La région poursuit sa politique de réduction budgétaire pénalisant les habitants et notre territoire
Le projet de budget primitif 2019 qui nous est présenté par l’Exécutif régional s’inscrit dans la continuité des précédents.
Du flou dans les documents
Les documents présentés restent peu lisibles, notamment pour comparer les autorisations de programmes et les crédits de paiements en cours.
La volonté de présenter des lignes budgétaires dans leurs grandes masses sans décliner le détail des actions correspondantes ne permet pas de discerner la cohérence de ces actions au service d’une vision du développement de la région.
Certains effets d’annonce tels les 50 millions en faveur du musée des tissus ou les 26 millions pour le campus numériques de Charbonnières restent invérifiables.
Dépenses de fonctionnement en baisse : qui sera pénalisé ?
La baisse des dépenses de fonctionnement se poursuit, l’exécutif n’hésitant pas à se glorifier d’une baisse supérieure à celle enregistrée par la Région des Hauts de France ou de celle d’île de France, comme si cette course à l’échalote comptable relevait d’une compétition entre institutions dont le premier objectif reste tout de même d’être au service de l’intérêt général.
Nous assisterons donc à une nouvelle baisse du budget de la formation professionnelle de 25 millions dont le budget ne serait plus que de 199 millions, au prétexte qu’il faut tenir compte de l’exécution réelle. Cependant l’exécutif tient il compte des besoins réels des salariés, avec ou sans emploi ?
Nous pouvons noter des évolutions positives sur l’enseignement (+32 millions) sans pouvoir vérifier l’effet véritable du PPI adopté en 2017. Nous serons très attentifs aux effets d’annonce sur les projets liés à la lutte contre le harcèlement scolaire, quand dans le même temps les effectifs des lycées ont été en recul.
Nous observons également l’évolution concernant le transport (+18 millions) et l’action économique : + 9 millions qui masque difficilement un recul sur la recherche et l’innovation (– 7 millions) et le tourisme (– 12 millions).
Le désendettement ou la réponse aux besoins
Nous renouvelons nos réserves sur le ratio de désendettement qui devrait être ramené à 3 ans et demi en 2019, la moyenne des Régions se situant à 4,9 ans, la Cour des comptes dans ses rapports situant sa réserve à 9 ans.
La focalisation sur la dette publique dissimule l’envol de la dette privée, 130 % du Pib en 2017 en France, avec une augmentation de 34% en 10 ans, ce qui empêche les entreprises, les ménages d’investir, d’autant plus que la hausse des revenus est plus que contrainte dans le pays.
La dépense publique et socialisée est plus que jamais nécessaire. Nous avons bien compris le discours selon lequel la fameuse notation AA de standard and poors permettrait éventuellement l’accès des crédits à des taux plus favorables. Nous répéterons donc que cette célèbre agence n’a pas fait preuve de beaucoup de clairvoyance sur la faillite de la banque Léman and Brothers à laquelle elle avait pourtant attribué une très bonne note et accessoirement que la crise de 2008 est venue de la dette privée et non publique.
Par ailleurs, nous rappellerons que Les collectivités locales réalisent en France près de70% de l’investissement public. Ces flux d’investissement vise essentiellement à répondre aux besoins des habitants : besoins d’éducation, de mobilité, de culture par exemple. Ils produisent en outre d’importants effets d’entraînement pour favoriser l’attractivité d’un territoire : construction de bâtiments et d’infrastructures qui favorisent l’implantation d’entreprises, la création d’emplois et la consommation des ménages, dépenses de transports au service de l’interconnexion du territoire, dépenses de santé et d’éducation en faveur de la croissance potentielle.
Aussi les dépenses d’investissement public sont-elles essentielles pour favoriser le développement humain, écologique et économique territorial. L’Exécutif régional serait donc bien inspiré de se rappeler certains fondamentaux dans le contexte actuel.
Nous voterons l’avis.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1471