Contribution au débat de l’Atelier : Compétitivité et gouvernance des entreprises (Daniel BLANC BRUDE)
Avec la crise systémique, nous sommes confrontés à la politique de déflation salariale :
Baisse généralisée du coût du travail.
Déstructuration / destruction des systèmes de négociation collective et de relation
professionnelle. Résister est nécessaire mais simultanément il faut élever le niveau de la riposte dans le contenu de notre action, avec des exigences revendicatives remettant en cause la gouvernance de l’entreprise.
Nous devons porter un nouveau contrat social, qui vise à modifier le modèle de décision stratégique des entreprises et poser l’idée que l’entreprise possédée par les seuls actionnaires, est une chose qui n’a pas de sens au niveau économique, social.
Plus que jamais, la notion de politique industrielle comme la nature de l’innovation et le sens du progrès technique exigent la prise en compte des compétences collectives. C’est l’interaction entre ceux qui produisent des connaissances à partir de leurs formations de leurs qualifications qui sert à augmenter la productivité de l’ensemble. Sinon, on cherche à obtenir cette productivité avec l’intensité du travail, la diminution du coût du travail et au final une insuffisance de la formation de capital productif de haute qualité qui dégradera la productivité.
Il nous faut donc poser le principe d’une gouvernance partenariale qui reconnait tous les acteurs pour se sortir d’une gouvernance actionnariale qui consacre la toute-puissance des actionnaires.
De même, il faut investir les lieux extérieurs à l’entreprise qui mettent en place des systèmes d’innovation dans lesquels les entreprises sont mises en réseau ou au niveau des collectivités locales qui subventionnent les entreprises et prennent du pouvoir en matière de décisions.
Nos efforts doivent contribuer à réduire l’emprise de la financiarisation et l’arrivée dans la gouvernance de porteurs de connaissances et compétences qui vont infléchir la nature des investissements productifs et humains et la distribution des revenus.
Il serait utopique de vouloir supprimer le capitalisme mais nous devons le faire muter et cela est possible pour gagner une inversion de la distribution des revenus primaires, aller en direction de la transition écologique.
Si nous voulons sortir du constat : “il y a un lien évident entre crises systémiques, brouillage des repères républicains traditionnels et sentiment croissant d’impuissance qui grève la démocratie”, il nous faut : “penser une cohérence industrielle, ré-industrialisation de nos territoires et dans la foulée une nouvelle pensée de nos cohérences de l’innovation et des priorités”.
Synthèse de l’atelier par par Miriam FERRARI (CISL Lombardie)
Nous avons dialogué de compétitivité, productivité et gouvernance des entreprises.
Céline a introduit l’atelier en donnant quelques définitions sur ce qu’on entend par compétitivité, en ouvrant la réflexion et la discussion sur comment nos organisations peuvent agir dans la gouvernance des entreprises.
Qu’est-ce que c’est la compétitivité ?
Compétitivité structurale,
Compétitivité liée au coût,
Compétitivité liée pas seulement au coût mais aussi à l’innovation et à la qualité,
Ils ont été quelques points de départ et points introductifs de notre atelier.
Face à ces interrogatifs et en particulier sur la question : “quelle place des syndicats dans nos territoires ?”
Nous nous sommes confrontés en partant de l’expérience du collègue ALEX LANDREUX qui a présenté l’expérience de l’usine GALLION. Entreprise qui pour des raisons de compétitivité a réduit le nombre des usines (entreprise présente dans différents pays européens comme la France, Italie et Allemagne…). Les travailleurs et les syndicats se sont mobilisés obtenant la reprise de l’emploi et de l’activité de l’entreprise. (On a eu recours à des experts externes payés par l’entreprise pour l’analyse des comptes et la présentation d’un plan de reprise alternatif à celui de l’entreprise).
Ensuite, Roberto BENAGLIA secrétaire régional CISL Lombardia a présenté l’expérience italienne et en particulier l’expérience lombarde, en soulignant que le point de départ est celui d’entendre aujourd’huicomment les règles de la compétitivité sont changées, puisque les facteurs qui influencent la compétitivité ne sont plus seulement à l’intérieur du système productif mais ils comprennent aussi les facteurs externes.
Autre question importante que nous avons abordée est la place des territoires ou mieux la compétitivité liée à l’enracinement dans les territoires.
Nous sommes arrivés, après un intense et riche échange des contributions et interventions au moment de nous demander en tant que syndicats, de comment nous pouvons créer la valeur.
- Investissements dans les travailleurs
- Lien entre école et travail
- Formation de salariés
- Et comment accompagner les travailleurs dans la transition d’un lieu de travail à un autre
Ce sont les quelques priorités d’actions syndicales qui ont émergées dans le débat.
Enfin, une autre importante expérience présentée par la collègue française Edith a été celle des conventions de revitalisations.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1099