Les dossiers retenus pour le département
Par Jacques Perrat, économiste à l’Adees
Plusieurs filières du département sont concernées par les projets retenus, qui impliquent parfois des grandes entreprises. Plusieurs projets semblent aller vers une transition industrielle répondant à l’évolution des demandes sociétales et environnementales.
La filière chimie
Elle est concernée par un projet de la rubrique Décarbonation de l’Industrie : le GIE Osiris (Roussillon) va mettre en place une chaudière de valorisation des 6000 T des résidus de distillation de l’activité « Phénol et Cumène » de Novapex, actuellement éliminés. Cela permettra l’arrêt du charbon sur la plateforme et de réduire le CO2 émis de 30 000 T par an.
Dans la rubrique Relocalisations industrielles, Novapex (phénol et acétone) à Roussillon est retenu pour nouvelle unité d’alcool isopropyle (+ 4 emplois).
Dans la rubrique « Résilience », Ecoat à Salaise-sur-Sanne, start-up de la chimie verte qui a développé un procédé innovant de production de polymères biosourcés pour la formulation de peintures, veut construire une nouvelle usine. Cela permettra de répondre à des enjeux écologiques (matières premières d’origines renouvelables) et d’augmenter sa compétitivité. Près de 30 emplois devraient être créés grâce à ce projet.
Ereplast à Porcieu-Amblognieu est retenu dans le cadre du projet de recyclage des plastiques.
Naturamole Naturamole à Susville. est une PME de biotechnologie industrielle française qui développe des technologies innovantes de biocatalyse à haute performance environnementale. Son projet vise à renforcer la compétitivité et la résilience de l’approvisionnement des secteurs alimentaires, parfumeries et cosmétiques en ingrédients naturels stratégiques. Une trentaine d’emplois pourrait être créée d’ici 2025.
La filière santé
Elle connaît plusieurs projets :
Dans la rubrique Relocalisations industrielles :
Sequens (principes actifs pharmaceutiques) à Bourgoin-Jallieu (et autres Régions) : modernisation et extension de capacités, nouveaux ateliers (+ 80 emplois sur plusieurs sites en France).
Dans la rubrique Résilience :
ERAS LABO (PME) à Saint-Nazaire-les-Eymes. Le dicobalt édétate constitue un antidote puissant des ions cyanures in vivo réservé aux intoxications cyanidriques sévères ; actuellement la production de cette substance active n’est pas réalisée dans des conditions GMP. ERAs labo propose de mettre au point un produit pharmaceutique de qualité GMP, ce qui permettra de sécuriser dans un premier temps les approvisionnements de la France puis de l’Europe.
GlycoBAR (PME) à Meylan a développé une technologie qui permet de filtrer le plasma sanguin groupé pour y éliminer les anticorps et ainsi le rendre compatible avec tous les receveurs, quel que soit le donneur. Ses clients développent des dispositifs médicaux utilisant cette technologie. Ce projet permettra à l’entreprise de se doter d’un outil de production de plus haut volume permettant de faire face à la demande mondiale.
Cardiorénal, solutions de télémédecine, Grenoble, développement de dispositifs de diagnostic in-vitro connectés pour mesures par les patients. + 20 emplois d’ici 2024.
Minitubes, minitubes et assemblages tubulaires pour la santé, Grenoble, modernisation, digitalisation. + 100 d’ici 2023.
Dans la rubrique relocalisation, SKYEPHARMA, St-Quentin-Fallavier, médicaments. Développement de la production de formes orales solides.
La filière automobile
Elle est concernée par de nombreux projets et des entreprises appartenant à différentes filières (électronique, textile…) :
ECM Technologies à Grenoble fabrique des fours industriels sous vide et s’est spécialisée dans la cémentation basse pression. Dans le cadre du plan de France relance, elle est lauréate de l’appel à projets “Automobile” pour son projet « Equip Gén réd Carb ». Il concerne la conception, la fabrication et la commercialisation d’un four cémentation basse pression de nouvelle génération, qui se substitue aux technologies existantes et qui permet une réduction majeure des émissions de dioxyde de carbone de plus de 80 %, tout en apportant une réduction substantielle de la consommation énergétique. Le développement de l’entreprise pourrait générer jusqu’à 15 emplois directs.
Poral (pièces mécaniques) à Pont-de-Claix : modernisation du frittage et introduction d’une impression 3D.
NCV Porcher, La Tour-du-Pin (38), conçoit et fabrique des tissus Airbags pour les marchés automobiles et divers tissus techniques pour les marchés du sport (un acteur leader des tissus parapentes dans le Monde). La situation sanitaire et l’impact majeur sur le marché automobile impose à NCV d’améliorer drastiquement sa compétitivité sur le segment des airbags. Cette évolution passe par une modernisation des outils de fabrication, tout en augmentant la capacité actuelle de production. L’investissement envisagé devrait permettre une consolidation des parts de marché en Europe, de suivre la future croissance et d’améliorer les performances environnementales du site.
