Lors de la dernière commission transports du CESER avec à son ordre du jour le CPER, nous avons été informé de manière succincte des intentions du président du conseil régional dans le cadre du renouvellement de la convention TER.
Constatant que l’objectif qu’il avait fixé à la SNCF afin d’aboutir à une convention permettant la réduction des coûts de fonctionnement et une amélioration de la qualité du service n’a pas été atteint, le président indique l’impossibilité pour la région de signer une nouvelle convention au 1er janvier 2017.
Selon le président, la région est donc contrainte de déterminer seule les obligations de service et le montant de la compensation financière correspondante.
La C.G.T. veut ainsi exprimer dans cette enceinte la colère de subir une telle situation.
Pour bien comprendre, faisons un parallèle : quel commerçant, quel industriel accepterait qu’un client, un donneur d’ordre l’oblige à vendre une marchandise et que ce soit le client, le donneur d’ordre qui en fixe le prix ?
Nous ne connaissons pas une seule AOTU (Autorité organisatrice de Transports urbains) qui a osé dire à son prestataire (le groupe Transdev, Keolis, Car postal ou RATP), « faites-moi circuler des bus et je verrais combien je vous rémunère le service. »
Quel mépris pour un partenaire avec qui normalement la région devrait contracter en toute confiance ?
Quel mépris aussi pour tous ceux et celles qui utilisent le service, pour tous ceux et celles qui font ce service.
Cette attitude va décomplexer, un peu plus, certains dirigeants de la SNCF, plus prompt à casser le service plutôt que le développer. Ce seront bien sûr les usagers et les cheminots qui en payeront les pots cassés.
Le transport collectif doit être développé, c’est un enjeu de mobilité, comme au niveau social ou environnemental. Ce n’est pas qu’une question financière.
Pendant que le président du conseil régional préfère favoriser la route et les autoroutes dans le même temps, ces vice-présidents signent un communiqué commun « des élus avec les associations des vallées alpines » pour un arrêt temporaire du trafic routier marchandises international et un report vers le rail. Comprenne qui pourra…
Le système de convention TER qui lie l’autorité organisatrice à la SNCF fixe le niveau de service et les objectifs assignés à l’opérateur ainsi que le montant du service rendu. C’est uniquement ce genre de contractualisation qui permet une relation de confiance et de transparence entre les 2 parties.
Une AOT ne peut en aucun cas fixer des tarifs car ce n’est pas de sa compétence et elle doit faire confiance à l’expertise de la SNCF. Vouloir réduire tous azimuts sur le TER, c’est vouloir une réduction de l’offre, du niveau de service et de la qualité de la production.
Au moment où des pics de pollution contraignent à des mesures drastiques de réduction de la circulation routière, la réduction par la région des moyens mis sur les transports collectifs ferroviaires est une erreur politique majeure.
La CGT le fera savoir.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1285