Par un courrier à M. Bruno Lacroix, la Cgt explique sa décision de ne pas participer à l’institut Confluence, créé par le CESER suite aux travaux sur les Etats Généraux de l’Industrie.
Monsieur le Président,
Notre organisation a souhaité prendre le temps d’un débat interne pour décider de l’adhésion ou de la non-adhésion de la CGT Rhône-Alpes à l’Institut Confluence.
Les organisations professionnelles et territoriales et le Groupe CGT au CESER ont, collectivement, décidé de ne pas adhérer à cette structure.
La CGT en Rhône-Alpes comme au niveau national fait du développement de l’industrie, de sa capacité à développer recherche et innovation, une de ses priorités.
Le 9 octobre prochain, dans 8 villes de notre pays dont Lyon, des manifestations rappelleront nos exigences dans ce domaine ; les manifestations s’inscrivant dans la mise en œuvre de la décision de la Fédération Syndicale Européenne “Industriall” regroupant 190 organisations syndicales de 32 pays européens de faire du 9 octobre, une journée d’initiative pour une véritable politique industrielle en Europe.
Pour favoriser une ambition industrielle en France et en Europe, la société civile doit intervenir, confronter ses réflexions et propositions.
Les CESER et le CESE peuvent et doivent travailler pour répondre à ces objectifs.
Les comités de filières nationaux et régionaux, les comités stratégiques au sein des contrats d’objectifs emploi – formation, les comités stratégiques au sein des bassins d’emploi en Rhône-Alpes constituent des lieux pertinents pour permettre un dialogue social autour des enjeux industriels.
Les Conférences Économiques et Sociales Départementales initiées par l’État et la Région et qui devraient se tenir au cours du prochain trimestre constituent également des espaces pertinents pour aborder les dimensions industrielles tout comme la Conférence Économique et Sociale Régionale du 8 octobre prochain.
La CGT considère également que les pôles de compétitivité doivent évoluer dans deux directions : se transformer en pôle de développement et instaurer “une gouvernance” associant de façon significative les organisations syndicales, les institutions représentatives du personnel.
Enfin, au sein des entreprises, des droits nouveaux pour les salariés et leurs représentants doivent se concrétiser afin de permettre une véritable confrontation et des moyens d’interventions sur les choix stratégiques.
La mission confiée par le Gouvernement à Monsieur Louis GALLOIS sur la compétitivité des entreprises se termine. La CGT, lors des différentes auditions et rencontres avec Monsieur GALLOIS a réaffirmé ces différentes exigences.
Ce sont l’ensemble de ces observations et revendications qui nous conduisent à ne pas adhérer à l’Institut Confluence.
Beaucoup trop déséquilibrée dans sa composition avec une place décisive aux organisations patronales dans leur diversité, se substituant de fait à des instances existantes, respectueuses d’un meilleur équilibre, restant essentiellement tourné en direction des “leaders” alors qu’il convient au contraire de permettre au plus grand nombre d’acteurs de prendre sa place dans la construction d’une ambition industrielle pour notre région constituent les principales motivations de notre décision de non-adhésion.
La CGT demeure disponible pour participer à tout débat contradictoire sur les enjeux industriels, leur lien avec les dimensions enseignement supérieur – recherche.
Veuillez, recevoir, Monsieur le Président, nos cordiales salutations.
Bruno BOUVIER
Secrétaire Général
Du Comité Régional CGT Rhône-Alpes
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article901