Cette page « International » aurait pu ce mois-ci être consacré au CETA, à ce déferlement incessant de mensonges ressassés jusqu’à la corde, tentant en vain de nous convaincre que le libéralisme sans bride (pour les multinationales) est la seule solution, l’unique possibilité pour survivre dans une société mondialisée. Survivre…canif ébréché à la main, contre des porteurs de glaive assoiffés de profits.
Elle aurait pu être consacrée à la « jungle » de Calais, à ces 4Km2 qui symbolisent toute la misère, toute la violence, toute l’injustice du monde. Il y avait là plus de 9000 vies échouées sous les bâches humides et déchirées d’une zone « Seveso ». Il y avait et il y a toujours les insupportables déclarations d’un Laurent Wauquiez Président de Région Auvergne Rhône-Alpes, prêt à partir parka rouge sur le dos, en croisade contre ces pauvres ères victimes de fous de Dieu, victimes de dictateurs, victimes d’une diplomatie inconséquente voire irresponsable, victimes de la faim, victimes aussi faut-il le rappeler de trop nombreuses grenades et bombes « made in France ».
Cette page sera finalement consacrée à David SAMBA Président des « Indignés » de Côte d’Ivoire, et compagnon de lutte du syndicalisme « courage » ivoirien.
Le 14 octobre dernier j’étais à Abidjan, et malgré une ONUCI rétive j’ai pu, j’ai réussi à me rendre à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan la sinistre MACA, et y rencontrer 75′ durant notre ami et camarade David.
David a été scandaleusement, ignominieusement emprisonné pour « Trouble à l’Ordre Public » .
Après avoir été enfermé de longues semaines dans les pires des conditions et dans le secret des locaux de la DST, il fut expéditivement « jugé », condamné à 6 mois de prison puis transféré à la MACA…Cela fait aujourd’hui plus d’un an ! (à lire pour plus d’information sur la situation)
Ainsi va l’implacable et inique (in)justice dans la Côte d’Ivoire du Président Alassane Ouattara, ami intime de Nicolas Sarkozy et ami des puissants de ce monde (FMI, Banque Mondiale, …).
David était et redeviendra j’en suis sûr l’un des porte-parole des sans voix et des petites gens de Côte d’Ivoire. Il parlait haut, il parlait fort, il parlait au cœur d’une frange de la population démunie de tout et que personne n’écoute. Il n’en fallait pas plus pour être insupportable à un pouvoir cupide et bien davantage tourné vers les intérêts des Bouygues, Bolloré et Vinci que vers ceux de la population ivoirienne.
Les 75′ que j’ai passées à ses côtés à l’intérieur de la prison ont été extrêmement riches et forts !
Je lui parlai de lui, il me parlait de la loi Travail de France !
Je lui parlai de lui, il me parlait des autres, de tous ces ivoiriens en souffrance !
Je lui parlai de lui, de ce qu’il subissait injustement et sans avocat, de sa vie grillagée et amputée des siens, de sa vie emmurée parmi plus de 5000 autres prisonniers politiques ou de droit commun, lui il avait le regard pétillant et l’esprit résolument tourné vers l’idéal pacifique et déterminé de son combat.
C’était le 14 octobre. Depuis au moins 2 quotidiens nationaux ivoiriens ont repris l’exigence portée par la CGT de voir David Samba être très rapidement libéré, innocent de tout il n’a rien à faire derrière des barreaux. L’Humanité du 26 octobre lui a également consacré un article sous le titre « Un Indigné en prison ».
Pour David et les « Indignés », comme pour toutes celles et ceux en Isère, en France et dans le monde, inquiétés ou condamnés parce qu’ils se battent au quotidien pour des causes syndicales ou sociétales justes… redisons ensemble : « Nous sommes la CGT, on ne lâche rien, on ne lâchera rien ! »
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1267