Un système perfectible, pour peu qu’on lui donne les moyens
Quinze ans après la généralisation du cadencement du TER sur notre région, le constat est là : le nombre d’usagers quotidien s’est envolé. Ce véritable succès est l’illustration que le TER répond à une attente forte du public, en termes de déplacements efficaces, économiques et respectueux de l’environnement. La pandémie a mis un coup de frein à la progression de la fréquentation mais la demande est bien là.
Pour autant, le système TER aurhalpin n’est pas exempt de tout reproche. Régulièrement, ses usagers doivent subir des désagréments (retards, suppressions de trains, rames bondées, etc.). À mesure que les années passent, certaines problématiques deviennent récurrentes. Les différentes réformes du système ferroviaire français n’ont eu pour effet que :
- De complexifier le fonctionnement de l’entreprise SNCF en la déstructurant,
- D’amoindrir les moyens attribués pour son fonctionnement,
- En réduire significativement ses capacités d’investissement.
Aujourd’hui, il n’y a peu ou pas de mutualisation des moyens humains et techniques au sein de la SNCF. Les services se tournent le dos, ce qui génère des dysfonctionnements de plus en plus réguliers et de plus en plus importants. D’autre part, les infrastructures régionales sont largement saturées par endroits (abords de Lyon, Grenoble, Chambéry).
Il faudrait investir massivement dans les infrastructures mais SNCF-Réseau voit ses capacités financières largement amputées.
Pour « enfoncer le clou », la Région Auvergne-Rhône-Alpes rechigne à verser les montants (100M€) qu’elle doit à la SNCF pour le niveau de service contractualisé. Cette inextricable équation est aujourd’hui la source de bien des dysfonctionnements ou de la baisse du service offert observés par les usagers : ce sont de plus en plus de gares sans guichet, déshumanisées, des trains sans contrôleur, sans chauffage ou climatisation, des perturbations, des voyageurs livrés à eux-mêmes…
Pour télécharger cliquer ici : 4 pages des secteurs cheminots d’Auvergne Rhône Alpes
Historique
Longtemps délaissés, les trains omnibus ont retrouvé leurs lettres de noblesse dans le courant des années 90, quand ils ont été dénommés « TER », quand des moyens ont été donnés pour les moderniser. Pour autant, le chemin à parcourir était encore important et il a fallu attendre les années 2000 pour que les déplacements régionaux deviennent une préoccupation et une priorité pour les élus régionaux à qui incombaient leur financement.
Pour notre région, le changement de paradigme a été opéré avec la généralisation du cadencement du TER Rhônalpin en 2007.
La CGT a coutume de dire que « la fréquence engendre la fréquentation ». Le cadencement a fait la démonstration de ce dire : avec plus de trains – et donc plus de souplesse pour s’organiser –, bien des personnes ont laissé leur voiture au garage et ont fait le choix du TER.
Un tel changement d’échelle dans le trafic TER n’a été possible que parce la ligne politique était volontariste et que l’entreprise publique SNCF avait le savoir, les compétences techniques et humaines pour relever ce défi.
Cependant, un virage est opéré en 2015 dans les choix politiques. La nouvelle majorité en place délaisse certains aspects de la convention, notamment en ce qui concerne le réseau de vente, la présence des contrôleurs à bord de tous les trains, préférant privilégier la sureté à travers la vidéosurveillance et des équipes de Surveillance générale (police ferroviaire). La notion de service public a déserté le discours officiel des dirigeants de la région.