La double nécessité de définir et de circonscrire la cible et le terrain, a été le premier objet de travail du groupe qui présente cet avis aujourd’hui : Traiter du « fait industriel » dans « l’anticipation » sera la feuille de route de la section que le CESER se propose de constituer.
Le fait industriel
L’industrie ne disparaît pas en France et encore moins en AURA. Elle se redéfinit et se reconfigure plus vite que les définitions statistiques qui l’identifient. Comme le souligne l’avis, sa place est prépondérante et bien répartie en AURA avec une large diversité de son tissus.
L’industrie est déterminante dans la création de valeur physique dans la Région mais bien au-delà, elle dessine, dans bien des aspects, les conditions d’existence de nos concitoyens. C’est ce que nous avons appelé « fait industriel » et que nous avons défini et schématisé en page 7 du texte.
Le rôle du travail et de l’industrie dans l’émancipation des citoyens et le développement des territoires, dans les mouvements démographiques, dans les rapports sociaux, l’urbanisme, la culture et la société au sens large, sont « le fait industriel ». Il développe les savoirs et met à disposition le progrès.
Les mutations structurantes qui s’annoncent pour l’activité industrielle, imposent de les appréhender toutes avec une démarche transversale car elles sont complémentaires et toutes constitutives du contexte qui point sur l’industrie. La promotion des politiques de projets, les rapports de production transformés, la numérisation, l’économie circulaire indispensable, la financiarisation croissante et le questionnement sociétal incontournable, sont les facteurs de transformation en cours du travail et de la société.
Ces mutations sont du domaine de l’anticipation. Située entre la prospective qui envisage au-delà des horizons et la commission 1 qui travaille sur la terre présente, la section consacrée au « fait industriel en AURA » devra considérer les mutations, identifiées au large, pour y conduire au mieux le navire de l’industrie et son escadre. Il s’agira de développer l’industrie dans l’anticipation des contextes en gardant le cap de l’émancipation sociale et de la préservation de l’environnement naturel.
Comme le dit notre avis en page 10, « l’industrie régionale présente sur chacun de ces points un spectre large d’enjeux qui pour chacun d’entre eux permettent d’identifier des leviers ».
Anticipation et transversalité, donc, qui justifient la section et sa feuille de route.
Les personnalités extérieures qui intégreront la section ainsi que les partenariats sur lesquels la section appuiera ses travaux, devront représenter tous les aspects du « fait industriel ». C’est sur ce point notamment que sera crédibilisé le travail de la future section.
Le choix de celles-ci devra constituer un équilibre entre l’approche économique qui vise à identifier des leviers pour créer un environnement favorable à l’industrie et l’approche sociétale qui entend les questions citoyennes et pose la place de l’humain.
La question industrielle est confrontée aujourd’hui à « l’acceptabilité sociale » de sa production. Sans elle, point de marché. Un des enjeux centraux de l’industrie de demain ne sera pas de « Faire accepter » son activité par le corps social mais de la « rendre acceptable » pour le corps social. La section aura à prendre cet incontournable critère en considération pour choisir les personnalités extérieures qui travailleront en son sein ; personnalités qui porteront nécessairement la question du travail dans la société.
Cet avis, avec ses recommandations finales et ses conclusions, est le reflet des débats que nous avons eus dans le groupe de travail. Avec les précisions que la CGT a portées dans sa participation au groupe de travail et que nous venons de rappeler, nous considérons que l’ensemble du texte pose les bases d’une mission claire pour la future section du CESER sur « le fait industriel ».
La CGT votera cet avis.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1352