Le Forum Social Mondial (FSM) a eu lieu à Dakar du 6 au 11 février 2011. La Cgt Rhône Alpes y était présente.
Dix ans après la naissance du Forum Social Mondial à Porto Allègre, celui de Dakar s’est tenu du 6 au 11 février dernier. Précisément entre la chute de Ben Ali et celle de Moubarak, en direct avec les révolutions du monde arabe.
Quelle meilleure illustration que nous pouvions changer le monde !
Le FSM de Dakar sans bien sûr l’avoir prémédité, a peut-être été dans ce contexte d’irruption des peuples et de besoin de démocratie qui se mondialise, à l’amorce d’un tournant, à l’amorce d’un rebond.
Les FSM ne sont pas des lieux de décisions. Ils sont des lieux de débats, de confrontations d’idées entre des forces et des réalités très diverses. Ils expriment les évolutions et les exigences sociales du monde. Ils en sont la caisse de résonnance. Et de ce point de vue celui de Dakar a été remarquable.
Un FSM c’est aussi des dizaines de débats. Ce sont des participants, des réseaux, des témoignages déclinés au fil des crises qui taraudent la planète : crise alimentaire, financière, économique, climatique, au fil des rapines qu’effectuent les puissants sur les dominés. C’est aussi la trame des espoirs croisés et déclinés continent par continent, thème par thème : de la maîtrise de l’eau aux droits des femmes, de la souveraineté alimentaire au travail décent. Cette capacité à faire se rencontrer les hommes et les thèmes, les associations et les organisations syndicales a fait l’efficacité des FSM en général, de celui-là en particulier.
La CGT a rempli son espace dédié, a rempli sa tente marabout lorsqu’elle a animé un débat passionnant autour de « notre » exposition sur la lutte des travailleurs sans papiers en France. L’harmattan a alors gonflé les toiles et les cœurs de tous les participants « Tous ensemble, tous ensemble ! »
Au cours de ce Forum, je suis également allé sur l’Ile de Gorée, au large de Dakar J’y suis allé parce que la CGT avec la CGIL, avec les CCOO, et avec d’autres, nous avons déposé une plaque gravant dans ce lieu de symbole et de mémoire nos valeurs dans le marbre. Plaque apposée sur l’un des murs de la « Maison des esclaves » : esclaves femmes, hommes et enfants qui pendant trois siècles et par dizaines de milliers ont quitté enchaînés cette île pour l’enfer, il y avait de l’émotion, et de la brume dans les regards face à la porte dite « sans retour ». Mais il y avait aussi cette fierté d’être à la CGT, d’être en ce lieu, et de porter avec d’autres des valeurs universelles briseuses de chaînes.
En retournant sur Dakar, en se replongeant dans le Forum, nous avons retrouvé les bruissements d’un monde en débat, d’un monde en colère, d’un monde debout entrouvrant une autre porte « avec retour » celle-là, et qui mène vers un bonheur accessible.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article705