Le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires entre dans sa dernière ligne droite, il sera adopté lors de la séance plénière du mois de décembre au Conseil Régional.
Un autre aménagement du territoire pour répondre à l’urgence sociale et environnemental
Depuis plus de 30 ans les choix politiques à l’œuvre en matière d’aménagement du territoire contraindront fortement les générations futures.
L’étalement urbain, l’abandon de lignes de chemins de fer, le choix du « tout voiture », la métropolisation et la concentration, la politique du laisser-faire, la primauté absolue de la rentabilité économique, choix que la Cgt combat, nous enferment chaque jour d’avantage dans des contraintes inextricables et l’aggravation des inégalités.
De nombreux paramètres interviennent dans la nécessité d’un changement de logique économique, un autre mode développement compatible avec une nouvelle approche écologique, assurant la sauvegardes des systèmes naturels, le respect des droits fondamentaux et la satisfaction des besoins essentiels« qui réponde aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » comme le définissait le rapport Brundtland en 1987
Chaque année compte, d’ores et déjà, l’inaction des 10 dernières années avec une hausse des émissions, nous conduira, si nous voulons maintenir le réchauffement à 2° à multiplier par 3 les efforts de réduction initialement prévus à partir de 2020. Chaque année de retard augmentera l’effort à faire, jusqu’à peut-être condamner nos enfants et petits-enfants.
En effet, les travaux des scientifiques sur le réchauffement climatique, non seulement s’avèrent de plus en plus précis, inquiétants, mais également avec le recul de 40 ans depuis l’apparition du GIEC, totalement exacts, voir sous-estimés. Quelques données glanées ces deux derniers mois : en août 2019, il ne restait que 5 millions de km2 de banquise contre 8 en 1980 à la même date, le taux d’oxygène dans l’océan a baissé de 2% entre 1960 et 2010, les prévisions oscillent entre une baisse de 1% et 7%. Le réchauffement déjà présent conduit aux multiplications d’évènements climatiques extrêmes dans le monde, nous en voyons aussi les effets en Auvergne Rhône Alpes.
Le SRADDET Auvergne Rhône Alpes : de timides ambitions et aucun moyen
Face à ces enjeux avérés, le Sraddet aurait dû proposer une « stratégie ». Or, les observations du Ceser sur « la nécessité de hiérarchiser les objectifs par rapport aux grands enjeux » afin de disposer « d’une boussole de l’action publique » rejoignent celles de l’Enquête Publique Unique qui pointent un schéma qui « se limite à une juxtaposition d’objectifs et de règles sans vision transversale et suprarégionale » pour souligner le manque d’ambitions du document.
Mais, même si ses prescriptions sont d’une timidité redoutable et d’un flou, ouvrant toute interprétation, même s’il reste sur la logique des « 30 glorieuses » autour des grands projets routiers et de la domination des critères économiques, il contient tout de même des avancées en matière de protection des sols, de l’eau, de l’air de limitation des pollutions et de transport collectif qui peuvent servir de points d’appui aux inflexions nécessaires.
A ce titre, la Cgt partage l’avis du Ceser sur la priorité du transport collectif dans tous les territoires, y compris le périurbain. Nous partageons également la nécessité d’augmenter la part du fret avec notamment la finalisation du Lyon Turin. Nous proposons l’organisation coordonnée de transports collectifs aux diverses échelles territoriales pour promouvoir une réponse aux besoins pluriels des populations, pour intégrer la dimensions environnementale afin de favoriser l’équilibre et l’égalité des territoires.
Nous sommes également attachés à l’égalité entre les territoires, à travers, notamment, l’accès aux services publics le maintien et le développement de notre potentiel industriel en développant particulièrement l’économie circulaire. Nous nous inquiétons du risque de concurrence entre les différents espaces régionaux à travers un moins disant environnemental au nom de l’attractivité, en raison de l’absence de règles claires applicables à toute notre région.
Se pose donc la question de la prescriptibilité, et comme l’a souligné justement une participante au groupe de travail, du contrôle de sa mise en œuvre.Les différentes politiques nationales ont réduit les capacités de l’Etat à peau de chagrin, le dogme régional de réduction des dépenses du fonctionnement nous prive aussi de personnel en capacité d’assister les collectivités. Tout contrôle sur le respect de ces dispositions est donc rendu aux citoyens via les recours juridiques, solution non satisfaisante nous en conviendrons tous.
Malgré cette réalité peu enthousiasmante, la Cgt se prononce pour reconstruire une dynamique forte d’aménagement du territoire fondé sur un développement humain durable, Elle renouvelle son souhait de rendre ce schéma prescriptif et demande à l’Etat et à la Région de mettre en place les moyens humains et financiers, pour le rendre effectif et les dispositifs démocratiques pour évaluer sa mise en oeuvre
La Cgt votera l’avis
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1523