1 – le conseil régional a négocié avec les partenaires sociaux (employeurs et syndicats de salariés) un accord pour les jeunes en Rhône Alpes. Peux tu expliquer le contenu ?
A l’initiative de la Région, les partenaires sociaux ont construit un texte pour un engagement rhônalpin pour la formation et l’emploi des jeunes.
L’ensemble des organisations syndicales et patronales ont participé aux réunions de rédaction de ce texte. L’enjeu pour la Région était tout d’abord de montrer que sur une problématique forte de société (la situation de la jeunesse vis-à-vis de l’emploi), elle était capable de mobiliser l’ensemble des partenaires dans un dialogue social qu’elle a construit depuis des années.
Ensuite, dans son contenu, il y avait l’objectif de mettre le jeune au centre de l’ensemble des dispositifs existants ou en cours de création (Emploi d’avenir, Contrat de génération, CARED, apprentissage…) en s’appuyant sur un parcours orientation, formation, insertion, accompagnement.
2 – la Cgt a décidé de ne pas le signer. Pour quelles raisons ? que manque-t-il dans cet accord ?
La CGT a participé à l’ensemble des réunions. Elle a porté des propositions. Globalement, l’esprit du texte n’est pas dérangeant car il reste sur de grandes intentions. Mais à la vue de la situation de la jeunesse (un âge moyen d’accès à l’emploi durable à 27ans, 80% des jeunes sont sur des emplois aidés, 23% sont au chômage…), nous devons passer le cap des grandes paroles. Nous aurions voulu que cet accord avance des objectifs chiffrés en termes de créations d’emploi en Rhône Alpes pour les prochaines années. Il aurait aussi été bénéfique que l’ensemble des acteurs se mobilise autour du CDI comme seul contrat de travail pouvant durablement insérer les jeunes dans la vie sociale et professionnelle. Au quotidien, sans CDI, l’accès à la location d’un logement est quasi impossible. C’est l’obligation de rester chez papa, maman.
Côté formation, il faut développer l’enseignement professionnel au sens large et pas seulement les formations en apprentissage. Il s’avère de plus en plus que les jeunes les plus éloignés de l’emploi sont des jeunes les plus éloignés d’une formation sous contrat d’apprentissage. La voie scolaire a donc un rôle fort à jouer dans la prise en charge de ce public. Il est d’ailleurs dommage que l’Education Nationale n’ait pas participé à la rédaction de l’accord.
3 – La question de la jeunesse et de l’emploi est une des priorités revendicatives. Pour la Cgt, que faut-il faire pour améliorer réellement et durablement la situation de la jeunesse ?
La jeunesse d’aujourd’hui fera les emplois de demain. C’est là l’enjeu pour notre société. C’est pour cette raison qu’il faut sécuriser son accès à l’emploi et à l’autonomie. C’est pourquoi la CGT a toujours porté l’idée d’un contrat intergénérationnel sur la base d’un CDI avec l’accès à une formation qualifiante.
Ce sont en partie les propositions CGT reprises dans l’ANI du contrat de génération que nous avons d’ailleurs signé.
Nous regrettons cependant que chaque nouvelle mesure s’accompagne d’exonération en tout genre sans engagement des entreprises à agir concrètement pour l’accès à l’emploi des jeunes.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article950