Pour beaucoup de militant-e-s, les plans de relance ne sont rien d’autre qu’un énième soutien au capital, permettant aux entreprises de bénéficier d’effets d’aubaine pour poursuivre leur stratégie comme elles l’entendent, avec un saupoudrage souvent clientéliste des subventions sans cohérence d’ensemble. Si ces reproches ne sont évidemment pas sans fondement, une analyse des mesures concernant à ce jour notre région et ses départements révèle que l’on ne peut s’en tenir à cette seule vision.
En rappelant que ces plans ne concernent pas que l’industrie (comme l’indiquent les synthèses fournies par les préfets de départements, ils visent aussi l’économie sociale et solidaire, l’écologie, la formation des jeunes, la transition agricole, la réduction de la fracture numérique, etc.), Il apparaît que la majorité des projets soutenus s’inscrivent peu ou prou dans une amorce de réorientation des activités industrielles. On peut en effet observer une volonté (au moins annoncée !) de soutenir des inflexions vers la diversification (pour réduire la dépendance à l’automobile et à l’aéronautique) et surtout vers la prise en compte des exigences environnementales pour l’ouverture de nouveaux débouchés (plastiques recyclables, véhicules de livraison en centre-ville…). Il y a également un « ciblage » des entreprises à soutenir, à l’exemple de Fichet (pavés en caoutchouc), en Ardèche, dont l’UD Cgt sait que le patron a été incité par le Conseil Régional à présenter un projet. On peut donc voir dans le choix des dossiers retenus un révélateur des entreprises qui font preuve d’un certain dynamisme et s’interroger sur l’absence d’autres (même si la sélection n’est pas terminée). Enfin, les grandes entreprises ne sont pas les dernières en termes de dossiers retenus, notamment dans la chimie, la santé et l’automobile, et on connaît leur poids dans l’orientation donnée aux filières correspondantes.
Nous sommes évidemment loin de la politique industrielle revendiquée par la Cgt, l’aspect « relocalisation » est souvent pris comme prétexte à obtenir une subvention et, surtout, on constate l’absence criante de la prise en compte des conséquences de ces mesures sur l’emploi (peu de créations, au mieux un maintien des emplois existants) et surtout sur le travail (rien sur les conséquences des « modernisations » technologiques et organisationnelles). Mais au moment où les élus régionaux et départementaux ne manquent pas de communiquer sur ce plan de relance, tout comme, en interne, les patrons des entreprises concernées, il importe que la Cgt puisse en avoir une connaissance objective, pour tenir sa place dans les lieux de concertations prévus départementalement et régionalement, pour poser des questions dans les CSE, pour communiquer de la façon la plus pertinente possible auprès des salariés et de la population.
Les entreprises par département :
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1607