Raydiall, à Voiron ; conçoit et fabrique des dispositifs d’interconnexion pour le marché automobile. En 2020, elle emploie 67 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 16,2 millions d’euros, dont 95 % à l’export et 98 % dans le secteur automobile. Le projet « CCS2 » consiste à produire, pour les véhicules électriques et hybrides, un câble de recharge en courant continu type CCS2 pour la charge rapide de 50 Kw à 200 Kw, permettant ainsi de compléter l’offre actuelle de type CCS1 tout en ré-utilisant un avantage concurrentiel sur les efforts d’insertion et d’échauffement. Le projet « e-Cable » consiste à produire un câble de puissance reliant l’ondulateur au moteur électrique avec une rupture technologique sur la méthode d’assemblage pour permettre la “démocratisation” de ces opérations, une chute du coût de l’assemblage et un gain en qualité/fiabilité. Le projet « T2-T2 » consiste à produire un câble de recharge en courant alternatif reliant la borne de recharge au véhicule en 22 Kva. Ce câble embarqué dans chaque véhicule électrique/hybride mis en circulation, s’adresse à l’ensemble du marché avec un avantage concurrentiel d’effort d’insertion et de diamètre de câble et donc de poids. Raydiall SAS compte réaliser d’ici 2025 un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros, dont 2,5 millions d’euros liés à ce projet. Le développement de l’entreprise pourrait générer jusqu’ à 35 emplois directs supplémentaires.
A. Raymond, systèmes de fixation et d’assemblage, Grenoble. Modernisation du process d’assemblage, numérisation et automatisation de l’ensemble de la ligne de production.
La filière aéronautique :
Radiall (connectique) à Voreppe, pour une diversification des débouchés et intégration de substances moins nocives pour l’environnement.
FSPone (fils et torons métalliques) à Pont-de-Chéruy, pour modernisation et diversification.
C-TEC Constellium Technology Center à Voreppe est une entreprise du groupe Constellium qui mène des études de recherche, de développement et d’innovation sur l’aluminium, sa métallurgie, ses procédés d’élaboration et de transformation, et ses applications. En 2020, elle emploie 226 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 39,5 millions d’euros dont 35,6 millions d’euros à l’export et 12,8 millions d’euros dans le secteur aéronautique. Ce projet s’adresse au marché des tôles en aluminium pour l’aéronautique, avec une concurrence internationale dont les principaux acteurs sont Arconic (Etats-Unis) et Novelis (groupe Aditya Birla, Inde). Le projet consiste à moderniser 3 laboratoires de caractérisation – fatigue, fluage et essais mécaniques. Il s’agit du remplacement d’équipements devenus obsolètes, de l’amélioration des techniques de suivi de fissure, de la robotisation des essais de traction. L’entreprise compte réaliser d’ici 2025 un chiffre d’affaires de 44 millions d’euros dont 5 millions d’euros liés à ce projet. Le développement de l’entreprise pourrait générer jusqu’à trois emplois directs et le maintien de cinq emplois au sein des laboratoires et des équipes de R&D.
PETERCEM, Frontonas (38) conçoit et fabrique des solutions électrotechniques de commutation, de capteurs de courants et de capteurs de tension pour environnements sévères. Ce projet s’adresse au marché aéronautique. Il consiste à mettre en place une ligne complète de production pour la fabrication des boutons-poussoirs lumineux pour les panneaux de contrôle de l’A320 dans un premier temps. Le produit a vocation à être déployé sur d’autres types d’aéronefs.
Porcher, Le Grand-Lemps (38), textiles techniques et composites. Nouvelle solution de tissage 3D de fibre céramique.
La filière électronique
Elle est largement concernée, au travers des projets d’autres filières comme vu plus haut mais aussi directement.
Dans la rubrique Relocalisations industrielles :
Scalinx (circuits intégrés) à Grenoble (et autres Régions) : nouvelle brique technologique pour réduire la dépendance française (+ 17 emplois en France).
Aledia (électronique) à Champagnier : développement d’une ligne de production d’écrans microLED (20 emplois créés, 450 à terme).
Sequens Communication. Plusieurs usines en France dont Grenoble. Développement de solutions 4G/5G. Conforter les 239 emplois et en créer 5 en Région parisienne.
Dans la rubrique Résilience :
MICROOLED (PME) à Grenoble est un fournisseur mondial de microécrans OLED. À travers un procédé innovant, l’objectif du projet est de développer en France une ligne industrielle de production correspondant à l’étape de colorisation des micro-écrans pour laquelle les seuls fabricants dans le monde sont basés en Asie. La chaîne de valeur sera ainsi intégralement localisée en France et jusqu’à 110 emplois pourraient être créés.
