Le forum régional sur la transition industrielle s’est tenu le 25 novembre 2019, nous avons donc questionné Agnès Naton, secrétaire générale du Comité Régional Cgt Auvergne Rhône Alpes sur les suites envisagées.
Question : La Cgt s’est fortement investie tant dans la préparation que dans la participation, avec une présence massive du forum régional industrie. Quel bilan peux-tu en tirer ?
Agnès : La CGT s’est effectivement fortement investie dans la préparation et l’organisation de ce Forum pour plusieurs raisons :
S’interroger sur la place de l’industrie dans nos régions et sur nos territoires, c’est s’interroger sur les bouleversements du travail, la place du travail humain et sa reconnaissance, son organisation et sa finalité, ainsi que le rôle et l’utilité des services publics. En clair l’industrie nous questionne sur la société durable, désirable que nous voulons, en intégrant l’urgence climatique, écologique, démocratique et social. Pourquoi produire ? comment produire ? avec qui ? comment ?
Pour la CGT, les nouvelles technologies, la révolution numérique, l’intelligence artificielle doivent être au service de l’humain, de la qualité du travail, de l’intérêt général, des territoires, de l’environnement et de la planète.
La CGT a une visée ; des propositions, mais elles doivent être confrontées au réel, à la parole des différents acteurs de l’entreprise et du territoire.
Construire ce forum avec les organisations syndicales de salariés et patronales, portait un double défi :
Faire reconnaitre l’expertise des acteurs du travail et des travailleur.euses avant tout, de leur représentant.es, à tous les niveaux, pour transformer les situations de travail, rendre effectif la citoyenneté et la démocratie à l’entreprise
Bousculer les décideurs que sont l’Etat et la Région dans les responsabilités et les compétences qui sont les leurs en termes d’aménagement et d’organisation du territoire, de stratégie industrielle, de formation professionnelle, de transports…afin que les acteurs sociaux et économiques que nous sommes soient associés très concrètement aux stratégies, aux politiques publiques
S’agissant du bilan du forum : l’objectif de participation a été atteint avec 200 personnes et une centaine d’entreprises représentées
Question : Quelles seront les suites de ce forum ?
Agnès : La singularité de la journée sans nul doute réside dans la capacité des participants à produire de la réflexion, des propositions extrêmement riches et pertinentes en peu de temps.
C’est pourquoi, sans hésiter les organisateurs unanimement ont décidé de donner des suites au forum en publiant une plaquette à destination des équipes syndicales pour donner à voir le contenu et donner envie de prolonger les débats dans les entreprises, afin de passer du dire au faire.
La seconde décision prise a pour objectif de rencontrer le préfet de région et le conseil régional, qui rappelons le, a soutenu notre initiative.
Dans l’immédiat, nous avons besoin de préparer cette réunion de travail afin de proposer un plan d’action à court, moyen et long terme.
La question des filières est revenue très fortement au sein des ateliers du forum. Un travail devra se porter sur ce sujet, là encore, en prenant grand soin de le préparer à partir du réel, de l’expérience, de la parole et des propositions des travailleur-euse-s eux-mêmes.
Question : Vous avez donc rencontré le préfet de Région. Quels ont été les points forts de votre rencontre ?
Agnès : Le 24 février, des représentants des 10 organisateurs du forum, ont ainsi rencontré le Préfet de région.
Il a souligné le bien-fondé de notre forum et l’importance qu’il accorde à la mise en œuvre des propositions exprimées lors de notre initiative. Il plaide en faveur de l’industrie et de l’importance que les acteurs lui accordent. Il partage l’enjeu de l’anticipation et de la stratégie en matière de transition industrielle.
En conclusion, d’un entretien d’une heure, le Préfet a approuvé notre proposition de réunion de travail, à échéance mai 2020, en associant le Conseil régional.
L’idée est de mettre en place un réseau, un plan d’actions régional entre acteurs avec deux ou trois priorités et des indicateurs d’évaluation afin d’être des facilitateurs de stratégie.
Un comité tripartite de suivi (Etat : Région/Partenaires sociaux) se réunirait 2 fois par an.
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Ancien lien : https://www.cgt-aura.org/spip.php?article1531