Ne nous y trompons pas !
Derrière la volonté gouvernementale de mettre en place ces Etats Généraux du Travail Social, il y a le projet de réformer les diplômes du Travail Social dont certains diplômes d’état, Assistante Sociale, Conseillère en Economie Sociale et Familiale, Educateur Spécialisé, devraient être reconnus Bac plus 3 depuis des années !
Pour les détenteurs de ces diplômes d’état, nous constatons :
Des difficultés pour les étudiants à trouver des terrains de stage ou à obtenir une indemnité de stage pourtant imposée par la loi depuis plusieurs années, d’où une précarité grandissante chez les étudiants.
Une entrée de plus en plus compliquée sur le marché du travail avec une augmentation du chômage sur certains secteurs et des contrats précaires,
Des conditions de travail qui se dégradent, une diminution des effectifs.
De nouveaux métiers du Travail Social se sont développés ces dernières années, notamment dans le champ de l’aide à la personne. La mise en concurrence d’associations relevant pourtant du champ de l’Economie Sociale et Solidaire et l’introduction d’entreprises privées lucratives, conduit à une dégradation inacceptable des conditions d’exercice de ces métiers.
La demande ne cesse d’augmenter alors que le personnel recruté est peu formé donc peu qualifié avec une très grande précarité d’emploi.
Aujourd’hui, avec la ré-architecture voulue par le gouvernement, les spécificités des métiers s’effaceront derrière une formation avec un socle et une spécialisation qui serait de 20% pour les diplômes d’Aide Médico-Psychologique, d’Auxiliaire de Vie Sociale et d’EVS et une spécialisation de 40% pour les diplômes d’AS, de Cesf, d’ES et d’EJE.
Les temps de stage seront aussi revus à la baisse, ne pouvant excéder 6 mois. C’est la construction même du diplôme, pour l’ensemble des ces catégories, qui est remis en question.
Ce projet répond à une logique de marchandisation et de privatisation des secteurs sanitaire, social et éducatif.
Les travailleurs sociaux, quelque soit leur métier peuvent-ils être interchangeables et corvéables à merci ?
Pour nous, NON !
Nous refusons que le cœur de métier s’efface pour répondre à une logique d’intervention sociale et de rattachement de l’individu à des dispositifs.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1036