Au nom de nos deux comités régionaux Auvergne, Rhône-Alpes et des 12 unions départementales qui les composent, je tiens tout d’abord à t’exprimer Laurent, à ta famille, notre fraternité, notre solidarité et notre total soutien face à l’acharnement patronal dont tu es victime, en tant que militant CGT et premier dirigeant de l’Union Départementale de la CGT de l’Allier.
Le succès du rassemblement interprofessionnel d’aujourd’hui donne toute sa force à la devise historique de la CGT « Bien-être, liberté, solidarité ».
Quand un militant CGT est attaqué, c’est toute la CGT qui est attaquée et l’ensemble du monde du travail qui est agressé.
Et nous le réaffirmons ici, avec vous, partout où les droits et les libertés sont menacées, les salariés ont su, savent et sauront, toujours, pouvoir compter sur la CGT. Jamais, nous ne banaliserons la criminalisation de l’action syndicale, les discriminations, l’atteinte aux droits, aux libertés, à la démocratie dans l’Allier comme sur l’ensemble de la région et du territoire national.
En Auvergne-Rhône-Alpes, la CGT est engagée aux côtés des syndiqués de l’Allier et déterminée, pour obtenir, tous ensemble, l’arrêt des procédures disciplinaires à ton encontre Laurent, ta relaxe, ta réintégration dans tes droits et ta dignité.
Après deux ans de procédure, notre camarade est cité à comparaître aujourd’hui devant le tribunal de grande instance de Montluçon pour une audience en jugement correctionnel sur le grief de « diffamation publique ». Nous le disons haut et fort ! C’est un procès injuste, inique !
Le patronat de l’Allier veut faire de cette affaire un exemple, atteindre la direction de la CGT de l’Allier, la délégitimer aux yeux des travailleurs afin de renforcer la peur. Ils ont bien compris que la CGT ne cèdera pas dès lors que les intérêts et la santé des travailleurs sont en danger.
Depuis 2013, la CGT de l’Allier, avec son Union Locale de Montluçon, dénonce avec courage et détermination les conditions de travail scandaleuses de près de 200 salariés de l’entreprise « Environnement Recycling ».
Leur seul délit et c’est l’honneur de notre syndicalisme, est d’avoir révélé au grand jour, les conditions de travail et les risques professionnels auxquels étaient soumis les salariés de cette entreprise.
En 2018, 250 ans après la révolution industrielle, quelle entreprise peut-elle encore justifier d’une telle situation infligée à ces travailleurs au mépris de leur santé et de l’environnement du territoire ?
« Environnement Recycling » a non seulement le devoir mais la responsabilité de prévenir et assurer la sécurité de la santé de ses salariés, au regard de la concentration des risques encourues par le travail humain dans cette filière.
Ces entreprises sont des entreprises d’avenir, créatrices d’emplois dans de nouveaux métiers car utiles à la planète, à la société et au développement de nos territoires. Mais elles ne peuvent se concevoir qu’à la seule condition de respecter la santé physique et morale des salariés. Sinon, elles deviennent condamnables !
Aujourd’hui, c’est « Environnement Recycling » qui devrait être sur le banc des accusés.
Combattre le mal travail, s’engager pour la prévention, l’éducation et la promotion de la santé au travail reste et demeure un défi majeur pour notre organisation syndicale. Un défi à relever sur chaque lieu de travail avec les travailleurs et tous les acteurs du territoire : Services de l’Etat, services de santé au travail, sécurité sociale, experts, et élus et mandatés pour obtenir le respect des droits et leur application, ainsi que des droits nouveaux.
Au plan régional, comme nous avons su le faire dans l’unité syndicale sur le plan régional santé au travail, nous devons investir chaque lieu où les intérêts du monde du travail sont en jeu dans notre région, avec de nombreux schémas ou plans prescriptifs et ils sont nombreux à structurer notre vie au et hors travail.
Le plan régional santé vient d’être adopté.
La CGT sera amenée à donner un avis tout prochainement sur le plan régional de gestion et de prévention des déchets.
Nous proposons que les employeurs de cette filière renforcent le volet formation s’agissant de la prévention des risques.
Nous revendiquons d’inclure les enjeux de la santé en lien avec le plan régional de santé au travail, le plan régional de santé et environnement en mettant en avant : Les actions de prévention à la responsabilité de l’employeur : formation, équipements de protection collectifs et individuels ;
Un recensement des Etablissements et Services d’aide par le travail intervenants et une attention particulière aux enjeux sanitaires les concernant ;
Une protection du droit d’alerte des salariés en cas de défaillance environnementale ou sanitaire de l’entreprise
Je le réaffirme devant vous et devant ce tribunal censé rendre justice, le droit de se syndiquer, le droit de revendiquer, le droit d’intervenir et d’agir pour défendre ses droits et les faire respecter, le droit de grève, sont des droits fondamentaux qui ne sont ni amendables, ni négociables.
Ensemble, exigeons l’arrêt des pressions et la répression, les intimidations, toutes les formes de discriminations, le harcèlement et l’autoritarisme.
La CGT, et c’est notre fierté, a toujours été de ces combats-là.
Ensemble, exigeons l’abandon de toutes les procédures engagées à l’encontre de Laurent,
Ensemble, exigeons sa réintégration dans ses droits et sa dignité,
Ensemble, exigeons le vote d’une loi d’Amnistie pour réparer les sanctions, les condamnations honteuses, les atteintes aux libertés de tous les salariés, militants victime de l’arbitraire patronal.
Ensemble, donnons de la voix, plus nombreux à nos revendications, pour préserver et gagner de nouveaux droits, pour la justice et le progrès social.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1416