la Cgt s’est exprimée sur le compte administratif, document retraçant les dépenses réelles de région en 2018. Alors que la Région prétend prioriser les dépenses d’avenir, la Cgt dénonce une politique de guichet et de court terme.
Concernant l’exécution des budgets, Les années se suivent et se ressemblent au Conseil Régional depuis plusieurs exercices.
Les documents budgétaires arrivent toujours les veilles de week-end, obligeant la commission 10 du CESER à travailler dans des délais contraints.
La formation professionnelle, encore maltraitée
Le titre du rapport qui sera présenté à l’assemblée plénière du Conseil Régional le 27 juin affiche d’emblée la couleur : « Le CA 2018 : une gestion saine au service des investissements pour les projets d’avenir. »
Vous l’aurez compris, ce troisième budget régional de mandature affiche une nouvelle baisse des dépenses de fonctionnement : 55 millions d’euros, dont la formation professionnelle est la principale à faire les frais soit – 51 millions soit 93% de la baisse de dépenses de fonctionnement pour cette année et -150 millions d’euros depuis 2015, avec des formations calées sur les besoins des entreprises, et dont le taux d’efficience est apprécié par la Région au seul regard de l’insertion professionnelle, et donc de l’employabilité.
L’avis du CESER pointe d’ailleurs à quel point : » la question des métiers en tension est préoccupante, combien le manque de personnels qualifiés pénalise l’économie et requiert un sursaut d’effort. » Ce qui pose la question de la réelle efficacité de la politique régionale sur la formation professionnelle limitée à la seule réponse aux besoins immédiat et ponctuels des entreprises.
Nous sommes donc loin de la formation qui favorise le développement durable de compétences et l’accès aux différents niveaux de la qualification professionnelle et qui contribue au développement économique, mais aussi culturel, à la sécurisation des parcours professionnels ainsi qu’à la promotion sociale des futurs salariés…
Nous comprenons mieux aussi que certaines formations, telles celles du cirque soient prises à titre d’exemple, un peu caricatural, comme des voies de garage par l’exécutif.
Néanmoins, nous tenons à rappeler que loin d’être une dépense de fonctionnement, la formation constitue un investissement d’avenir, d’autant plus important que des enjeux sur la transition énergétique et la lutte contre le dérèglement climatiques sont les vecteurs des emplois de demain. Mais pour que des emplois se créent dans ce secteur, encore faut-il en faire une priorité politique….
De plus, les chiffres du chômage ne baissent pas. Dans notre région, ce sont 645 000 femmes et hommes qui sont concernés, soit l’équivalent de la totalité des habitants du Puy de Dôme.. Quel projet d’avenir pour ces personnes ?
Quel avenir pour la Région quand la crise climatique n’est pas prise en compte ?
L’exécutif régional se félicite d’un investissement est en hausse de 951 millions : nous ne pouvons qu’approuver les 293 millions en direction des établissements scolaires ou les 198 millions en direction du transport ferroviaire, par contre, nous sommes très réservés sur les subventions dans le domaine de la sécurité : 20 millions de crédits pour la vidéoprotection des gares et la sécurisation des lycées dans le même temps, où, les baisses du budgets fonctionnements conduisent à réduire la présence humaine. Cependant, le chiffrage mis en avant par la Région ne peut éluder certaines réductions d’enveloppes :
Enseignement supérieur : – 5 millions, apprentissage : – 8 millions. Développement économique – 24 millions.
De même, nous nous inquiétons sur la conception régionale de l’avenir, l’investissement par exemple dans les canons à neige interroge.
En effet, l’avenir de nos enfants nous préoccupe face à une crise climatique qui s’emballe.
Selon les scientifiques du Giec, le recul massif d’émissions nécessaire avant 2030 pour limiter la hausse de température à 1,5° exigera « une transition rapide et de grande portée en matière d’énergies, d’usage des sols, de transports, bâtiment et systèmes industriels », un mouvement « sans précédent ». Nous en sommes très loin dans notre région. Cette transition devrait être la priorité de toutes les politiques d’investissement régionale et non la politique de guichet actuelle.
Enfin, La Région peut bien se targuer d’une nouvelle amélioration du ratio de désendettement à 3,7 ans, mais à quel prix pour les citoyens ? comment la Région prend-elle en compte les attentes fortes exprimées ces derniers mois en matière de services publics, de justice sociale et de lutte contre le réchauffement climatique ?
La CGT se félicite de la mise en place du groupe de travail sur l’évaluation des politiques publiques permettant d’appréhender les conséquences des politiques régionales par le prisme de certaines thématiques.
Nous rejoignons les points de vigilance mis en avant par l »avis du CESER, nous voterons le rapport.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1495