Intervention d’Agnès Naton pour les comités régionaux CGT Rhône-Alpes et Auvergne au rassemblement du 22 septembre 2016 à l’appel des cheminots CGT et des deux comités régionaux CGT devant le Conseil Régional
« La mobilité est la condition du développement économique et de la solidarité des territoires »
Cette phrase est extraite de l’édito d’une publication rendant compte de l’enquête régionale, réalisée en 2015 sur les modes de transports utilisés en Rhône-Alpes. Il est signé du président du Conseil Régional, Laurent Wauquiez.
A la CGT nous souhaitons vivement que la prochaine convention pour le transport express régional en Auvergne/Rhône-Alpes soit empreinte de cette ambition.
Nous apprécions par ailleurs l’annonce du Conseil Régional « d’un plan de sauvetage » de 120 millions d’euros pour les lignes ferroviaires sur cinq ans pour améliorer les infrastructures, même si nous considérons que cette somme sera très nettement insuffisante.
Parmi les investissements envisagés, Patrick Mignola a cité le noeud ferroviaire de Saint-André-le-Gaz (Isère) qui sert notamment pour deux lignes « malades », celle de Lyon-Grenoble et de Lyon-Chambéry avec des travaux attendus pour fin 2017.
Il a également cité pour 2019-2020, la construction d’une voie nouvelle à la gare Part-Dieu de Lyon ou la création d’une « seconde gare souterraine » sur le modèle du parking Méditerranée de la gare de Lyon à Paris.
Rappelons que le financement des infrastructures et des investissements est principalement de la responsabilité de L’Etat. Celui-ci aurait mieux fait de lancer un plan rail qu’un nouveau plan autoroutier.
La CGT sera vigilante et ne pourra pas accepter que certaines lignes comme celles de Clermont-Saint Etienne ou Brive Aurillac par exemple, soient fermées pour financer certaines lignes plus rentables. Les usagers du service public ferroviaire ne doivent pas être plus pénalisés qu’ils ne le sont déjà, depuis trop longtemps.
Car, force est de constater que depuis plusieurs années, les choix politiques de l’Etat et de la SNCF nuisent gravement au service public ferroviaire, à la sécurité et à l’environnement et permettent la captation du bien public par des intérêts privés contraire aux valeurs et aux missions du service public.
Ces choix politiques sont contraires à l’égalité des usagers, des territoires et de leur développement. Ils constituent des gouffres financiers, des gâchis humains, économiques et des graves dangers pour l’environnement. Aujourd’hui, c’est Alstom l’un des fleurons de l’industrie ferroviaire française qui est mis en cause.
Ces stratégies mises en œuvre par les gouvernements successifs sont lourdes de sens et de conséquences pour le service rendu aux usagers, lourdes de sens et de conséquences pour les cheminots et les travailleurs du secteur des transports, alors que des moyens financiers existent et doivent être mobilisés au service de l’intérêt général.
Pour ne citer que quelques exemples :
• Suspension et fermeture de gares, de lignes, de guichets au bénéfice de lignes très rentables poussant les usagers sur la route et remettant en cause l’égalité d’accès au service public ferroviaire d’est en ouest, et du nord au sud de notre région Auvergne/Rhône-Alpes.
• Abandon de la modernisation des lignes avec transfert des infrastructures aux collectivités locales et régionales ;
• Dégradation de la santé et conditions de travail des cheminots ;
• Perte de compétences et de qualifications en raison du non remplacement des départs en retraite de cheminots ;
• Dumping social sauvage pour les travailleurs du secteur des transports ;
• Instauration de lignes d’autocars « Macron » en parallèle ou en remplacement des lignes de trains. Une aberration alors que le transport est en France, le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre et le plus énergivore, soit trois quarts de la consommation finale de produits pétroliers en France. Encore faut-il préciser que les transports routiers sont responsables de 94,4 % de ces émissions et totalisent 95 % de la consommation du secteur avec des conséquences majeures en matière de santé.
A la concurrence effrénée entre opérateurs et entre modes de transports, la CGT propose une complémentarité des modes de transports à un coût raisonnable, susceptible de répondre aux besoins des usagers à leur sécurité, aux revendications des travailleurs du secteur, à la lutte contre le chômage et à la préservation de l’environnement.
Une intervention publique forte est ainsi plus que nécessaire, notamment pour développer les atouts de la SNCF et privilégier le rail et mettre à juste contribution les transporteurs routiers comme l’entretien des infrastructures routières et autoroutières.
Parce que nous ne pouvons pas nous résoudre à un telle politique aussi désastreuse la CGT d’Auvergne et de Rhône-Alpes avec ses organisations de Cheminots, ses conseillers CESER ont produit un cahier des charges pour la prochaine convention TER, des propositions alternatives et un matériel grand public, afin de démontrer que le fret ferroviaire a de l’avenir pour répondre aux besoins des usagers et réduire les inégalités territoriales.
Les cheminots et les structures de la CGT entendent faire connaitre ces propositions à l’exécutif régional, à la direction de la SNCF mais surtout aux travailleurs, aux usagers, aux associations d’usagers, afin de faire grandir la mobilisation nécessaire pour se transporter en toute sécurité et à un coût raisonnable à égal accès sur l’ensemble de notre région. Le service public ferroviaire, l’emploi public on y tient !
La CGT appelle à démultiplier les initiatives dans les prochaines semaines en territoire et sur les lieux de travail pour diffuser la plaquette, faire connaitre et débattre de nos propositions alternatives à la convention TER et mettre en perspective une nouvelle initiative régionale d’action interprofessionnelle.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1243