En novembre 2015, notre Assemblée se prononçait sur une contribution intitulée “Enseignement Supérieur Recherche et dynamique territoriale”.
A cette occasion, le Groupe CGT se félicitait du contenu de cet avis notamment par l’affirmation du caractère essentiel du maillage territorial pour l’enseignement supérieur et la recherche.
Nous notions alors un changement de posture au sein de notre Assemblée après plusieurs années de confrontation sur des conceptions diamétralement opposées concernant la spécialisation et la concentration des moyens de l’ESR sur quelques territoires d’excellence.
En novembre dernier, le rapport présenté formulait plusieurs préconisations très positives et notamment, je rappelle 4 d’entre elles :
1) Faire des établissements ESR, des lieux ressources du territoire dans la diversité de celui-ci.
2) Favoriser les initiatives permettant d’identifier les besoins, ce qui suppose une participation des différents acteurs.
3) Respecter les diversités territoriales
4) Travailler ensemble sur le nouveau territoire régional en opposition avec la logique de concurrence.
L’avis soumis à notre Assemblée, s’il confirme et c’est heureux l’enjeu du maillage territorial demeure marqué par une approche du territoire essentiellement tournée vers l’entreprise, l’innovation, l’entreprenariat.
Certes, d’autres enjeux, notamment en conclusion de l’avis, sont évoqués mais le déséquilibre est conséquent.
Pour notre organisation syndicale et cela a fait l’objet de débat au sein de la commission, dans cet avis qui se situe en amont du futur schéma régional, il nous apparaissait essentiel que l’on prenne appui sur l’enjeu des besoins du territoire, des besoins de notre société pour construire nos réflexions et les axes prioritaires à retenir par l’exécutif régional.
L’Enseignement Supérieur – Recherche doit aussi jouer un rôle pour permettre aux territoires de se développer dans une cohésion sociale, dans une logique d’élévation générale du niveau de connaissance de toutes et de tous.
Des enjeux de société immenses sont devant nous pour favoriser le vivre ensemble, l’égalité des chances, dans une approche multidimensionnelle pour favoriser une démarche citoyenne du plus grand nombre.
Cela nous ramène à la question centrale de l’identification des besoins des territoires, de la place des acteurs dans leur diversité pour déterminer ceux-ci.
Notre organisation syndicale insiste particulièrement depuis plusieurs années sur la question de l’anticipation des mutations. Le numérique, la robotisation, les évolutions technologiques percutent l’activité, les emplois, les qualifications et la reconnaissance de celle-ci.
Anticiper ces mutations notamment par la formation tout au long de la vie et sa traduction en élévation des classifications, voilà une vraie innovation sociale.
Cette conception de l’innovation n’apparait pas ou très peu dans la contribution soumise à notre Assemblée.
Nous souhaitons insister sur un dernier point ; l’innovation technologique, la numérisation, la robotisation ne sont pas neutre.
Nous constatons dans notre activité syndicale quotidienne que trop souvent ces évolutions sont sources de déqualification, de déprofessionnalisation voire d’infantilisation de l’activité professionnelle.
Elles sont aussi et de façon exponentielle, synonyme d’éclatement des cadres sociaux collectifs.
Notre groupe s’abstiendra lors du vote de cet avis en retenant positivement la réaffirmation du caractère prioritaire du maintien et du développement du maillage territoire et en souhaitant qu’à l’avenir l’enjeu des besoins du territoire soit travaillé dans un cadre plus large, plus sociétal, plus social.
Pour cela, la question de “qui déterminent” les priorités territoriales, demeure essentielle.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1250