Au moment d’adopter cet avis intitulé « protéger nos enfants » un préambule s’impose à nous alors que les lycéens sont légitimement mobilisés contre leurs conditions d’étude, les nouvelles réformes et parcours sup. Un silence méprisant du Président de la République et une répression disproportionnée et humiliante sont les réponses qui leur sont apportées. C’est inadmissible.
Je ne reviens pas sur les conditions d’une saisine en urgence alors même que le groupe de travail a pour objectif -assigné par le Président du Conseil Régional – d’un rendu au mois de mars.
Le plan qui sera voté demain par le conseil régional soulève de graves questions bien répertoriées dans le projet d’avis et nous le voterons.
Dans le contexte économique et social actuel mis en lumière par les gilets jaunes, de nombreux lycéens vivent des conditions difficiles et ont besoin de trouver dans leurs établissements le soutien et la sécurité apportés par une présence d’adultes en nombre suffisant et disponibles. Or le dogme de la réduction des dépenses publiques qui guide la politique de l’Education Nationale comme celle du Conseil Régional conduit à réduire cet encadrement : médecins, infirmières, assistantes sociales ne sont plus que très partiellement présents dans les lycées, les classes sont surchargées par manque d’enseignants.
La Région continue de réduire le nombre de ses agents techniques des lycées (environ 800 postes à ce jour). Comme nous l’avons indiqué dans le débat sur le budget primitif la réduction des dépenses de fonctionnement et donc de la masse salariale fait l’objet d’une compétition entre régions. Alors même que ses obligations en matière de formation continue sont loin d’être remplies le plan prévoit une formation à la lutte contre le harcèlement.
Alors que l’état des lieux des dispositifs existants n’est pas réalisé un appel à projets doit être lancé confiant une mission de prévention à des associations avec un budget calculé sans doute « au doigt mouillé » et un cahier des charges inconnu.
Or ce dont ont besoin les lycéens pour répondre à des situations de violence, ce sont des personnes installées dans la durée d’un emploi durable, le financement par appel à projets ne répond pas à cette exigence et c’est pourquoi notre avis préconise une autre démarche.
Malgré la précipitation qui lui est imposée le groupe de travail rend un avis très détaillé sur l’ensemble des mesures annoncées. Il relève de nombreux point de vigilance qui auraient dû être travaillés en amont avec l’ensemble des acteurs concourant à l’éducation et à la protection des enfants
Il semble bien que l’exécutif veuille une fois encore faire œuvre de communication avec une question qui nécessite bien autre chose que la volonté d’être une « région moteur en France et en Europe ».
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1469