Le gouvernement Ayrault en 2012 avait des projets pour le travail social. Il faudrait le refonder nous a-t-il dit. Et là, nous avons vu apparaitre les Etats Généraux du Travail Social.
Oui mais pas sans nous.
Nous, les praticiens du quotidien, faisons entendre notre expertise et nos compétences.
La refonte du travail social proposée est basée sur une rationalisation économique sur fond de diminution drastique des moyens financiers et non sur les besoins de plus en plus importants de la population.
Sous prétexte de « respect de l’usager » et de simplification administrative, on nous ordonne de mutualiser et de faire de la transversalité entre services. Or, dans la réalité c’est l’inverse qui est pratiqué. Des établissements qui n’ont rien à voir entre eux sont fusionnés sur ordre de l’ARS, les organismes sociaux (Caf, Cpam) sont regroupés , les tâches éclatées au détriment de celui qui doit bénéficier du service. Des associations sont mises en concurrence pour remporter les marchés publics à coup de baisse de subvention.
Partout, il y a une diminution des postes, des non remplacements pour des congés maladie, maternité sans parler des départs en retraite.
La réalité ce sont des enfants pour lesquels les mesures de protection ne sont pas mises en œuvre, des personnes qui ne peuvent pas vivre dans la décence, des personnes âgées ou dépendantes maltraitées, des familles qui n’ont pas accès à leurs droits (illisibilité du calcul des prestations familiales, indemnités chômage non réclamées, généralisation des trop perçus récupérés de façon autoritaire, généralisation de l’informatisation des données personnelles…).
La réalité c’est aussi des salaires qui ne permettent pas de se soigner correctement et de vivre dignement.
La réalité c’est encore une culpabilisation des travailleurs sociaux, une augmentation de leurs responsabilités sans la paie correspondante, un travail dont ils ne sont pas satisfaits, une attaque de leur cœur de métier : le travail de prévention disparait. C’est une vague déferlante de dégradations des conditions de travail qui se traduit par de plus en plus de problèmes de santé au travail (burn out, troubles musculo squelettiques…).
La CGT Rhône-Alpes a donc organisé ses propres assises les 6 et 7 novembre 2014 à Lyon.
Il en ressort que nous avons besoin d’autres choix politiques. Ce qui paraît être une succession tous azimuts de réformes (réformes des diplômes, réformes des institutions) est en fait une stratégie libérale et concurrentielle. Les témoignages lors de ces assises ont montré que le travail social est attaqué dans ses fondements.
Nous dénonçons une gestion par dispositif ou protocole où l’usager est traité comme un objet et les travailleurs sociaux instrumentalisés.
Face à la complexité des problématiques et à la nécessité de rendre un service de qualité, le travail social doit être une prérogative de professionnels formés !
Travailleurs sociaux de tous les services rejoignez nous pour établir une plateforme de revendications communes pour un service public de qualité et exigeant.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1035