Après une première réunion de l’instance de dialogue social sur la réforme territoriale de l’Etat le 21 mai dernier, où une majorité d’organisation syndicales (CGT, FO, FSU) a fait part de sa ferme opposition à la mise en place tambours battants des futures Grandes Régions dont celle Auvergne Rhône-Alpes (qui deviendrait la 4ème région européenne…), le Préfet de Région Rhône-Alpes nous réunit à nouveau lundi 22 juin à 10 heures pour nous présenter les grandes lignes de la copie qu’il doit adresser au Premier Ministre avant la fin du mois, et ce alors que chaque direction régionale a déjà adressé aux ministères dont elle dépend le projet la concernant
5 ans de Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) ont rendu notre paysage administratif incompréhensible par les usagers, vidé les services publics de leurs effectifs et de leurs missions et voué les agents publics à la vindicte populaire.
L’entreprise de destruction se poursuit aujourd’hui avec les suppressions de régions, les mutualisations interdépartementales pour faire face à la pénurie de personnel et la mise en place de pouvoirs locaux favorisée par la Charte de Déconcentation qui couperont définitivement les personnels de leurs ministères. Avec bien sûr, encore et toujours, l’objectif de réduire les effectifs.
Ces économies ne sont qu’un prétexte pour mettre à bas l’esprit même du service public pour répondre aux exigences budgétaires européennes, faciliter la privatisation des services publics et briser toute velléité de résistance au sein de la population et des services.
Les auvergnats ne voient pas « l’avenir en grand ».
L’avenir, aujourd’hui en Auvergne, est derrière nous. La disparition des administrations de Clermont et la paupérisation des territoires qui l’entourent est programmée.
Les projets de macro organigrammes qui viennent de paraître contredisent le discours
initial de maintenir l‘équilibre des territoires. C’est bien un plan social qui est mis en place et qui supprimera la plus grande partie des emplois publics clermontois d’ici trois ans.
Comble du cynisme, il est demandé aux personnels de faire des propositions. Sous prétexte qu’il y aurait d’hypothétiques opportunités, ils devraient imaginer comment leurs métiers pourraient être détruits à moindre frais et leur région disparaître sans faire trop de bruit.
L’engagement et la détermination dont ils ont fait preuve lors de la REforme de l’Administration Territoriale de l’Etat (REATE) sont déjà oubliés. Et pourtant, c’est bien grâce à leur expérience, à leur ténacité et leur créativité que les services ont continué de fonctionner pendant la mise en place de la REATE et la création de nouvelles entités, Directions Régionales, Directions Départementales interministérielles et l’Agence Régionale de la Santé. Pendant que les nouveaux organigrammes se mettaient en place, ce sont les agents qui ont tiré des cables, poussé des meubles, aidé leurs collègues des départements et assuré la
continuité du service auprès des usagers.
La réforme que vous engagez sous l’impulsion des puissances financières, nous la refusons en tant qu’agents et en tant que citoyens. Nous voulons continuer à travailler et à vivre au pays.
De même, les agents en Rhône Alpes ne sont en rien rassurés sur leur sort. Les réductions d’effectifs ainsi que le renforcement des départements ne présagent rien de bon pour eux non plus.
L’Auvergne ne se contentera jamais du sort de marche occidentale bucolique et vieillissante qui lui est réservé.
Dans l’intérêt des usagers, la CGT, la FSU et SOLIDAIRES exigent le maintien des missions en Auvergne. Elles exigent que les agents aient les moyens de les mener pleinement à bien.
La CGT, la FSU et SOLIDAIRES demandent une administration accessible à tous. Une administration capable de mener une action juste et efficace sur chaque partie du territoire, libre de toute pression politique et de tout impératif comptable.
C’est pourquoi la CGT, la FSU et SOLIDAIRES demandent l’arrêt immédiat de la régionalisation et refuse de cautionner par sa participation à la présente réunion la marche forcée vers la fusion des Régions alors même que la loi sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (Notre), n’est même pas stabilisée.
La CGT, la FSU et SOLIDAIRES rejettent ce dialogue social d’opérette, sachant que nos instances syndicales respectives sont convoquées postérieurement à cette réunion pour que leur soient présentés les macro-organigrammes tant au niveau national que local, alors qu’ils sont déjà en votre possession.
Nous sommes considérés comme une chambre d’enregistrement, et ne voulons pas encore une fois vous servir de caution en collaborant à la mise en place de mesures d’accompagnement de ce Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE), véritable plan de licenciement de la Fonction Publique de l’Etat.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1046