Déclenchée par la révolution tunisienne, puis amplifiée par la révolution égyptienne, la vague de protestation qui se propage au Moyen Orient et au Maghreb s’amplifie de jour en jour. Lui répond une répression de plus en plus violente, culminant ces derniers jours avec les massacres effroyables commis en Libye par la dictature sanglante du colonel Kadhafi.
Chômage, pauvreté, inégalités, corruption, répression des droits humains fondamentaux… au-delà des spécificités propres à chaque pays, les mêmes causes de révolte se retrouvent partout et expliquent la formidable et courageuse mobilisation de toute une jeunesse privée d’avenir et de libertés. En ces moments véritablement historiques, le mouvement syndical international et la CGT expriment leur soutien aux aspirations légitimes des peuples de la région pour plus de démocratie et de justice sociale. Les pouvoirs en place doivent arrêter de répondre par la répression et enfin écouter les revendications de leurs peuples.
Rien qu’en Libye, des dizaines et des dizaines de civils ont été sauvagement massacrés en moins d’une semaine. Après les terribles pertes humaines enregistrées auparavant en Tunisie et en Egypte, la répression a aussi fait de trop nombreuses victimes au Bahreïn et au Yémen. Des manifestations ont également été réprimées en Algérie.
Dès le 17 février, la Confédération Syndicale Internationale (CSI) a envoyé un message au G20 en soulignant le besoin urgent de répondre aux problèmes du chômage et des inégalités qui font le terreau de cette vague de contestation, par la mise en œuvre de politiques économiques internationales basées sur la croissance de l’emploi et des revenus. « De l’emploi et des droits, c’est ce que réclame à juste titre la jeunesse arabe ».
Dès le début aux côtés de son affilié tunisien l’UGTT qui a joué un rôle clé dans le renversement du régime autoritaire de Ben Ali, la CGT a exprimé son soutien total aux milliers de syndicalistes engagés dans ce vaste mouvement pour le changement. Comme elle soutient le peuple égyptien qui manifeste sa détermination à obtenir un véritable changement de régime.
Comme l’exprime la CSI dans un communiqué « Les jours qui viennent sont extrêmement critiques. La communauté internationale doit se mobiliser à hauteur des enjeux exceptionnels que ces mouvements populaires soulèvent, pour que cesse la répression et que s’élabore une réponse politique, économique et sociale, en particulier en matière d’emploi et de protection sociale, enfin porteuse de libertés et de développement pour tous dans la région. Le développement d’un syndicalisme libre et indépendant dans la région est un facteur essentiel pour un avenir meilleur. Les libertés syndicales et le dialogue social sont indissociables de la démocratie et du développement ».
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article704