La Cgt s’exprime sur le bilan budgétaire de l’année 2019 de la Région Auvergne Rhône Alpes, un budget dominé par le dogme des baisses de dépense au détriment des habitants de notre Région.
Nous nous retrouvons donc, pour l’examen du compte administratif 2019. Cet exercice peut sembler vain, au sortir de la crise sanitaire, dont les conséquences humaines, sociales, économiques seront dramatiques, où la tentation de faire reprendre l’économie de toute urgence en oubliant l’urgence climatique, l’urgence sociale est forte, et où nous nous souhaitons tous nous projeter sur l’avenir.
Toutefois, un regard dans le rétroviseur est toujours instructif. Je vous épargnerai la litanie des chiffres et des données techniques, que d’autres feront très bien, pour nous concentrer sur quelques enseignements que nous pouvons tirer de ce bilan, notamment pour le plan de relance :
Passer la lecture de l’exercice d’auto congratulation récurrent, ce qui nous frappe en premier lieu c’est une pensée uniquement comptable et descriptive, la gestion en bon père de famille étant l’alpha et l’oméga de la politique, sans tenir compte des effets de ces politiques. L’absence de critères d’attribution des subventions empêche toute lisibilité des interventions de la région, au risque de financements de pure opportunité.
Nous revenons également sur le dogme de la réduction des dépenses de fonctionnement au profit des dépenses d’investissement, lequel a contribué à fragiliser les services publics, les associations. Privilégier les murs, le matériel, le béton et le bitume au détriment de la présence humaine se paie cher, avec pour exemple les associations de défense des droits des femmes où la prévention et l’accompagnement sur la durée sont essentiels.
Pour finir, pendant le confinement, des mesures politiques ont été mises en œuvre, de façon rapide et efficace : des solutions d’hébergement ont été trouvés pour les personnes à la rue, des familles ont été mises à l’abri, des aides d’urgence également pour les femmes et les enfants en danger. La preuve a été faite qu’avec une volonté politique, c’est possible. Nous avons une forte crainte maintenant que l’urgence est passée et des milliards sont déversés sur l’économie, que les plus pauvres, les travailleurs paient le prix de cette crise par une diminution des budgets sociaux sans compter l’augmentation des demandeurs d’emploi avec en prime la réforme de l’assurance chômage qui se profile à l’horizon.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1559