Trois questions sur le congrès de la Confédération Européenne des syndicats, ses actions ainsi que les activités internationales du comité régional Rhône Alpes.
Quels ont été les points forts du Congrès de la Ces qui s’est tenu à Athènes au mois de mai et auquel tu as participé ?
Le congrès de la Ces a proposé des engagements forts pour une action syndicale européenne.
Se battre pour un « New Deal » européen, pour les travailleurs et contre la gouvernance de l’austérité, les coupes dans les salaires et les Services Publics, et pour une gouvernance économique européenne comprenant des taxes sur les transactions financières.
Exiger un protocole de progrès social dans les traités européens.
Mettre l’emploi en tête de l’agenda européen et au cœur de la gouvernance économique de l’Union Européenne.
Exiger une attaque coordonnée contre le chômage des jeunes.
Donner priorité à l’amélioration des conditions de travail de tous les travailleurs européens, lutter contre le travail au noir et le dumping social.
Combattre toutes formes de discriminations fondées sur le sexe, la race, la religion, l’âge, le handicap, et l’orientation sexuelle, et pour combler les écarts entre femmes et hommes.
Protéger les travailleurs migrants
Soutenir une mondialisation juste et durable
Etc.
La situation que nous connaissons aujourd’hui, le contexte général exige un syndicalisme fort de l’entreprise, du territoire jusqu’à la CES. Et pour rester au niveau européen qui est le thème de cet interview, la CES de ce nouveau mandat donné par le XIIème Congrès doit organiser la mobilisation du monde salarié en Europe. Elle est un instrument bien évidemment à perfectionner parce que nous devons arriver à modifier profondément un rapport de force, ne nous voilons pas la face qui est aujourd’hui défavorable.
En étant revenu d’Athènes, je suis encore bien plus convaincu qu’au niveau européen il existe des alternatives à la pensée unique, la CES les détient, et nous devons les faire valoir !
La tâche est forcément ardue, mais il me semble que nous avons à la CGT et à la CES, les instruments et un programme.
Quelles sont les actions concrètes de la confédération européenne des syndicats en Europe ?
Jean-Jacques GUIGON : La CES, et particulièrement sous le deuxième mandat de John MONKS a multiplié les initiatives, les manifestations, les mobilisations et a afficher des positions extrêmement critiques vis-à-vis de la politique menée par l’Union Européenne. Et je rappelle que la CES c’est aujourd’hui 83 Confédérations Syndicales et 12 Fédérations Européennes.
La CES est devenue un véritable outil du monde du travail européen. Chacun se rappelle les mobilisations contre les directives BOLKESTEIN ou contre le projet de directives sur le temps de travail.
De ce point de vue, la CES est en train de devenir une référence. Et avec la crise qui frappe de plein fouet les travailleurs, c’est plutôt un constant intéressant et prometteur. Intéressant pour les grecs, les irlandais, les espagnols, mais également pour tous les salariés de l’Union Européenne.
Au niveau régional quelles sont les initiatives en prévision ?
En Rhône-Alpes, notre Comité Régional CGT a pris l’initiative (fin novembre) de rassembler à Lyon ses partenaires syndicaux de Rhône-Alpes, de Lombardie, de Catalogne et du Bade Wurtemberg pour approfondir toutes ces questions, et de travailler ensemble quelques thématiques. Par exemple le développement de la recherche, des politiques industrielles fortes au niveau régional, national et européen. Mais aussi d’investissements dans la Formation Professionnelle et l’apprentissage tout au long de la vie avec une croissance réorienté vers et pour le social. Etc.
Concernant la Tunisie par exemple : voilà un pays pauvre qui accueillent des dizaines et des dizaines de milliers de réfugiés libyens, et dans le même temps, l’Europe s’alarme, la France en tête parce que 20.000 tunisiens, 20.000 frappent à ses portes. JUPPE se félicite de la Révolution de Jasmin, et GUEANT claque la porte au nez de quelques milliers de tunisiens quittant un pays exsangue pour quelques temps, car subissant de plein fouet la guerre à ses frontières et la chute du tourisme.
De ce point de vue, la CGT Rhône-Alpes a proposé aux autres organisations rhônalpines, à celles de PACA et à ses partenaires du Bade Wurtemberg, de Lombardie et de Catalogne de réfléchir à une solidarité concrète avec l’UGTT.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article778