Aryballe Technologie (PME) à Grenoble a développé une technologie unique d’olfaction digitale. Le projet vise à soutenir la première industrialisation de son nez électronique et d’ancrer dans son territoire cette entreprise qui pourrait porter un leadership français à l’international, tout en garantissant la localisation de ses capacités de production en France. 41 emplois pourraient être créés.
Cedrat Technologies à Meylan est spécialisée dans la conception et la fabrication d’actionneurs, de capteurs et de systèmes mécatroniques, dans différents domaines (spatial, médical, etc.). Son projet porte sur l’industrialisation de mécanismes de pointage optique innovants, destinés aux communications par laser prévues dans les futurs marchés spatiaux de constellations géantes de satellites.
LYNRED (GE) à Veurey-Voroize. Le projet SILK porte sur la création d’une nouvelle filière de développement et de fabrication de détecteurs proche infrarouge petits pas pour les applications de contrôle industriel. En plus de développer une vingtaine d’emplois à horizon 2030, ce projet permettra de diminuer le niveau de dépendance aux importations par la relocalisation d’une partie de l’activité de développement en France.
BH TECHNOLOGIES (PME) à Grenoble. Ce projet vise à exploiter les performances de la 5G pour développer des solutions de gestion intelligente des déchets et de l’éclairage public à destination des collectivités territoriales. La faible latence et la connectivité accrue de la 5G permettront de proposer des fonctionnalités innovantes, comme des capteurs 5G à base d’imagerie 3D afin d’optimiser le tri et la collecte des déchets. Ce projet permettra de créer 9 emplois directs.
Novapack Technologies à Morestel. Le projet consiste à mettre en place une ligne pilote cruciale de Matériaux Composites à Matrice Métallique (MMC) pour la fabrication souveraine de packaging micro-électronique. Les MMC permettent une innovation disruptive pour la fabrication économique et la substitution totale des matières premières critiques (CRM) et terres rares (REE) utilisés dans les alliages des boitiers microélectroniques historiques, céramique-métal ou verre-métal. Ce projet permettra en outre d’améliorer la performance environnementale des fabrications de ces boitiers et aussi du site de production (par exemple : utilisation d’énergie 100 % renouvelable, fabrication additive, sans solvant chimique).
Crocus Technology à Grenoble. Ce projet vise à mettre en place une filière de production automatisée pour la fabrication de modules d’interconnexion optique répondant aux exigences de débit de données nécessaires à l’intérieur et entre les systèmes électroniques embarqués en environnement sévère. Sa réalisation permettra de renforcer la souveraineté française et européenne dans les domaines de l’aéronautique civile, de la défense, du spatial et de l’industrie, grâce à une meilleure maîtrise technologique et à l’augmentation importante des capacités de production.
Scintil Photonics à Grenoble. Dans le cadre de ses développements, SCINTIL doit délivrer et tester en gros volume ses circuits avant de les mettre en test chez ses prospects. Le projet consiste à investir et mettre en opération sur son site de Grenoble des équipements permettant d’internaliser le test de ses circuits prototypes et production, et à recruter une équipe spécialisée pour ces opérations afin d’accélérer la mise à disposition de ses prototypes.
Teledyne e2v Semiconductors – Safran Electronics & Defense, à St-Egrève. Le projet vise à développer et démontrer des capacités industrielles compétitives et souveraines en System-in-Package (SiP) pour le marché de l’Aérospatial et de la Défense. Le développement des SiPs est une évolution incontournable de la micro-électronique mondiale, mais dont les fournisseurs, concentrés en Asie, ne servent pas les marchés à faible et moyen volume. « CORAIL SIP » permettra aux deux partenaires de servir de tels besoins souverains et de répondre au besoin émergent de SiP en Europe.
Soitec à Bernin. L’ambition du projet LIMPIDE est d’établir la technologie POI (Piezoelectric on Insulator) comme un standard industriel pour le marché des filtres de radiofréquence (RF) des smartphone 5G. Le POI permet de réaliser des filtres RF très performants (stabilité en température) et compétitifs, qui répondent aux besoins de composants de ces smartphones.
Radiall à St-Quentin-Fallavier. Ce projet vise à mettre en place une filière de production automatisée pour la fabrication de modules d’interconnexions optiques haut débit en environnement embarqués. Sa réalisation permettra de renforcer la souveraineté française et européenne dans le domaine de la maîtrise des solutions technologiques pour les interconnexions optiques en environnement sévère. (autre projet à Voreppe classé dans la filière aéronautique).
Kalray, Semiconducteurs, Montbonnot (38), nouvelle génération d’un processeur intelligent, relocaliser la production française, + 50 emplois à terme.
