Le Ceser donne son avis dans le cadre du débat public sur le noeud ferroviaire lyonnais. La Cgt y rappelle l’urgence climatique et le besoin d’un financement public pour, enfin, réaliser les nouvelles infrastructures.
Un débat limité à des questions techniques
Nous sommes appelés à apporter notre contribution dans le cadre du débat public sur les aménagements de long terme du nœud ferroviaire lyonnais.
Ce débat est organisé sur la base de documents fournis par l’opérateur ferroviaire réduisant ainsi le débat à des tracés d’infrastructure et des choix techniques.
La C.G.T. regrette cette approche. Le débat a fait apparaitre que c’était avant tout une problématique d’aménagement de territoires et de choix sociétaux. Il aurait mieux valu que ces enjeux soient portés par les responsables politiques et qu’ensuite, les choix de tracés et des techniques à mettre en œuvre en découlent.
Des délais trop longs face à l’urgence climatique
Le débat porte sur des aménagements en vue de leur réalisation à long terme . Cela est incompréhensible au vu de l’urgence climatique et des enjeux pour l’avenir de la planète. Le CESER avait déjà pris position en 2002 sur des infrastructures qui devaient être achevés en 2010 et maintenant le gouvernement parle de 2040 !!! Cela met à mal, la réalisation d’infrastructures lourdes collectives. D’ici là, d’autres solutions auront émergées et pas forcément dans l’intérêt de tous.
En effet, la loi sur les mobilités, actuellement en débat au niveau national, fait la part belle aux mobilités individuelles au détriment des transports collectifs et de grandes capacités comme le ferroviaire. Cela est une explication sur le non caractère d’urgence dans les documents soumis au débat public.
Un projet non financé
L’autre explication est la partie financière, rien n’est prévu. Pourtant des solutions existent pour le financement que cela soit par une contribution écologique des modes les plus polluants, le versement transport interstitiel, la taxation des carburants des avions ou des gros bateaux, et bien d’autres.
Nous rappelons que le nombre de morts par an du à la pollution de l’air est estimé à plus de 48 000. Nous pourrions citer encore de nombreuses études sur la non prise en compte des coûts externes. Nous retiendrons la dernière, celle réalisé par un collectif de chercheurs qui indique que la pollution coûte 1200€ par an et par habitant sur l’agglomération lyonnaise. La même étude indique que la pollution a été considérée comme responsable de 531 décès dans l’agglomération, en 2018.
Pour la C.G.T., les vrais choix au regard de l’urgence économique, sociale et climatique doivent être ambitieux et exigeants.
Au sujet des tracés, l’objectif prioritaire est d’éviter l’engorgement et la saturation de Lyon par des contournements et des infrastructures nouvelles ferroviaires permettant la circulation des marchandises et voyageurs vers le Sud, pour l’accès au tunnel en construction entre la France et l’Italie, à la LGV POCL (Paris – Orléans – Clermont-Ferrand – Lyon).
Ces nouvelles infrastructures permettront par une désaturation de Lyon, une amélioration sensible des circulations ferroviaires régionales.
C’est ce qui est indiqué dans l’avis où bon nombre de nos propositions ont été reprises.
Un enjeu démocratique
Nous proposons d’aller plus loin sur la partie démocratie. Même si le débat public permet au plus grand nombre de s’exprimer et de ce point de vue, la CGT et ses organisations territoriales et professionnelles y ont pris leur part y compris en réalisant des cahiers d’acteurs, nous ne pouvons que regretter que ce débat public se conclu sans suite.
La CTAP peut jouer un rôle dans ce domaine si elle décide de mettre en place un groupe de travail associant différents acteurs à l’image du débat public.
Cela pourrait faire l’objet d’une proposition du CESER en direction de l’exécutif.
Le groupe C.G.T. votera cette contribution.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1496