Du 30 octobre au 4 novembre, une délégation de la Cgt Rhône Alpes, composée d’Agnès Naton, secrétaire régionale et de JJ Guigon, animateur du secteur international, s’est rendu au Liban à l’invitation de la Fenasol
La rencontre a lieu dans la mairie de Kabe Elias dirigée par un des membres du Bureau exécutif de la FENASOL, Jihad Hussein El Mouallem
C’est dans la vallée de la Beeka que l’on trouve le plus grand nombre de réfugiés syriens (Homs n’est pas loin, à quelques dizaines de kms seulement). Cette présence a d’importantes conséquences sur le travail et les travailleurs libanais. Les réfugiés arrivés ici sont extrêmement pauvres, les plus riches ont rejoint la Turquie. Les tensions deviennent croissantes entre les deux communautés dues à une montée exponentielle du chômage et une compétition pour le travail. Les réfugiés pour la plupart vivent sous des tentes et ne paient ni taxes ni impôts, ce qui irrite un certain nombre de libanais.
Les employeurs exploitent cette situation. Seuls les profits les intéressant, ils privilégient les travailleurs syriens sans aucun droit, corvéables et sous payés. Officiellement 35% des libanais sont au chômage (chiffre inférieur à la réalité). Les règles et les lois ne protègent pas les travailleurs libanais qui acceptent à leur tour des compromis à la baisse de leur salaire et de leur droit. Plus qu’ailleurs « si vous ne voulez pas ce travail à ce prix, dix syriens le prendront ».
Au Liban le syndicalisme a peu d’adhérents et les luttes sont difficiles car, comme partout, nous sommes confrontées à de fortes montée de l’individualisme.
Le responsable local de la FENASOL rappelle une fois encore que le syndicat ne fait aucune distinction entre les travailleurs.
Il identifie un besoin impérieux de formation pour les travailleurs. Seule la formation professionnelle permettra un véritable accès à l’emploi. La crise syrienne est temporaire. Il faut œuvrer pour le syndicalisme de demain, pour le syndicalisme de l’après crise.
Un autre enjeu pour la ville est la question du Jumelage avec des villes françaises. Dans la ville de Kabe Elias, il y a 55.000 libanais et 50.000 réfugiés, réfugiés qui consomment naturellement sans payer l’eau, ou l’électricité… Un jumelage pourrait permettre une aide dans les domaines de la culture et des infrastructures. La Cgt pourrait jouer un rôle de facilitateur auprès de certaines municipalités.
Jihad, maire de la ville et militant de la Fenasol, rappelle la longue histoire libano-syrienne de dons et d’assistance. Les libanais se souviennent de leur guerre civile et nombreux ont du partir pour Chypre ou en Syrie. Ils savent ce qu’est être un réfugié ! Il y a certes des tensions, mais pas de confrontations. L’argent provenant des dons profite à tous (canalisations d’eau, terrain de sports).
Lors de cette rencontre, l’importance des relations entre la CgtRA et la Fenasol, a été plusieurs fois évoquée, importance par leurs anciennetés mais aussi pour leurs forces, les pérenniser sur des projets clairs et partagés est aussi important pour les deux organisations, des projets autour de la formation professionnelle, de la formation syndicale. La Cgt et la Fenasol partagent le même engagement, en voulant unir tous les travailleurs, quelques soient leur sexe, leur nationalité et leur religion, et ces valeurs partagés servent de point d’appui à notre futur travail commun.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1385