Pierre Coquan est intervenu à la conférence du Comité Régional Rhône Alpes sur les questions de liberté syndicale
Nicolas Sarkozy a mis en place alors qu’il était Ministre de l’Intérieur puis Président de la République un système de contrôle de l’action militante. C’est ainsi qu’un militant, une militante condamnée pour avoir occupé une entreprise par exemple est considérée comme un déléguant de droit commun et soit de soumettre à un test génétique et seront inscrit dans le fichier ADN.
On pouvait penser qu’avec l’élection de François Hollande que le Gouvernement Ayrault disposant d’une large majorité parlementaire mettrait un coup d’arrêt à cette démarche de criminalisation de l’action syndicale au service du patronat.
Force est de constater que non. Nos exigences d’intervention pour que cesse les poursuites contre les militants, pour qu’une loi d’amnistie pour les condamnations dans le cadre de l’activité syndicale ne sont pas prise en compte.
Pire encore, si l’accord national interprofessionnel du 11 Janvier devait être retranscris dans la loi telle quelle, et bien les salariés, les élus des IRP rencontreraient encore plus de difficultés qu’aujourd’hui pour faire valoir leurs droits alors que les employeurs bénéficient de fait d’une plus grande impunité. En 2010, lors du mouvement contre la réforme des retraites, nous avons assisté pour la 1ère fois dans le Rhône à des contrôles de police, lors de la distribution de tracts sur la voie publique.
C’est aussi les 5 de Roanne : le procureur de Roanne a fait appel suite au jugement en 1ère instance de nos 5 camarades roannais, on leur reprochait une action militante. La mobilisation de la CGT, du comité de soutien , le travail de notre avocate a permis qu’en appel à Lyon, qu’aucune peine ne leur soit infligés et que leur casier judiciaire reste vierge.
Michel Catelin et moi-même sommes poursuivis par le Procureur de Villefranche/Saône pour avoir organisé au péage de l’autoroute une distribution de tracts en Août 2010 toujours dans le cadre du mouvement de retraites.
Nous avons été relaxés par le Tribunal mais, comme à Roanne, le procureur fait appel.
Ce sont encore, 3 camarades, Jean Paul Laroze Secrétaire général de l’UD Haute Savoie e Luc Sinlcenic de la direction de l’UD qui sont poursuivis et qui comparaitront le 1er Févier au Tribunal correctionnel d’Annecy pour diffamation .Un rassemblent est organisé » à 10h30 devant le Palais de Justice d’Annecy.
Ce sont nos camarades de Savoie qui ont comparu à la Cour d’appel de Lyon le 17 Janvier suite aux poursuites engagées par la SNCF pour occupation des voies lors du mouvement des retraites.
Il y a malheureusement beaucoup d’autres cas de criminalisation de l’action syndicale. Nous devons aussi faire face à une recrudescence des attaques de la part du patronat contre les militants et militantes de la CGT. C’est par exemple le cas de Louise Lequastre de l’Ardèche où une action en réparation de la discrimination syndicale est engagée.
Pour le département, que je connais c’est pas mieux, dans la dernière période nous avons affaire à de nombreux cas de discrimination syndicale avec des victoires quand la solidarité et l’action solidaire des structures et militante de la CGT a fonctionné.
Par exemple :
Mac Donald Vénissieux : réintégration du militant CGT
Proségur, entreprise de sécurité à Lyon, réintégration de notre élu suite à l’action massive des salariés et des militants des structures CGT. Dans ce cas, nos camarades ont mis leur intégrité physique en jeu en faisant la grève de la faim.
Par contre, il nous arrive de ne pas réussir comme par exemple dans l’entreprise de Monoprix, la SMADA où nombre de salariés qui ont fait grève pendant plusieurs semaines en Juin 2010 ont été petit à petit licenciés.
Nous sommes actuellement mobilisés par notre militante de la société de recouvrement Intrum Justicia qui est menacée de licenciement sous un prétexte fallacieux, qu’elle a garé sa voiture sur la place de parking réservé au directeur !
Nombre d’autres cas existent. Par exemple dans les services publics, la santé. Pour conclure, chaque fois qu’un militant, qu’une militante de la Cgt est attaquée, c’est toute la Cgt qui est attaquée. . Logiquement toute la Cgt qui devrait réagir. Nous devons malheureusement constater que nos appels à rassemblements, à motion, à pétition ne sont pas toujours entendus. Envoyer par courrier électronique, par fax, une motion ne demande que quelques minutes. Participer à un rassemblement ne prendre pas beaucoup d’heures de délégations. Et ces actions sont extrêmement efficaces.
Alors, je vous lance un appel, la prochaine fois, que vous aurez un message sur ces questions de criminalisation ou de répression de l’action syndicale, vous y attacherez importance qu’il mérite.
Merci de votre attention.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article962