Du 30 octobre au 4 novembre, une délégation de la Cgt Rhône Alpes, composée d’Agnès Naton, secrétaire régionale et de JJ Guigon, animateur du secteur international, s’est rendu au Liban à l’invitation de la Fenasol
Le rôle de l’OIT est de contribuer au renforcement d’un syndicalisme démocratique, d’union et d’efficacité. Elle doit être porteuse de dialogue social dans un contexte libanais de droits sociaux agressés.
La situation du salariat est inquiétante au Liban, le travail informel est très important. Seuls 30% des travailleurs du secteur privé sont couverts par la sécurité sociale. Les travailleurs du secteur public cotisent à différentes caisses (militaires, fonctionnaires, autres) et ce sans aucune approche unifiée. La question salariale est importante, le smic a été réévalué dans le secteur public.
La liberté syndicale est peu respectée au Liban, la Convention 87 n’est clairement pas appliquée, il y a absence de protection des travailleurs. Le dialogue social au Liban est déséquilibré et les syndicats obtiennent peu de succès.
Pour l’OIT, le mouvement syndical libanais doit prendre une place plus importante, il pourrait jouer un rôle d’équilibre social. La Fenasol est incontestablement une organisation syndicale exemplairement intègre. La démonstration a été apportée dans le cadre d’un audit récent. La FENASOL est une organisation progressiste
Dans le cadre des projets financés par l’Union Européenne (le dernier est de 2 millions d’€), il est vrai que la FENASOL en est exclu sur pressions conjuguées de la CGT-L, du Gouvernement et du patronat libanais. La CGT-RA peut contribuer à faire en sorte que la CGT-L ne soit pas le seul syndicat reconnu au Liban, et que la FENASOL ait toute sa place par exemple au Conseil Economique et Social.
Une aide technique a été apportée par l’OIT à la FENASOL sur les travailleuses domestiques avec la AIDICI ( suisses). L’évaluation a montré que les objectifs ont été tenus
Pour la Cgt, l’indépendance syndicale est une nécessité et une garantie. Au regard de la dépendance (politique, patronale et confessionnelle) de la CGT-L, des accords signés allant à l’encontre des intérêts des travailleurs, comment contribuer à faire reconnaître la légitimité de la FENASOL ? D’une FENASOL indépendante qui a envie de monter et porter des projets, et qui n’hésite pas à se mettre en danger.
L’OIT a besoin de réels interlocuteurs. Le droit syndical est attaqué partout dans le monde (Conventions 87 et 189). Agnès revient enfin sur l’expérience en Rhône-Alpes concernant le dialogue social, en précisant que sur ce thème, le patronat n’est pas mieux formé que les organisations syndicales. Un gagnant/gagnant peut être possible pour peu qu’il soit sur des bases claires. Le dialogue social est d’autant plus important que « le chaos social est aujourd’hui un vrai risque ».
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1386