Comme nous le craignons le Plan Stratégique Régional de Santé confirme que les critères d’une gestion marchande de la santé est la règle d’or appliquée sur tous nos départements.et ceci à tous les niveaux.
La première décision importante prise par l’ARS est l’instauration au niveau de la région Rhône Alpes de 5 territoires de santé pour 8 départements. Nous en possédions 12 initialement.
La réponse aux besoins de santé de la population se définit dorénavant sur une logique se référant à ces 5 territoires. C’est un véritable coup de grâce aux services de proximité, inquiétant nos concitoyens qui habitent pour la plupart dans des départements souvent accidentés géographiquement. C’est dans cette logique que nous venons d’apprendre au CSOS (commission spécialisée de l’offre de soins) du 6 juillet 2011 les fermetures des maternités de Bourg St Maurice, de Privas et de Die ainsi que la fermeture de la chirurgie à Die et à Crest.
Inacceptable pour la CGT qui fera tout ce qu’il est en son pouvoir, avec la population, pour dénoncer et arrêter cette politique de casse.
Cette recomposition de l’offre de soins repose sur des outils, en plus de la T2A (tarification à l’activité), appelés Communauté Hospitalière de territoires (CHT) ou Groupements de Coopérations Sanitaires (GCS).
Les premières changent la donne en termes de coopérations, pourtant nécessaires entre établissements publics de santé. Ce montage administratif se traduit par la mise en place d’un établissement principal, donneur d’ordre auxquels se greffent des établissements annexes, assujettis, perdant leur autonomie avec à la clef des fermetures de services, des pertes d’emplois provoqués par la mutualisation des moyens, induisant ainsi une surcharge de travail pour ceux qui restent.
Quant aux groupements de coopérations sanitaires, s’ils existaient déjà ils sont fortement encouragés à se développer. Le mélange public-privé donne la part belle au secteur lucratif et fragilise notre secteur public de santé. L’exemple type est celui du flambant neuf médipole bergallien (Nord Isère) ou une partie des lits de néo-nat ont été attribués à la clinique privée, située sur le même site, au risque de remettre en cause l’existence de la maternité de l’hopital. La même opération a été réalisée concernant l’imagerie médicale : en attribuant un Scanner à la dite clinique .La concurrence est ouverte, il n’est plus question dans ce cas de complémentarité.
CHT, GCS, sont de véritables machines à broyer dont l’objectif principal est la réduction des coûts au détriment du service rendu. Cela se fait bien souvent en dépit du bon sens comme le démontre l’expérience vécue à l’hopital psychiatrique de St EGREVE situé à 25 km de Grenoble.
En effet la cuisine est prévue de fermer pour être externalisée au CHU de Grenoble. Pourtant il y a une partie des 1100 salariés et 800 patients à nourrir tous les jours. C’est un véritable non sens quand on connait le rôle important que joue l’alimentation en psychiatrie. Ajouter à cela que le temps d’hospitalisation peut être de plusieurs mois, voire plusieurs années. Ce projet va impliquer des trajets importants entre les deux établissements, contribuant ainsi à une augmentation des flux dans une agglomération complètement saturée point de vue circulation. Humainement ce projet ne représente aucun intérêt.
Economiquement c’est 27 postes en moins !!! Des exemples comme celui-ci nous en rencontrons partout dans la région.
Malheureusement cette logique marchande orchestrée par les ARS se décline aujourd’hui dans les secteurs du social et du médico social (enfance inadaptée, personnes handicapées, personnes âgées,). Dans la Drome, à Montélimar, nous apprenons qu’un établissement du social fusionne avec l’hopital psychiatrique. Pourtant ce ne sont pas les mêmes publics accueillis, ce ne sont pas les mêmes métiers, ce ne sont pas les mêmes organisations du travail….. qu’importe à partir du moment que cela coute moins cher.
Sous l’égide de la modernité nous assistons au travers ces politiques à un retour à l’hospice que nous connaissions au début de siècle.
La CGT est convaincue que d’autres choix sont possibles et est porteuse de propositions alternatives.
La logique que nous proposons est une logique de territoires qui doit reposer sur une analyse des besoins, tant au niveau de la médecine de ville que de l’hopital. Les chambres territoriales de santé, l’instauration de centres de santé, la révision du mode d’installation et de rémunérations des médecins ……le tout dans un contexte de reconquête d’une sécurité sociale de haut niveau couvrant l’ensemble des dépenses de soins des assurés sociaux sont des pistes de travail que nous soumettons au débat public.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article782