a sa place dans ce mixte énergétique, mais pour cela comme pour les autres ENR il faut la dégager de logiques spéculatives.
La situation actuelle n’est pas acceptable. L’obligation du rachat de l’électricité photovoltaïque par EDF n’a pas permis le développement de la filière industrielle photovoltaïque et la création d’emplois en France. Les panneaux photovoltaïques installés en France sont au mieux fabriqués en Allemagne, mais la plus part en Chine ( premier pays pour la fabrication des panneaux) ou en Asie. Les aides publiques ( réduction d’impôts) et rachats de la production par EDF ne créent pas d’emploi en France. Le rachat de l’électricité en France autour de 550 euro le Mw est le rachat le plus élevé en Europe, l’Allemagne 320 euros Mw et celui-ci devrait encore baisser. Ce rachat coutera environ 3 milliards euros en 2020 à EDF payé bien sûr par ces clients. Sur le plan du bilan carbone, la fabrication de panneaux photovoltaïque demande beaucoup d’électricité et la production dans des pays où l’électricité est fortement carbonée ( la Chine et en partie l’ Allemagne) et dans les pays lointains (chine et japon ) plombent lourdement le label écologique et propre du photovoltaïque.
C’est pourquoi la CGT propose la création d’une filière photovoltaïque en Rhône Alpes. Cette filière photovoltaïque doit être constituée d’un réseau de PMI PME technologiques adossées, par partenariat, aux grands organismes de R et D mentionnés et aux grandes entreprises qui sont dans le périmètre de ces activités (par exemple EDF, St Gobain, St Electronic, Schneider… pour les matériaux solaires). La Cgt en Savoie ou à Bourgoin Jallieu développe cette revendication.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article692