L’intervention Cgt porte sur le projet d’avis sur l’abrogation de la délibération du Conseil Régional Auvergne du 23 novembre 2015 concernant le PNR des Sources et Gorges de l’Allier
Cinquante-deux jours après notre avis sur la suppression des contrats Auvergne Plus et des Contrats de Développement Durable Rhône-Alpes, nous sommes amenés à délibérer sur l’abrogation d’une délibération de la région Auvergne concernant le projet de Parc Naturel Régional des Sources et Gorges de l’Allier.
Avec la question posée par le Président de notre région dans le journal l’Eveil de la Haute Loire le 15 mai dernier : “le PNR, tel qu’il est, c’est non !”, alors remettons les choses à plat, améliorons la charte au niveau économique et gardons le PNR qui est dans sa définition même depuis 1970 un projet de territoire par excellence.
Mais s’agit-il bien de cela, ou va-t-on aller vers des contrats de projets communes par communes qui ressembleraient fort à un retour vers une logique de guichet.
Rien à voir avec un contrat global de territoire qui fait système où l’on ne se contente pas de distribuer des enveloppes financières au grès des opportunités ou pour remercier ses soutiens.
Car le territoire est un ensemble relationnel, ce n’est pas seulement un espace géographique défini comme le rappel Pierre VELTZ, chercheur, ingénieur, sociologue, économiste spécialiste de l’organisation des entreprises et des dynamiques territoriales. C’est un espace vécu et un système vivant, emboité dans un ensemble d’autres espaces qu’il influence et qui l’influencent.
La notion de territoire pour notre CESER est perçue dans une dynamique qui fait appel à la démocratie, aux concepts de projets, de gouvernance et de management territorial.
La démocratie : En démocratie, personne ne peut se prétendre seul propriétaire de l’intérêt public et incarner la volonté générale. Car on confond la légitimité issue de l’élection qui donne la légitimité à gouverner sur la durée du mandat avec la légitimité de l’action qui est d’ordre substantiel car la légitimité n’est pas simplement de l’ordre d’un statut acquis une fois pour toute, elle est aussi une qualité qui doit s’approuver, se construire sur l’ensemble du fonctionnement démocratique. La légitimité électorale n’absorbe pas toutes les autres formes de légitimité et de représentation notamment les corps intermédiaires au sens large. La démocratie n’est pas simplement un régime de la décision, elle est aussi un régime de la volonté générale qui se construit dans l’histoire.
Le projet de territoire évoque donc une vision de long terme et fait appel au développement, lequel ne répond en aucune manière à une recette. C’est bien un processus de construction par les acteurs qui crée des ressources sur le territoire, favorise l’ancrage économique en stimulant l’irrigation du territoire, favorisant son rayonnement, son attractivité.
La gouvernance territoriale renvoie à l’ingénierie territoriale à la stratégie et à la prospective sur un territoire large. Elle articule la stratégie de pilotage et de mise en œuvre du projet de territoire et de charte. Elle articule démocratie élective et participative chacune à sa place. Equité, légitimité sociale, participation à la prise de décision, recherche du plus grand consensus, transparence et responsabilisation des acteurs, réponse aux besoins, prise en compte de la complexité, anticipation d’un développement partagé, évaluation de la performance et devoir de restitution ce que prévoit les chartes des PNR.
Le management territorial, il constitue la façon de traiter de la question de la gestion, de l’organisation des territoires au vu des racines latines (“manus” = main”) et manager à voir la main comme le rappel souvent Michel RAFFIN. Il s’agit donc d’ajouter à la notion de gestion, celle de dynamique, de développement et de progression avec celle de durabilité au sens du développement durable.
Comprendre le management territorial, c’est donc analyser et saisir les enjeux de son développement et de son évolution, c’est aussi comprendre les relations entre les différents acteurs et définir une stratégie pilote en faisant système tout en anticipant des évolutions majeures auxquelles le territoire va évoluer.
En France de 1970 à nos jours, il y a une continuité pour les parcs naturels régionaux et les nombres évoluent positivement. Initié par le Général de Gaulle, la gauche et la droite républicaine les ont portés toujours plus haut en région.
L’Etat, au travers des contrats de plan, des CPER exerce sa responsabilité également. En Rhône-Alpes de 1982 à nos jours, la droite républicaine en a toujours fait un fer de lance lorsqu’elle présidait.
Au travers de sa lettre adressée le 15 juin 2016 à chaque Président de parc Auvergne – Rhône-Alpes et faisant réponse à l’Assemblée Générale des parcs le 23 mai 2016 à Pélussin, le Président de la région semble avoir pris conscience de cet enjeu qui s’est construit dans l’histoire.
Puisse-t-il méditer et aller au bout de la démarche en revoyant sa position concernant le projet du PNR des Sources et Gorges de l’Allier.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1200