Pyxalis, capteurs d’images, Moirans (38), développement de capteurs hautes performance pour l’environnement, la surveillance, le biomédical.
Teem Photonics, lasers et composants optiques, Meylan (38), ligne pilote à plus hautes capacités, relocalisation d’une partie de la production sur un sous-traitant français.
En dehors du plan de relance proprement dit il faut signaler ce qui relève de l’évolution des filières automobile et électronique pour mieux répondre aux évolutions de la demande, comme l’indique un article de L’Usine Nouvelle du 16 mars 2021 :
Automotive cell company (ACC), Verkor, Renault… acteurs historiques de l’industrie automobile et nouveaux entrants travaillent tous à la création de gigafactories pour permettre à la France de maîtriser l’un des composants clé des véhicules électriques et hybrides : les batteries. Mais le tissu industriel tricolore a tout intérêt à se positionner sur un autre domaine d’importance dans la mobilité de demain : l’électronique de puissance. Comme dans les téléphones, l’électronique de puissance intervient dans la conversion et le contrôle de l’énergie au sein de plusieurs composants des voitures hybrides et à batteries : le chargeur, l’onduleur de traction, le convertisseur DC/DC pour le réseau de bord ou encore le système de gestion de la batterie. Par la voix de son directeur de programme Rémi Bastien, la Plateforme automobile (PFA) estime que l’électronique de puissance est un “champ de valeur structurant qui représente entre 300 et 1 000 euros par voiture” en fonction des performances attendues.
On est bien évidemment très loin de la valeur des batteries (elles représentent plusieurs milliers d’euros par véhicule, même si la baisse des coûts est bel et bien engagée et plus de 8 000 emplois en France). Reste que si la France parvenait à capter 25 % du marché européen de l’électronique de puissance en 2030, elle pourrait créer plus de 4 000 emplois dans la R&D et la production automobiles, et “au moins autant sur la filière électronique”, promet Rémi Bastien. Un potentiel de création d’emplois à ne pas négliger, au moment où 15 000 postes sont menacés de disparition dans la seule filière diesel en France. Sans oublier l’impact de la Covid-19. D’après les représentants du secteur automobile, l’épidémie pourrait mettre en péril environ 60 000 emplois dans l’Hexagone.
D’où le rapprochement entre les secteurs automobile et électronique pour créer une filière tricolore capable de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur de l’électronique de puissance. Côté auto, Valeo, Renault et l’équipementier allemand Vitesco Technologies – ex-division Powertrain de Continental qui possède plusieurs sites en France – travaillent déjà sur l’électronique de puissance, aux côtés du géant franco-italien STMicroelectronics. Une première étape encourageante pour une industrie automobile française engagée dans une transition à hauts risques.
Divers
Dans la rubrique Territoires d’Industrie on trouve des entreprises d’activités diverses et dont les projets ne sont pas précisés :
Chapel à Apprieu (composants hydrauliques)
Béal à Pont-Evêque (cordes pour la montagne et travaux de hauteur)
Guillonnet, pour 2 déchetteries industrielles à St-Savin et Nivolas-Vermelle.
Filière nucléaire :
EDF avec Ansys France (Saint-Quentin-en-Yvelines), Corys à Grenoble, Human Design Group à Versailles (Yvelines) et Theoris, PME parisienne de la réalité augmentée, pour le projet ICAREx de construction d’un jumeau numérique interactif et immersif des nouveaux réacteurs et installations nucléaires, dès les premières phases de conception.
Formation :
ASSOCIATION DAUPHINOISE FORMATION INDUSTRIE / UDIMEC / UIMM, à Beaurepaire. Le Pôle Formation Isère est le 1er centre de formation aux métiers de l’industrie en Isère. Il emploie 120 personnes, forme 900 alternants par an et 3 000 salariés en formation continue. Le Pôle formation Isère propose des formations au service du recrutement de nouvelles compétences pour renforcer la compétitivité de l’industrie. Il compte deux sites principaux, un à Moirans avec des formations du Bac pro au diplôme d’ingénieur et un site à Beaurepaire pour les niveaux CAP et BAC Pro dans les domaines industriels tels que la chaudronnerie/soudage, l’usinage, l’électrotechnique et la maintenance industrielle. Ce projet « Campus d’excellence industrie 4.0 » porté par le Pôle Formation Isère – site de Beaurepaire – s’inscrit au cœur du développement du territoire industriel rural entre Bièvre et Rhône. Le projet a un triple objectif développer des formations post Bac (BTS), faire de l’internat un internat d’excellence, et enfin développer des formations continues et des qualifications professionnelles pour accompagner et accélérer la transformation numérique des PME/ETI du territoire. L’entreprise prévoit la création de 4 emplois d’ici 2023. Investissement global prévu : 840 k€ d’ici 2022.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1611